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Ibrahim est en congé, nous nous croisons donc beaucoup mais pour éviter de rester seule avec lui j'ai pris l'habitude de sortir. Je passe beaucoup de temps au centre commercial. Grâce à l'argent que je gagne, je peux me faire plaisir et faire plaisir aux autres. Je veux offrir un voyage à mon oncle et à ma tante. Une ou deux semaines au Maroc mais pour cela, j'ai besoin d'aide car niveau organisation j'ignore totalement comment m'y prendre.

En rentrant ce soir-là, je suis surprise en voyant tout le monde assis devant la télévision. Même Ibrahim était là avec un ami à lui, je regarde l'heure sur la montre, il est plus de 21 h 00. Je suis donc rentrée la dernière, ce qui semble surprendre tout le monde et moi la première. Ibrahim a commandé indien, j'ai rattrapé mes prières avant d'aller les rejoindre dans le salon. Lorsque je m'installe, Ali l'ami d'Ibrahim est sur le point de partir. Celui-ci nous rejoint dans le salon assis avec son ordinateur sur les genoux. 

« Vraiment cool cette ambiance. Personne ne compte parler ? Lance Kaina.

- Pourquoi on devrait parler ? dit Ibrahim

- C'est trop silencieux, Sofia pourquoi tu ne dis plus rien ? »

Celle-ci relève la tête et nous fixe totalement absente de la discussion. Je lui fait un regard l'encourageant à se comporter normalement. Mais, je sens le regard d'Ibrahim faire pression sur elle. Il sait qu'elle n'est pas comme d'habitude.

« Tu as grossi Sofia, dit-il. »

Elle repose son verre d'eau et reste silencieuse.

« Ibrahim, si tu parles pour dire ça ne dit rien ! Lui dit Kaina.

- C'est toi qui veux qu'on parle. Donc je parle !

- J'ai arrêté le foot, c'est peut-être à cause ça.

- Tu devrais reprendre, tu vas finir par exploser. »


[...]


Ryan m'a beaucoup aidé dans l'organisation du voyage. D'après Kaïna, ils pourront séjourner chez la famille durant leur voyage ce qui nous enlève l'hébergement dans le budget. Nous allons nous organiser pour qu'ils prennent leurs congés en même temps. En rentrant, je me sens beaucoup moins stressée par l'organisation du voyage. J'allais prendre le bus lorsque mon téléphone sonne.

« Azhar, est-ce que tu peux venir à l'hôpital ?

- Sofia ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Je ne peux pas parler.

- J'arrive. »

Lorsque j'arrive à l'hôpital, Sofia est assise dans la salle d'attente. Le regard complètement vide et les bras le long du corps. Quand elle m'aperçoit, elle se lève et attrape son sac. Voyant qu'elle n'est pas prête à bouger, je m'avance la première.

« Il y a un problème ?

- Il...Il m'a dit d'interrompre la grossesse.

- Qui ?

- J'ai fait un malaise au lycée. J'ai mal au ventre depuis quelques jours et j'ai beaucoup saigné.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?!

- Je...Je ne sais pas. Le bébé n'est pas en bonne santé. Il a une malformation, il m'a parlé d'interruption médicale de grossesse. Il a des problèmes aux niveau des mesures, son crâne et sa nuque. »

Je l'emmène s'asseoir sur les sièges où elle s'effondre dans mes bras et je ne peux pas retenir mes larmes non plus. Je n'arrive pas à la réconforter car je ne sais pas quoi lui dire.

Azhar - La syrienne et le voyou. { CORRECTION  }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant