PEAU LISSE

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MAI.

«-Tu f'ras jamais aussi bien qu'moi, laisse tomber. » J'affirme quand qu'il efface un trait sur sa feuille.

On a décidé de retourner faire du tag cette nuit. Mais j'ai proposé à Stan de faire son propre pochoir pour qu'il puisse taguer son propre dessin.

« Tais toi et passe moi les ciseaux abruti. » Il grogne et je lui passe les ciseaux pour qu'il découpe son ''chef d'œuvre'' comme il l'a appelé plus tôt. La blague.

Sans être méchant, Stan est doué pour de nombreux trucs. Mais le dessin..? Ce n'est vraiment pas son truc.

« Tada! » Il s'exclame en me montrant sa feuille.

Ce n'est définitivement pas son truc.

« -..C'est une girafe? Je questionne au bout de quelques secondes d'hésitation.

-Tu rigoles?! Il fronce les sourcils en jetant un regard à son pochoir. C'est une tortue! Il cri, vexé.

-Ça ne ressemble pas du tout à une tortue. » Je remue le couteau dans la plaie mais tant pis, je suis honnête. «  Et puis, pourquoi une tortue? Je demande en fronçant les sourcils.

-J'aime bien les tortues. » Il hausse les épaules en murmurant timidement.

Je lâche un petit rire en prenant sa feuille pour l'examiner de plus près.

« T'es trop bizarre. » Je déclare, mais je vois que ça le blesse vraiment. « Mais tu le seras jamais autant que moi. » Je lâche d'un ton que je veux hautain, essayant de me rattraper. « Pis bon, j'avoue que moi aussi j'aime bien les tortues. » Je hausse une épaule avant de rediriger mon regard vers lui.

Il sourit en me regardant, triturant nerveusement son crayon.

« -Tu dis juste ça pour me faire plaisir. Il accuse en baissant la tête, rougissant encore.

-Faux. » Il relève la tête vers moi. « Je dis ça pour te faire rougir, c'pas pareille. » J'agite mes sourcils de façon moqueuse et il rit en se cachant derrière ses mains, gêné. « Et ça marche en plus. » On rit tous les deux. « Allé, viens là, j'vais t'aider à faire une tortue digne de ce nom. » Je déclare en attrapant un stylo.

Finalement on est partis beaucoup plus tard que prévu.

Car pendant qu'on dessinait, j'ai proposé que, tant qu'à faire des tortues, autant carrément taguer les tortues ninja. Sauf qu'il n'en n'avait jamais entendu parler. Devant cet affront, je l'ai obligé à regarder le film avant de partir. 

Et nous voilà, deux heures plus tard, dans une ruelle sombre. Comme celles dans les séries policières où la fille se fait violer et tuer. Ça a vachement rassuré Stan ça, quand je lui ai fait remarquer, ahah.

« Tu le fais mal. » Je fais remarquer en arrêtant mon tag, ma phrase étouffée par le bandana présent sur la partie inférieure de mon visage.

Il ne sourcille même pas.

« Tu le tiens pas bien là. Je répète en reprenant mon activité.

-Mais j'y arrive pas. Il soupire à travers son foulard.

-Comment ça, t'y arrives pas?

-J'arrive pas à le tenir et taguer en même temps, j'ai besoin de plus de bras. Il marmonne, ronchon.

-Bah je suis là moi. » Je me rapproche de lui.

Je range mes affaires -ayant fini mon tag- avant de me caler derrière lui. Je passe mes deux bras de part et d'autre de sa tête, tenant le pochoir contre le mur. Je finis complètement collé contre son dos, ma joue contre la sienne.

Au moment où nos corps entrent en contact, je frissonne. Lui, il se fige. Devant son manque de réaction, je reprend la parole.

« T'attends quoi? » Je chuchote contre son oreille.

Je souris à la chaire de poule qui se forme sur ses bras.

« Je crève de chaud sous ce machin. » Il enlève le tissu de son visage, le laissant pendre à son cou.

Je sais qu'il dit ça pour justifier ses rougissements, qu'il cache en baissant la tête, comme d'habitude. Et je sais que ce n'est pas du tout à cause de ça qu'il rougit.

« Même si j'adore cette positon. » Je murmure au bout d'une minute, il se raidit contre mon torse. « Je vais pas rester comme ça cent ans. » Il tourne enfin la tête vers moi et je me perds dans ses yeux quelques instants avant que ceux-ci ne descendent sur mes lèvres.

Je hausse les sourcils, choqué durant un temps puis heureux de cette attention. Je m'apprête à dire quelque chose lorsque tout à coup des sirènes retentissent au loin.

Merde.

Je le libère rapidement de mon étreinte, attrapant le sac avant de courir.

A peine deux mètres plus loin, je réalise qu'il ne me suit pas. Je me retourne rapidement pour le trouver tétanisé devant le mur.

« -Stan! » Je cris et il se retourne. « Qu'est c'tu fous?! Cours putain! » Je retourne le chercher en moins d'une seconde.

-Quoi? Pourquoi?! Il demande, totalement perdu.

-Pourq- » J'hallucine, c'est pas possible. « Mais parce que c'est c'qu'on fait quand la police débarque, génie! » J'attrape son bras. « Maintenant cours bordel! » Je lui ordonne en glissant ma main dans la sienne, tirant fortement dessus.

On s'enfuit au moment même où j'entends les policiers nous crier de ne plus bouger et on court le plus vite possible jusqu'à l'appartement.

Arrivés chez nous, on reste quelques minutes silencieux, à bout de souffle mais les mains toujours liées. 

On finit par se calmer, regarder nos mains, se regarder, et exploser de rire.


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Oui, le titre de ce chapitre est un jeu de mot : Peau lisse / Police, j'suis hilarante okay?

Génie 💡Where stories live. Discover now