La Décadence des Flamants - Tome 1

Chapitre 31 : Demain est un autre jour

Encore une fois, Heather m'accompagnait pour sortir, cependant, cette fois-ci n'avait rien de bien joyeux. C'était le cas pour tous les enterrements. Vitalik m'avait confié que sa tante dont il était très proche venait de mourir et il avait aussitôt organisé un modeste enterrement. Seuls les proches seraient présents, pas d'intrus.

Évidemment, dès que je l'avais prévenu que je viendrais accompagné, il en avait été aussitôt surpris. Comme d'habitude, mon entourage ne pouvait être que surpris lorsque je ramenais quelqu'un à mes côtés, même si j'avais bien été capable de ramener une pute et la faire passer pour ma fiancée. Mais cette couverture ne durait pas bien longtemps. En particulier lorsque je finissais la soirée après avoir abusé sur la bouteille.

Heather me montra alors sa tenue : une robe noire s'arrêtant juste au-dessus des genoux et un gilet pour couvrir ses épaules.

— Est-ce que ça va ? Ce n'est pas un peu trop indécent ? s'enquit-elle avec hésitation.

— On ne voit ni ton ventre, ni ton derrière et encore moins tes seins, autant dire que ça va contrairement à ce que j'ai pu voir, plaisantai-je.

Elle me lança un bref regard noir. Elle n'était pas entièrement satisfaite de ma réponse.

— Tu es plus que décente, ne t'inquiète pas pour ça, ajoutai-je comme pour me rattraper.

— Mais je ne serai pas de trop ? lâcha-t-elle, angoissant déjà. C'est comme le mariage de ton ami, ces gens-là ne m'ont jamais vue.

— Il faut bien que ça arrive un jour ou l'autre.

Je pris son menton entre mes mains puis l'embrassa passionnément une dernière fois avant notre départ.

— D'ailleurs, je ne sais même pas qui on enterre, lança-t-elle d'une voix faible.

— La tante de Vitalik, un collègue. C'est un petit enterrement, juste sa famille et quelques proches...

— Tu dois vraiment être proche de lui ! s'exclama-t-elle, assez étonnée.

Dans le fond, c'était vrai que mon amitié avec Vitalik pouvait être impressionnante. Nous aurions dû être en concurrence, et pourtant, nous nous apprécions et partagions bien plus que deux collègues devraient.

— Quand j'ai commencé dans le milieu, il m'a aidé à m'imposer et prendre mon envol, c'était comme mon mentor. Il ne m'a jamais vu comme un ennemi à démonter, au contraire. Après tout, parfois il vaut mieux prendre les meilleurs en alliés et les pires en ennemis.

— Les meilleurs ? Vraiment ? ironisa-t-elle. On ferait mieux d'y aller avant que ton arrogance reprenne le dessus !

Mes mains parcoururent sensuellement les courbures de son corps, mais elle m'arrêta aussitôt.

— Ce n'est pas le moment Cole ! me sermonna-t-elle d'un ton ferme.

— Le noir te va très bien, la complimentai-je.

— Je ne sais pas comment je dois le prendre, mais on réglera ça en rentrant, soupira-t-elle.

Elle s'empara de ma main pour me forcer à la suivre, quittant la chambre à deux.

*

Bien que le temps soit assez grisâtre, l'enterrement se passait à l'extérieur. Après tout, finalement ça collait à l'ambiance. Le cercueil était prêt à être descendu et quelques chaises se trouvaient à proximité.

Tout en m'approchant du groupe, je pus apercevoir le regard sombre de Myriam. Je l'avais oubliée celle-là et j'allais bien rapidement le regretter. Assise sur l'une des chaises en plastique, elle croisa ses jambes tout en levant sa tête d'une manière hautaine. J'allais payer de l'avoir rejetée, et ce, peut-être bien sous les yeux de Heather. Cependant, j'étais persuadé qu'elle ne dirait rien en compagnie de son père.