Parce qu'il faut avancer

Chapitre 28 : Les choses s'enchainent

Chapitre 28-3 : Les choses s'enchainent

Le petit s'écarta légèrement de la jeune femme en la regardant avec interrogation.

- Pourquoi tu n'es pas revenue jouer à la maison ?

Elle se mordit la lèvre en cherchant un mensonge, alors que son regard se posait sur le père Conrad qui les observait sans rien dire, les bras croisés.

Comme s'il était spectateur d'un drame qui se déroulait sous ses yeux.

- Je suis désolée, Léo. J'étais très occupée...

- Tu peux jouer avec moi maintenant ?

Sa bouille était tellement adorable, qu'Angely se mordit l'intérieur de sa joue pour ne pas craquer et accepter. Elle savait qu'elle ne pouvait pas. Elle avait dit à Nathaniel qu'elle n'approchait pas sa famille s'il n'approchait pas la sienne. Elle avait fait une exception, afin de pouvoir discuter avec le père de toutes ses choses dont elle avait gardé pour elle.

Mais c'était tout ce dont elle s'était autorisée.

- Désolée Léo. Je dois y aller.

Le petit fit une moue triste, et elle passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer.

- On se reverra une prochaine fois.

Elle jeta un coup d'oeil au grand père du petit garçon, et elle lui fit un signe de la tête, lui montrant qu'elle partait.

- Tu reviendras hein ? Tu me le promets ?

Le petit s'était accroché à sa jambe, rendant la situation pour Angely de plus en plus difficile. Elle avait du mal à lui refuser quoi que ce soit, et elle ne savait pas quoi faire pour se sortir de ce pétrin. Elle savait qu'elle ne devait plus le voir.

C'était mieux pour lui.

Elle savait que lui promettre qu'ils se reverraient le rassurerait, mais elle ne pouvait faire une promesse qu'elle ne tiendra pas. Elle en avait fait tellement dans sa vie, qu'elle ne voulait plus en faire une de plus.

Elle se baissa à sa hauteur, pour rencontrer ses yeux remplis d'espoir, et elle sentit une douleur à son coeur. Elle s'était attachée à lui plus qu'elle n'aurait du.

- Ecoute-moi bien, d'accord ?

Il hocha la tête docilement, la faisant sourire légèrement.

- Je ne peux pas te promettre ça, mon grand. Je suis désolée, mais je pense que ce sera la dernière fois qu'on se verra.

- Quoi ?! Mais pourquoi ?

Les larmes commençaient à monter aux yeux du petit garçon qui se tenait face à elle.

- Parce que... je vais partir. Loin d'ici.

- Mais tu pourras revenir !

Elle secoua la tête de gauche à droite.

- Je ne pense pas.

- Pourquoi ?

- Tu peux me promettre quelque chose, toi ? lui demanda-t-elle.

Malgré son air triste, et les larmes qui menaçaient de tomber, il acquiesça.

- Promets-moi de grandir en un homme bien. Que tu profiteras de chaque instant avec ta famille, et que tu les aimeras toujours. Protège-les et prends bien soin d'eux. D'accord ?

- Oui, fit-il d'une moue plaintif.

Elle vit les larmes longer ses joues, et elle passa sa main sur son visage pour les effacer.