Partie 52

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J’en restai interdite, le téléphone toujours collé a mon oreille, ne sachant que dire. Heureusement que je suis assise sinon je serais tombée car je n’avais pas vu cela venir, pas du tout. J’étais à mille lieues d’imaginer qu’Aida m’avait appelé pour me prévenir à propos de sa propre sœur.

J’aurais mis ma main à couper qu’elle m’appelait pour appuyer sa sœur, pour me demander de lui pardonner. C’est seulement lorsqu’elle reprit la parole que je me rendis compte qu’elle est toujours à l’autre bout du fil.

Aida : Je sais que ça va te paraitre irréel mais crois-moi. Et que tu trouveras cela bizarre que je t’appelle mais je ne peux pas m’assoir et laisser faire. Je sais qu’elle est venue chez toi pour faire la paix Eh bien sache que c’est Abi qui lui a donné l’idée de faire la paix pour se rapprocher de toi.

Moi : QUOII ? Tu plaisantes la rassure moi ? Mais pourquoi autant d’acharnement ?

J’en avais la chair de poule, rien qu’en repensant à notre conversation. Comment une personne pouvait être aussi fausse, aussi manipulatrice, et au nom de quoi ? J’avais du mal à croire à ce que j’entendais. 

Aida : Tu sais Awa n’as vraiment pas digéré d’avoir perdu Baba. C’était même pour se rapprocher de Baba qu’elle s’était mise avec Mansour. Dans sa « logique » ça pouvait arranger les choses entres eux, et tu n’es pas sans savoir ce qu' il en a réellement été après ça. Baba représente tout pour Awa et elle n’arrive pas à accepter que ca soit fini entre eux. Le pire, c’est que c’est à toi qu’elle en veut à mort car selon elle, tout serait de ta faute. Zahra, Awa s’est faite une fixation, elle a des pensées moroses, presque malsaines. 

Je suis tellement choquée que je n’arrive pas à placer de mots, le téléphone dans une main, ma tête dans l’autre. Je me demandais ce qui se tramait quand Aida m’apporta le coup de grâce !

Aida : Fais attention, je ne sais pas exactement ce qu’elles trament, mais je sais qu’Awa a pris une paire de legging noir dans ton armoire pour te marabouter. Je suis vraiment désolée Zahra, je crois vraiment qu’elle a besoin d’aide et qu’elle devrait se faire internée mais je ne peux pas faire d’affirmation gratuite et en parler à nos parents sans preuves. Tu as vu à quel point elle peut sembler sincère, je parie que tu lui as donné le bénéfice du doute quand elle est venue chez toi cette fois ci. 

Et elle a parfaitement raison, même si j’avais des doutes, jamais je n’aurais imaginé qu’elles puissent en arriver là, Awa et Abi. Non mais elles sont vraiment malades !, lii yeup ndah goor ? (Tout cela à cause d’un garçon ?) comment peux-t-on être aussi cruelle et s’attendre à ce qu’il n’y ait pas de conséquences ? Elles pensent qu’après leurs manigances ces hommes (Momar et Baba) voudront toujours d’elles ? Elles sont sans états âmes.

Moi : Merci Aida, merci de me prévenir. Tu es une bonne personne et je sais que ce n’est pas facile de dénoncer les manigances de ta propre sœur. 

Aida : Crois-moi cela ne l’est pas, au contraire j’en souffre. Et je sais que c’est la bonne chose à faire. Si je suis venue t’en parler c’est parce que je sais qu’Awa se fait manipuler comme une marionnette par cette Abi. Elles trainent beaucoup ensemble ces temps ci. Awa a besoin d’aide et je vais m’occuper de cela. Je l’aime et je ne veux pas qu’elle vire, il faut qu’on l’interne ou qu’un psy l’encadre. De toute façon, je vais fouiller ses messages et épier ses coups de fils pour te tenir au jus. Dès que j’aurai une preuve flagrante, je le dirai aux parents. Elle me remerciera plus tard

Moi : Merci Aida. Sois prudente 

Je la remercie à nouveau, elle n’arrête de s’excuser la pauvre, même si ce n’était point de sa faute. Finalement, elle raccrocha.J’ai la voix cassée de colère contenue, de dégout et d’étonnement, non mais celle-là c’est une vraie actrice ! Maudit soit le jour où j’ai rencontré Abi. Je suis sonnée par les révélations d’Aida.

Coup de foudre immediatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant