~Leins~
Je demande à Divine de se garer non pas devant le portai de ma mère, mais plutôt devant le boutiquier. Je réalise que c'était une mauvaise idée vu comment cette fille peut être collante.
Divine : tu fais quoi demain ?
Moi : merci d'avoir fait le détour.
Divine : Leins ?
Je descends et referme la portière. Je vais chez le boutiquier me prendre des cigarettes. Je m'assure qu'elle soit partie avant de rentrer chez moi.
Non. Nous n'avons pas couché ensemble. Mais on a bien failli. J'en avais envie mais j'ai réussi à me contrôler. Depuis, lorsque je la vois, je me sens mal. Coupable. D'autant plus qu'il m'est déjà arrivé de la comparer à ma petite amie. Ce n'est pas pour rien qu'on conseille de fuir la tentation plutôt que de la combattre.
—
Une dame : Leins ? Donc tu es le fils de ce fou de Nathan ?
Fils du fou ? C'est un compliment ?
Moi : c'est mon père oui.
Elle : un gentil garçon comme toi ? Comment c'est possible ? Il faut vérifier hein.
Et elle se marre ! Mon père est fou et ma mère une menteuse et une tricheuse. Je ne sais pas comment certaines personnes réfléchissent.
Elle : Nathan ! Hum ! Un grand sorcier ! Il a fait du sale. Le gars te donne de ces problèmes, tu as envie de te laver sans eau.
Moi : ...
Elle : en tout cas ne le prends pas en exemple.
Que répondre ? Le silence est la seule option dans ce cas précis de figure. Je retourne à mes tâches. A 17h je peux prendre mes affaires et rentrer, mais je fais un détour chez mon père. Je profite de l'occasion pour lui raconter ma mésaventure de ce matin.
Papa en rigolant : ça c'est Natacha. Elle a dit quoi ?
Moi : je n'ai pas trouvé ça drôle.
Papa : laisse celle-là ! Je n'ai jamais prétendu être un saint. Je reconnais que je suis un connard, mais que certaines filles reconnaissent aussi leurs torts. Natacha c'était la meilleure amie d'un biz. C'est elle qui m'a dragué hein, mais c'est elle qui se plaint aujourd'hui. Or elle savait tout de moi.
Moi dégoûtée : et elle ose insinuer des choses sur ma mère.
Papa : les filles sont stupides, tu l'apprendras avec le temps. Elles aiment les bad boys, les relations compliquées. Mais quand ça ne se passe pas comme elles le souhaitent, quand elles tombent sur plus malin, ce sont les mêmes qui vont pleurer à la radio. Il n'y a que deux femmes à qui j'ai caché ma nature, tes mères. Le reste que des putes.
Moi : on dira ça des filles de ta famille un jour.
Papa : qui ? Moi-même j'ai coaché ma sœur depuis le berceau. Pareil pour mes filles. Celui qui va s'amuser avec l'une de mes filles n'est pas né. Tu vois comment le Yoan est au pas ? Je veille.
Moi : oui mais ce n'est pas bien. Et le mal qu'on fait nous retourne toujours.
Papa : laisse-moi ça. Il y a des vraies femmes, respectables, elles ne diront jamais du mal de moi. Seules les chiennes vont l'ouvrir.
Moi mal à l'aise : c'est un peu fort.
Papa : non. Le ton est parfait. Je te vois jouer à Antonio Banderas avec ta petite amie, tu ne vas jamais la tromper et tout. Ok ! Mais il y a une vérité, les femmes sont hypocrites. Elles aiment la virilité qu'elles-même qualifient de « toxiques ». Quand tu joues l'amoureux fou, elles te la font à l'envers. Toujours à se faire passer pour des petites choses fragiles alors qu'elles aiment la violence. Je parie que ta copine te traite de « mou » avec ses amis. Tu me déçois Leins ! Toi mon seul garçon.