HALLOWEEN

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OCTOBRE.

«J'ai jamais mis de pantalon aussi collant.» Se plaint Stan de l'autre côté de la porte de la salle de bain.

Aujourd'hui c'est Halloween. Et j'ai proposé à mon coloc qu'on aille faire le tour des maisons du voisinage. Au départ, c'était juste une idée que j'ai lancé parce que je voulais des bonbons gratos. Mais ensuite Stan m'a dit qu'il n'avait jamais fêté Halloween. C'est pas triste ça? J'étais tellement peiné pour lui que j'ai été louer des costumes au bas de la rue.

Maintenant on est Batman et Robin. Et, bien sûr, je suis Batman. Et oui, peut être que j'ai loué ces costumes là parce que j'ai toujours su que Batman et Robin sortait ensemble.

« Bon, génie, tu sors de là? » Je suis debout sur le canapé, jouant avec ma cape.

Je suis quelqu'un de mature okay?

« On s'en fout qu'il soit moulant.. » J'affirme alors que je saute du canapé au fauteuil.

Dudududududududu, Batmaaaan!

« ..T'as un cul magnifique . » Je continue et je me fige après mon saut du fauteuil jusqu'à la table basse.

Pourquoi je ne pense pas plus avant de l'ouvrir?

J'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir dans mon dos alors que je suis en équilibre précaire, à cloche-pied, entre la télécommande et un magasine.

« -Parce que tu l'as déjà regardé? Je ferme les yeux au son de sa voix.

-Ouai..? » Je réponds mais ça sonne plus comme une question qu'à une affirmation.

Je me retourne lentement sur mes deux pieds lorsque le silence devient trop lourd.

Je le trouve appuyé contre le chambranle de la porte de la salle de bain, les bras croisés et un grand sourire au lèvres. Sourire qui me soulage, avouons le.

« Moi j'aime tes épaules. » Il finit par parler et je fronce les sourcils, caché par mon masque.

En parlant de costume, Stan ne déconnait pas, le sien est vraiment -vraiment- moulant.

Garde tes yeux dans les siens. Pas plus bas.

« -Mes épaules? Je demande en penchant la tête sur le côté, décontenancé.

-Ouai, je sais pas. » Il hausse les épaules. « Elles ont l'air.. J'en sais rien. Musclées, robustes? » Il passe une main dans son cou pendant que je lève un sourcil. « Elles me font de l'effet. » Il hausse les épaules une nouvelle fois.

Je reste sans voix quelques secondes et il reprend la parole en changeant de sujet, gêné.

« Qu'est ce que tu fous sur la table basse? » Il a son sourire en coin que j'adore et, ouai, je vois mieux maintenant ce qu'il voulait dire à propos de mes épaules.

Je suis sûr que j'arriverais à trouver un truc sexy avec ses coudes si j'y pensais une seconde.

Bizarre.

Je descends de la table, gêné à mon tour.

« Bon, on y va? » Je passe rapidement à ses côtés pour sortir de la pièce en évitant son regard, le faisant rire.

Et c'est pitoyable mais je ne peux pas m'empêcher de trouver son rire mignon même quand il se moque de moi.

Quelques heures plus tard, alors que le soleil se couche, on rentre à l'appartement, un sac rempli de confiseries avec nous.

« On le fait dans ta chambre ou la mienne? » Je questionne distraitement alors que j'ouvre le frigo.

J'attrape le coca avant de me retourner vers le blond, le trouvant figé au milieu de la cuisine.

Je me raidis moi aussi.

Qu'est ce que j'ai fait pour qu'il bug comme ç- oh.

Oh.

« Pour la série. » Je m'empresse de préciser. « Tu sais, on avait dit qu'on regarderait la saison trois d'American Horror Story pour Halloween alors.. Ta chambre ou la mienne? » Je répète pour être sûr qu'il ait compris.

Il se détend immédiatement en laissant échapper un petit rire nerveux. « La mienne. On ne peut pas faire un pas dans la tienne sans trébucher sur un de tes caleçons. » Il fait remarquer en se dirigeant vers le couloir.

Je me défendrais bien, mais il a raison.

On arrive finalement dans sa chambre et on pose la nourriture sur son lit avant que je ne mette en route le premier épisode. On se déshabille ensuite pour ne laisser que nos boxers et on se cale sous les couvertures, nos flancs collés. C'est devenu une habitude depuis la rentrée, on dort souvent -pour ne pas dire tout le temps- ensemble. On en a jamais vraiment parlé. Mais c'est loin de me déranger alors, tant qu'il n'y verra aucune contrainte, je continuerais de dormir contre lui en essayant de ne pas avoir une érection.

Je ne suis qu'un homme après tout.

On regarde donc la télé, riant, mangeant et buvant alors que, petit à petit, son corps glisse sur le mien. Je ne m'en rend compte qu'au quatrième épisode, quand sa jambe passe par dessus mes genoux. C'est à ce moment là que je prend réellement conscience de la situation -et de son ampleur. Un de ses bras passe sur mon torse, une de mes mains trace des arabesques dans son dos tandis que son visage a trouvé refuge dans ma clavicule.

Je prend une grande inspiration en espérant que tout le sang giclant sur l'écran m'aide à penser à autre chose. Peine perdue quand je sens son souffle chaud contre mon torse. Ce gosse va me tuer de frustration sans même le savoir.

Inconsciemment, il commence à caresser mes côtes avec sa main et ça y est, je suis foutu. Alors qu'il est concentré sur la télé, sursautant à chaque moment effrayant, sa main dérive sur mon ventre. La mienne s'est stoppée dans son dos alors que ma respiration s'est intensifiée.

Je vais mourir sur ce lit.

Au bout de quelques minutes, je sens mon sous vêtement se resserrer et je cherche frénétiquement à travers mon esprit embrumé une excuse pour sortir d'ici. Vite.

Sauf que quand sa main bute contre l'élastique de mon caleçon, je n'arrive pas à retenir le gémissement -extrêmement gênant- qui se fraye un chemin par delà mes lèvres.

On se fige tous les deux à ce son et je m'insulte mentalement de tous les noms. Stan tourne finalement sa tête vers moi et j'avoue être totalement déconcerté quand j'aperçois son sourire fier.

A quoi il joue?

Il passe son pouce sous la bande du sous vêtement et je retiens ma respiration.

« Est ce que tu vois toujours ce mec aux cheveux bleus? » Il susurre doucement dans mon oreille et je reprends ma respiration avant de mourir de suffocation.

Ce serait bête de mourir maintenant quand même.

« Non. » J'expire lentement, mes mains tremblantes. « J'le vois plus depuis.. » Depuis le moment où j'ai commencé à penser à toi quand on couchait ensemble. « Un petit moment. Y a personne depuis avril en en fait. » Je murmure faiblement.

Son sourire passe de fier à sincèrement heureux et il se détache soigneusement de mon corps, m'arrachant une moue déçue.

« Cool. » Il déclare avant d'embrasser mon cou.

Et rien que le contact de ses lèvres contre ma peau me fait geindre. Ce qui est assez humiliant mais bon, je pense que j'ai dépassé ce stade. Il s'assoit en tailleur et pointe mon entrejambe. « Tu ferais mieux de t'occuper de ça avant que l'on dorme. » Il se mord la lèvre pour s'empêcher de rire et je souris.

« Tu viens pas m'aider? » Je demande, un rictus que je sais aguicheur sur le visage.

Il rit avant de secouer la tête.

« Bientôt. » Il promet avec un clin d'œil en se rallongeant.

Il va me rendre malade. 

Génie 💡Where stories live. Discover now