Chapitre 22 : Douceur banal

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Le retour à la maison de l'oncle de Jordan se fit dans un silence apaisant, interrompu seulement par le ronronnement régulier du moteur. Gabriel conduisait, les yeux rivés sur la route, tandis que Jordan, assis à côté de lui, luttait pour rester éveillé.

Le vent frais de la nuit s'engouffrait dans la voiture, créant une ambiance douce et presque hypnotique. Jordan finit par céder à la fatigue ; sa tête s'inclina contre la vitre, et en quelques instants, il s'endormit.

Cette fois, ce n'était pas un sommeil tourmenté par des cauchemars mais un repos profond et paisible, son visage détendu et ses traits adoucis.

Gabriel jeta un coup d'œil à Jordan de temps en temps, un sourire attendri aux lèvres. Voir Jordan ainsi, apaisé et vulnérable, remplissait Gabriel d'une chaleur qu'il ne pouvait expliquer.

C'était un sentiment de protection et de tendresse, mêlé à un profond soulagement de le voir enfin en paix, même si ce n'était que pour un court instant.

Le voyage se poursuivit dans cette quiétude, Gabriel profitant de chaque minute de calme qu'ils pouvaient avoir ensemble.

Lorsque Gabriel tourna dans l'allée de la maison de l'oncle de Jordan, il fut surpris de voir des lumières et des flashs qui illuminaient la nuit.

Il se gara lentement, le cœur battant plus fort en réalisant que la maison était entourée de paparazzis. Des photographes se pressaient contre la clôture, les appareils braqués sur eux, criant leurs noms pour attirer leur attention.

Les flashes des caméras éclataient en rafales, aveuglant Gabriel qui plissa les yeux, essayant de comprendre ce qui se passait.

Jordan se réveilla en sursaut, désorienté par le bruit et la lumière soudaine. Il mit quelques secondes à réaliser où il était et ce qui se passait.

La panique monta rapidement en lui lorsqu'il vit la foule de paparazzis agglutinés autour de la voiture, leurs visages avides cherchant à capturer le moindre détail compromettant.

Jordan sentit son souffle se raccourcir, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. C'était comme être de nouveau pris au piège, sans issue, exposé à la vue de tous.

Gabriel posa une main apaisante sur son épaule.

- Ça va aller, on va gérer ça ensemble, murmura-t-il d'une voix calme, essayant de rassurer Jordan malgré la situation chaotique.

Ils sortirent de la voiture, Gabriel tenant fermement la main de Jordan pour le guider à travers la foule. Les questions fusaient de toutes parts : "Est-ce que vous êtes en couple ?", "Comment vous vous êtes rencontrés ?", "Est-ce que c'est sérieux entre vous ?". Jordan sentit sa gorge se serrer, incapable de répondre à cette invasion brutale de sa vie privée. Tout ce qu'il voulait, c'était se mettre à l'abri, loin de ces regards intrusifs.

Ils réussirent à entrer dans la maison, mais Jordan était encore secoué. Il faisait les cent pas dans le salon, les mains tremblantes et le regard fuyant. Gabriel s'approcha, cherchant à l'apaiser, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, le téléphone de Jordan se mit à vibrer. C'était Marine Le Pen. Jordan hésita un instant avant de décrocher, redoutant ce qu'elle pourrait dire.

- Jordan, qu'est-ce qui se passe ? C'est vrai tout ce que je vois sur les réseaux ? demanda-t-elle d'un ton à la fois direct et légèrement inquiet.

Jordan prit une profonde inspiration, essayant de garder son calme.

- Oui... enfin, je crois. On était juste en train de rentrer, et ils étaient là...

Politique Opposé ( Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant