Chapitre 8

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Dès que j'entends le nom d'Alex Young, c'est plus fort que moi ; je me lève de mon lit et je m'élance, en ignorant Clara qui m'ordonne de me recoucher et mon cœur qui me crie d'arrêter.

Les secondes qui passent, je les vis dans une sorte de transe que je ne peux expliquer. C'est comme si les mouvements de mon corps s'effectuent sans que je ne les contrôle. Puis, sans savoir comment j'ai fait pour y arriver malgré l'état dans lequel je suis, je me retrouve devant la chambre d'Alex.

Inconsciemment, je me suis fait des scénarios dans ma tête sur ce que j'allais y trouver. Mais rien ne m'a préparé à ça. Une chambre vide. Un lit inoccupé. J'ai l'impression de recevoir un coup de couteau dans la poitrine.

«Il doit être avec les médecins, me dis-je avec conviction. Ou à la cafétéria, assis à sa place habituelle sur le bord de la fenêtre.»

- June ?

Je me retourne en entendant cette voix familière et aperçois Sarah, la sœur d'Alex. Enfin quelqu'un qui pourra m'expliquer ce qui se passe.

- Ah, Sarah ! Tu sais où est Alex ? Il faut vraiment que je lui parle...

Son regard devient flou pendant quelques instants, puis elle dit d'une voix faible :

- Je croyais qu'une infirmière t'avait mis au courant ?

- Eh bien, oui, Clara m'a dit qu'Alex était mon donneur, mais sérieusement, c'est quoi cette histoire ? je crie en ignorant pourquoi je me mets en colère. Et merde, quelqu'un va me dire où il est ?

Sarah reste muette et son silence me fait l'effet d'une bombe. Depuis que j'ai entendu l'infirmière me dire qu'on avait trouvé un donneur et que c'était nul autre qu'Alex Young, j'ai tout de suite pensé au pire. Mais j'ai écarté cette possibilité. Je suis incapable d'y croire. Alex ne peut juste pas être...

- June..., commence Sarah, des larmes commençant à se former dans ses yeux. Tu es restée trois jours sans sortir de ta chambre. Je voulais venir te voir pour te le dire, mais... je n'ai pas été capable.

- Me dire quoi ? je demande, appréhendant la réponse.

- Alex est mort.

❉❉❉

J'avais 13 ans lorsque j'ai eu ma deuxième attaque. C'était un samedi d'été, nous venions de tomber en vacances. Il régnait une chaleur extrême, c'est pourquoi mes parents et moi sommes allés faire un tour à la crèmerie au bout de la rue. Je me rappelle encore ce que j'ai commandé : une crème glacée à la vanille enrobée de chocolat fondant. Mais je n'ai jamais pu la terminer, car, devant mes parents paniqués, je me suis effondrée, incapable de résister à la douleur fulgurante provenant de mon cœur. Puis, je me suis réveillée à l'hôpital.

Je me suis toujours dit que, ce jour-là, j'avais vécu le summum de la douleur. Mais j'ai eu tord. Le mal que je ressens présentement est immensément plus grand que celui d'y à trois ans.

❉❉❉

Sarah éclate en sanglot, puis me serre dans ses bras. Est-ce qu'elle attend de moi que je l'a réconforte ? C'est à peine si j'arrive encore à tenir debout. Sarah se met à dire à quel point elle aimait son frère, mais je ne l'écoute pas. J'ai l'impression d'avoir un vide à l'intérieur de moi qui ne pourra plus jamais être comblé. Et pourquoi ça fait aussi mal ?

- Alex disait que tout allait bien, mais je voyais bien qu'il était de plus en plus pâle, gémit Sarah dans mon épaule. Les médecins ont dit qu'ils ont tout essayé, mais il avait une grave infection aux reins à cause de son accident de voiture...

stay aliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant