Chapitre 22.

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Un long silence suivit cette annonce. Ses paroles raisonnant dans ma tête en échos. Je baissai le regard et sentis une montée de rage m'envahir. J'ouvris la porte à la volée et disparus en courant. Je décidai d'ignorer les appels de ma mère et m'élançai en forçant sur mes jambes pour m'éloigner le plus loin possible de chez moi. Notre villa est située dans un petit quartier de bourges paisible, avec une petite forêt à la sortie gauche. Je m'approche de plus en plus et remarque que le paysage a considérablement changé désormais. Quelques arbres solitaires m'entourent à mesure que je m'enfonce dans la forêt. Malgré les airs menaçants que peuvent dégager l'endroit, je m'y sens inexplicablement serein.

Lorsque nous étions enfants, mon cousin et moi allions passer notre temps à jouer entre ses arbres. Nous grimpions aux branches pour faire comme Tarzan, et même si nous avons eut quelques accidents à force de se prendre pour des singes, je ne retiens que de bons souvenirs.

Je commence à manquer d'endurance lorsque je me trouve vers le centre de la forêt. Je décide de m'arrêter et m'assois sur un long tronc par terre. Je lève les yeux et découvre un ciel magnifié d'étoiles étincelantes.

A ce moment-là, je ne pense à rien. Je ne veux pas me prendre la tête avec ce que m'a annoncé ma mère. Je sais bien que je vais devoir revenir à la maison à un moment ou un autre mais pour l'instant, j'aimerai ne pas me soucié de l'avenir. Je finis par m'assoupir sur le tronc et m'allonge sur tout son long jusqu'à fermer les yeux et m'endormir.

***

C'est un fin rayon lumineux qui me tire de ma nuit à la belle étoile. J'ouvre faiblement les yeux et ne reconnais pas tout de suite l'endroit où je me trouve. Je passe mes mains sur mon visage pour m'aider à reprendre mes esprits et me lève d'un pas titubant. Je me dégourdis les muscles et regarde ma montre. Il est presque 7 heure du matin.

Soudain, les événements de la veille refont surface. La bagarre de Matt au bahut, moi qui les ramène chez eux, l'annonce de ma mère et mon insignifiante fugue dans les bois pour y voir plus clair. Cependant, je ne sais toujours pas quoi faire pour convaincre ma mère que je n'ai pas besoin d'un connard de professeur de mes deux !

Un sourire se dessine lorsque je me demande comment ma mère a bien pu pensé qu'un professeur particulier allait résoudre les problèmes alors que je ne vais pratiquement pas au lycée.

Je secoue la tête comme signe d'une évidence et me dirige vers la sortie de la forêt. Une dizaine de minutes plus tard, je redécouvre le paysage classique de mon quartier. Je marche d'un air las vers la porte d'entrée de ma villa et imagine déjà comment mon entrée va être accueillie.

Comme je le pensais, à l'instant où je pousse la porte, ma mère se rue sur moi et m'entoure de ses bras.

-Oh mon fils ! s'écrie-t-elle, Où étais-tu nom de Dieu ? demande-t-elle, partagée entre le soulagement et les pleures.

-Arrête de pleurer, je suis là maintenant. dis-je, pour la réconforter.

-Excuse moi, pour tout. dit-elle, en me prenant le visage entre ses mains.

-Ne t'en fais pas, je te pardonne. dis-je, ce qui est en fait la vérité.

Elle me fait un énième étranglement que l'on peut aussi appelé " câlins " et m'embrasse sur le front avant de me lâcher. Je passe une main autour de mon cou et note dans un coin de ma tête cet inconvénient à prendre en compte lorsque je fugue.

Je regarde ensuite autour de moi, m'attendant à voir surgir l'homme d'hier soir pour continuer son baratin mais personne ne semble venir.

-J'ai appelé le lycée pour lui dire que tu n'irais pas en cours aujourd'hui, d'accord ? Ah et j'ai fais quelques cookies, tu en veux ? me demande-t-elle, en m'exposant une assiette avec une montagne de petites biscuits posée dessus.

-Si tu insistes. dis-je, avec un sourire.

Je n'avais pas remarqué que je mourrais de faim jusqu'à ce que je croque dans un des cookies. Je promets de me rappeler de prendre de la nourriture lorsque je pars subitement désormais.

***

-Bon, tu veux en parler ? me demande-t-elle, lorsque j'en suis au dixième biscuits.

-Dis lui d'aller se faire mettre parce que je ne veux pas de prof particulier chez nous et n'importe où d'ailleurs. dis-je, d'un ton ferme.

-Voilà l'une des raisons pourquoi je l'ai engagé Dereck. dit-elle, en regardant par terre.

-Pourquoi ? répété-je, en fronçant les sourcils.

-Ton attitude, ton langage, ton vocabulaire, toutes ces choses qui te font voir comme quelqu'un que tu n'es pas.

-Et qui suis-je dans ce cas ?

-Tu es mon fils, et ce garçon qui est apparu depuis quelques années me déplaît.

-Je n'ai pas changé, j'ai juste grandis maman. dis-je, d'une voix plus neutre.

Je me lève et m'apprête à monter l'escalier lorsqu'une voix m'arrête.

-Je fais ça pour ton bien Dereck. Et je vais l'engager même si tu me déteste par la suite. dit-elle, une soupçon de peine raisonnant dans sa voix.

***

Je suis sur mon ordinateur et en pleine partie de Call Of Duty lorsque je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Les vibrements persistent et au même moment, je me fais exploser la tête par un connard de fils de c****.

Je sors mon téléphone de ma poche et découvre cinq notifications sur mon instagram:

-Jessica_J souhaite vous suivre.

-Michaël vous a identifié dans une vidéo ainsi que deux autres personnes.

-Clarrisse-Chupachup vous a bloqué.

-Yoan.wouaf a aimé votre photo.

-Matt.matouff a commenté votre photo.

J'accepte Jessica à me suivre et souris en voyant que Clarrisse m'a bloqué. Quelle salop*, me dis-je. Je clique sur la notification de Michael et découvre une vidéo qui me paraît familière. Je clique sur PLAY et la vidéo se lance. Je sais désormais pourquoi je semblais l'avoir déjà vu: c'est une vidéo de la bagarre d'hier. On voit le gars envoyé un coup dans les côtes de Matt et celui-ci tomber à terre. J'apparais quelques secondes après, on voit mon poing s'enfoncer dans la tête du mec et la ruée de coups que je lui lance jusqu'au moment où Yoan vient me stopper.

Je commence à défiler les commentaires en dessous de la vidéo et comprends que j'ai bien fais de ne pas venir en cours aujourd'hui. La moitié des internautes sont de notre côté mais l'autre sont indignés de la violence que j'adresse au gars qui a tapé mon pote. Je décide d'éteindre mon téléphone et reprends ma partie parce qu'au fond, je les baise tous ces enculés.





chasse gardée.Onde histórias criam vida. Descubra agora