chasse gardée.

Chapitre 28.

-Où sommes-nous ? s'enquit-elle, lorsque nous fûmes arrivés.

-C'était la tour de contrôle dont se servaient les soldats lors de la seconde guerre mondiale mais elle n'est plus utilisée depuis des années, il n'y a aucun risque. 

-Et, comment tu sais tous ça ? 

-Je le sais, c'est tout. répondis-je, en refermant d'un geste ma portière.

Nous entrons dans la tour et escaladons l'escalier robuste. Je place ma main sur une petite ouverture dans un carré qui se découpe du reste du plafond et le pousse. La trappe se détache et un faible rayon de lumière m'aveugle quelques instants. Ma vue se rétablie et je pose la trappe sur le côté puis pose un genoux afin de me relever. Je me retourne vers Ariana et lui tends une main pour l'aider. Elle s'en empare et arrive à ma hauteur. Elle fait quelques pas hésitants dans la tour de contrôle et s'avance vers les vitres. Je la suis et tourne la poignée de la porte donnant sur le balcon qui fait le tour du bâtiment. Une légère brise fraîche me caresse le visage et me donne quelques frissons. Ariana passe par l'ouverture et me rejoins sur le balcon. Elle croise ses bras contre son corps et semble être plus sensible au froid que moi. Je me dévêtis de ma veste et la lui tends. 

-Tiens. 

-Tu n'es pas obligé tu sais. fit-elle, sans vouloir être convaincante.

-Je sais. insisté-je.

Je baisse le bras et me place derrière elle. Je lui couvre les épaules de ma veste et m'adosse à la rambarde du balcon. Elle m'adresse un sourire et me remercie. Je sens sa présence à mes côtés désormais et nous nous tournons vers le couché de soleil auquel nous assistons. 

-C'est magnifique. dit-elle, dans un souffle.

-C'est ce que je préfère regarder le plus au monde. avoué-je, dans un murmure.

Elle tourne doucement sa tête vers moi et esquisse un sourire puis replace son regard sur la vue.

-La nuit où tu m'as sauvée, je ne pensais plus assister à ça un jour. me confit-elle, le regard sombre.

Un fin silence s'installe.

-Je ne veux pas te forcer.. commencé-je, tutelle.

-Si, je le veux. Je sens que je peux te faire confiance. m'apprend-t-elle, impavide.

Elle ébauche un léger sourire et pose son regard sur les derniers rayons du soleil avant de commencer son récit.

-Des amis m'avaient persuadée d'aller à une soirée et je les ai suivis. J'ai bus quelques verres pour me mettre dans l'ambiance et quelques heures plus tard, c'est difficile à se rappeler, un garçon m'a abordée et m'a embarquée dans une embrouille, le genre d'embrouille où il n'y a pas beaucoup de solutions qui s'offre à toi par la suite. Et bien, c'est ce qui s'est passé. Le gars me faisait des avances que je ne trouvais pas désagréables et m'a entraîner à l'extérieur d'où se passait la soirée. Il m'a ensuite tendu un sachet avec de la poudre blanche, je pense que je n'ai pas besoin de t'expliquer de quoi il s'agissait, hein ? conte-t-elle, l'air morne.

Elle me jette un regard et continue.

-J'ai refusé au début, puis l'idée me parût tentante avec les verres que j'avais bu précédemment et j'ai accepté. Il m'indiqua une ruelle adjacente et étroite et m'expliqua le plan à suivre. Je devais aller là-bas et, à ce qu'il m'avait dit, un gars attendait sa dose. Je devais la lui échanger et prendre l'argent pour lui rapporter. Je commençais à retrouver vaguement de la lucidité mais pas assez pour que je fasse machine arrière, donc j'y suis allée. Il m'avait dit la vérité, un homme était bien dans cette rue à m'attendre. Je t'avoue que j'ai vraiment hésité mais lorsque je me suis rendue compte de la sottise que je faisais, le gars m'avait vu avec le paquet et il était trop tard, l'appareil était déjà mis en route. Il m'a fait signe d'approcher et je n'arrivais pas à voir son visage car il avait une capuche et il faisait sombre. Je me souviens qu'il était plutôt costaud et qu'il portait un sweatnoir et un jean. Plus j'avançais dans sa direction et s'entais mon cœur cogner contre ma poitrine et ma peur grandir à mesure que je me rapprochais. confesse-t-elle.