Chapitre 34 : Histoires de famille

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Heather avait compris que je passais de plus en plus de temps au travail et que les uniques fois où l'on se croisait, ce n'était que pour le sexe. Cette femme était loin d'être une idiote. Ainsi, elle venait régulièrement parfois juste pour me ramener quelque chose et d'autres fois juste pour prendre de mes nouvelles. Elle ne cessait de me dire à quel point je lui manquais, qu'elle espérait me voir à la maison. Je n'hésitais pas à lui mentir. Le mensonge était inévitable, peu importe la situation.

Ce jour-ci n'échappa pas à la règle. Elle me rendit visite uniquement pour voir comment j'allais. Qu'est-ce qu'elle pouvait être collante des fois ! Mais je crois que, dans le fond, j'appréciais quand même ça.

Elle me prenait dans ses bras et m'embrassait. Elle avait sûrement compris qu'on ne pouvait pas baiser dans mon bureau. Son comportement n'était pas anodin. Cependant, on ne pouvait pas parler non plus. Je n'avais confiance en personne ici.

— Tu comptes rentrer à quelle heure ?

— Aucune idée. J'ai beaucoup de travail, répondis-je comme pour éluder sa question.

Elle était déçue. Elle espérait que je passe davantage de temps avec elle. Elle n'aimait pas les relations à distance. De mon côté, je ne savais pas trop ce que je voulais vraiment.

— Tu me manques Cole, lâcha-t-elle dans un murmure.

— Je dirige une entreprise, je n'y peux rien.

— Ça m'apprendra de sortir avec un bourreau du travail, chuchota-t-elle comme si elle ne devait être que la seule à l'entendre et en serrant ses mains entre elles.

— Retiens ça pour ton prochain mec alors, ironisai-je.

— Ne dis pas ça. Je ne compte pas trouver un autre que toi.

Un jour, elle le ferait, qu'elle le veuille ou non. Un jour, elle tournerait la page sur cette relation. Je le savais. Notre relation ne serait jamais éternelle.

Je plaquai son corps contre le mien. Je posai mes mains dans son dos puis les descendis délicatement jusqu'à ses fesses.

— Et si quelqu'un nous voyait ? angoissa-t-elle.

— Détends-toi, je ne comptais pas vraiment baiser dans mon bureau, susurrai-je à son oreille d'un ton calme.

Elle ne semblait pas rassurée pour autant et il valait mieux que nous nous en arrêtions là. De toute manière, Nash venait de pénétrer dans la pièce. Dès que Heather croisa son regard, elle rougit. Elle ne pouvait avoir que cette réaction en croisant le regard de son père, celui qu'elle tentait tant bien que mal d'éviter.

— Salut papa, dit-elle avec gêne.

— Je suis venu voir Cole, annonça-t-il sèchement en me fusillant du regard. À propos du travail.

Heather était soudainement tremblante. Elle n'arrivait pas à faire face à son père depuis que nous étions un couple. Je la pris dans mes bras.

— On se retrouve à la maison ce soir, lui soufflai-je dans l'oreille.

Elle hocha de la tête puis partit. J'étais persuadée que ses jambes allaient la lâcher et qu'elle tomberait.

Le regard de Nash était toujours le même, toujours aussi désapprobateur.

— Tu n'as vraiment aucune pudeur de faire ça ici, dans ton bureau et avec ma fille, me réprimanda-t-il comme s'il avait une quelconque autorité sur moi.

— C'est mon entreprise, mon bureau ma fiancée, et la pudeur n'est qu'une perte de temps, lâchai-je presque avec fierté. Tu devrais être rassuré, jamais aucune pute n'est entrée dans cette pièce.

La Décadence des Flamants  - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant