Chapitre 27 : Prendre son courage à deux mains

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Chapitre 27-3 : Prendre son courage à deux mains

Son coeur battait la chamade alors qu'elle faisait face à l'homme qui aimait la femme qu'elle avait tuée. Il avait vieilli, et les rides avaient creusé les recoins de son visage. Ses cheveux étaient devenus d'un gris presque blanc, mais son regard n'était plus aussi perdu qu'avant. Au contraire, ses yeux semblaient briller d'une lueur inconnue. Notamment lorsqu'il la reconnut.

Au départ, il n'y croyait pas.

Mais alors qu'il l'examinait, il se rendit vite compte qu'elle était vivante, et non morte comme on lui avait annoncé des années plus tôt.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

Sa voix était rauque, et complètement bourrue. Mais elle ne se démonta pas pour autant. Elle savait qu'il avait du faire face à des années d'alcoolismes, et tout ça par sa faute. Elle inspira un grand coup, en prenant son courage à deux mains.

- Est-ce que je peux vous parler un instant ?

- Ce n'est pas déjà ce que tu fais ?

Elle se retint de grimacer face à son ton, et au fait qu'il n'hésitait pas à la repousser aussi ouvertement. Mais elle savait que ce n'était pas comme s'il allait l'accueillir les bras ouverts après ce qu'elle avait fait.

- Je veux dire ailleurs que devant votre porte.

- Qu'est-ce qui mériterait d'attirer mon attention au point où on ne peut pas en discuter ici ?

- Je ne veux pas que tout le monde sache la vérité concernant Flora.

A l'entente du prénom de sa femme, ses yeux se rétrécirent, et il croisa les bras d'un air suspicieux.

- Qu'est-ce qui me fait dire que ce que tu diras est la vérité ?

- Vous pouvez me croire, comme vous pouvez nier tout ce que je pourrais dire. Mais au fond de vous, n'aimeriez vous pas savoir ce qui est arrivé à votre femme ?

Il ne répondit rien, alors qu'il tournait les talons et rentrait chez lui, laissant la porte grande ouverte. Elle comprit qu'il l'autorisait à entrer, et elle souffla d'un air soulagé. Pour l'instant, il n'avait pas tenté de l'étrangler ni quoi que ce soit, c'était un bon début.

A moins qu'il ne soit allé chercher quelque chose pour en finir avec elle.

Elle chassa cette idée de son esprit, sachant pertinemment que c'était son droit d'en finir avec elle, alors qu'elle avait gâché le bonheur de la famille Conrad.

Elle entra et ferma la porte derrière elle, avant de se diriger vers le salon où il était assis sur le fauteuil, un cure dent en bouche, surement pour se retenir de pas boire ou fumer. Elle s'approcha doucement avant de s'installer sur le canapé à la plus grande distance possible de lui, et il se racla la gorge d'une manière qui la dégouta, mais elle n'en fit rien.

- C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?

Elle rassembla ses pensées et serra ses mains entre elles, le regard fixé sur la cheminée qui se trouvait face à elle.

- J'ai rencontré Flora pour la première fois alors que je rentrais de missions, pendant qu'elle soignait une équipe qui était rentrée peu avant moi. Bien sur, je ne faisais pas confiance aux adultes. Mis à part le major qui m'avait tout appris. Mais après mon enlèvement, je préférais faire ce qu'on me disait. Mais Flora n'était pas froide, et adorait les enfants. Elle ne faisait pas exception lorsqu'elle se mettait dans la peau de médecin.

Elle sourit doucement en se rappelant de leur première rencontre.

Elle n'avait pas cessé de la repousser en lui disant qu'elle était capable de se débrouiller, puis la femme lui avait mis une gifle pour la calmer. Sonnée, Angely n'avait rien dit et s'était laissée soigner.

Parce qu'il faut avancerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant