Chapitre 15:

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J'étais assise depuis plus de 40 minutes sur un banc dans ce magasin de vêtements. Je voyais Naora et Cléo aller et venir entre les rayons, prendre des vêtements par-ci par-là, revenir, les poser, en prendre d'autres, et ainsi de suite.

Moi je les regardais, et si elles pouvaient ne pas se souvenir de moi, cela m'allait parfaitement. J'aimais ma garde-robe comme elle l'était, et j'espérais qu'elle ne change pas de si tôt.

Mais bien sûr, ma chance s'arrêtait là.

Je les vis me jeter un coup d'œil et se mettre à chuchoter. Puis elles posèrent dans un coin les vêtements qu'elles avaient dans les mains et prirent, des robes de soirées, en continuant à me regarder de temps en temps.
Voyant leurs regards, mes cheveux se dressèrent sur ma tête.

Je me levai lentement, sans faire de gestes brusque, pour qu'elles continuent leurs affaires dans les rayon, et je me baissai légèrement pour qu'elles ne me voient plus. Je me dirigeai alors vers la sortie, avançant à une vitesse régulière.
Les deux femmes en caisse me dévisagèrent, ce qui me trahit sûrement car Cléo arriva, suivi de ma chère et tendre sœur, qui m'attrapa le bras et me tira en arrière pour m'amener aux cabines d'essayages. Lorsque je vis tout ce que la femme blonde avait dans les mains, je fus prise de panique et tentai de me débattre, sans grande réussite.

Quelque chose tomba et fit un bruit sourd sur la moquette du magasin, mais je ne pus regarder ce qui avait provoqué le son car Naora tira un coup sec sur mon coude pour me faire avancer.
Me résignant, je me laissai aller, et elles me jetèrent littéralement dans l'une des cabines, avec une robe noir, comme mes cheveux, un robe bleu et une robe grise, comme mes yeux.

Je soupirai.

-Ya que des robes, demandai-je désespérée.

Elles rigolèrent, amusées par ma question.

-Tu avais raison Naora; elle rejette carrément la féminité.

-Oui, oui.. Angie, essaye la noire d'abord!

Je défiai du regard cette robe que je devais porter, même pour un temps assez court. J'avais déjà porter une jupe toute la journée!
J'enlevai les bottes de ma sœur, sa jupe, ainsi que son petit haut, et enfilai, avec difficulté, ce vêtement que je n'avais pas du tout envie d'essayer.
Le tissu était doux et agréable au touche. En me regardant dans le miroir de la cabine, je souris. Le résultat était moins pire que ce à quoi je m'attendais. C'était un bon début.
La robe noire était moulante, et dévoilait parfaitement mes formes, sans être vulgaire. Elle s'attachait en collier, et laissait une grande partie de mon dos à nu. Elle s'arrêtait un peu au dessus des genoux, ce qui me convenait.

Je sorti pour montrer le résultat aux filles, qui parlaient avec un homme. Son visage me rappelait quelque chose, et je me souviens l'avoir vu par la baie vitrée du restaurant. À cet instant, il regardait dans ma direction, mais impossible de savoir si j'étais le fruit de son attention, car le restaurant débordait de monde.
Dans sa main, il tenait un objet. Un portefeuille. Mon portefeuille.

-Connaissez-vous cette femme? demanda-t-il en montrant ma carte d'identité.

Je détestais cette photo, on avait l'impression que je sortais tout juste de prison.. Les deux femmes rièrent et me regardèrent.

-La voilà, c'est ma sœur. Angèle!

Elle agita sa main au dessus de sa tête et articula avec ses lèvres :"Il est trop canon!" tandis qu'il posait ses yeux bleu ciel dans les miens. Ses yeux étaient hypnotiques. Il parut surpris au bout de quelques secondes, et me donnai l'impression de se réveiller. Il me tendit mon portefeuille lorsque je fus assez proche.

Βαθια Νηρα : Les Eaux Profondes [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant