Chapitre 12 : Un pouvoir insoupçonné

78 9 10
                                    


La nuit tombe rapidement. La petite troupe se retrouve autour d'un grand feu de camp, dans ce petit coin de la ferme. L'exploitant, une grosse mante religieuse verte avec d'énorme lame à chaque membre supérieur, cultive plusieurs hectares de blés. Il a aussi un petit potager pour le besoins personnel de sa famille, et qu'il vend quand il en a trop, comme aujourd'hui. Nous goûtons ainsi aux fruits de son travail, de beaux et bons légumes, qui m'étonneront toujours par leurs goûts et de leurs textures. L'ambiance est plus festive ce soir, peut-être est-ce le faite que nous nous produirons à Capitale. Pendant ce temps, je regarde le feu, seul véritable ami dans mon aventure. Je me souviens comme cela comment j'avais réussi à "attraper" une flamme dans ma main droite. Comment ai-je pu faire ça ? Est-ce normal ? Puis-je le refaire ? Mais pour cela, je devrais essayer de le refaire seul, pour en être sûr, et surtout avant d'être rattraper par "Maman Machoc" comme hier.
« Tu te poses trop de question, m'indique dans ma tête une voix bien connu.
- Dans mon monde, on se pose des questions pour moins que cela, je réponds du tac au tac à mon confident psychique.
- Pour pouvoir retrouver ton "pouvoir" comme tu le dis, le calme et l'ignorance est de rigueur. Dis-toi que tu le fais parce que tu peux le faire, sans interrogation et sans crainte.
- Facile pour toi, mais qui sais si j'ai vraiment un pouvoir.
- La réponse à cette question, tu l'as connais déjà. Calme-toi, trouve la lumière en toi et active-la. »

Je trouve cela idiot, et Kadabra doit sans doute entendre mon sentiment. Alors, comme un crétin, je ferme les yeux, et je cherche. Je ne vois rien, je ressens surtout mon corps chaud, mon coeur d'humanimal battre, doucement. Cette chaleur est là, comme une petite flamme de bougie qui vacille, est-ce cela la "lumière à activer" ? Cette lumière me fascine et m'effraie, je ne sais pas ce qui ce passerai en m'y approchant, et c'est cette inconnue qui me fait le plus peur.
« Va-y, approche-toi de cette flamme intérieur, me guide Kadabra.
- Je ne peux pas, je ne sais pas, je n'y arrive pas, je lui répond, perdu.
- Calme-toi et avance vers cette chandelle, fait-la flamboyer comme ce feu ce soir. »

J'essaye de nouveau, mais je n'y arrive pas. Je préfère alors ouvrir les yeux de dépit, et constater ma défaite.
« Nous allons procéder autrement, me répond soudainement Kadabra.»

Sans crier gare, je me retrouve plongé dans mes souvenirs, comme la dernière fois, quand j'avais montré mes souvenirs à Kadabra. Il pioche ainsi le seul moment de ma vie que je ne voulais pas qu'il utilise : Le meurtre de ma mère. Mais cette fois, je suis à l'extérieur, avec les protagonistes devant moi, et j'ai retrouvé mon corps et l'âge de cette époque. La scène est au ralentis, et ma mère n'est pas encore morte, mon père ne l'a pas encore touché. Kadabra perce de sa voix ce souvenir modifié :
« Tu te poses la mauvaise question. Tu ne peux pas, dans ces conditions, sauver ta mère. Tu te persuades encore que tu as ton corps, mais cette affirmation est erronée. La question approprié est : Peux-tu sauver ta mère en tant que Typhlosion ?
- Non, je ne peux pas, je lui répond, en ayant aussi peur qu'avant.
- Non, tu ne peux point répondre avec ton corps d'Homme.
- Mais je ne peux pas être Typhlosion, je ne le suis pas.
- Alors ta mère est condamnée. »

Je vois le souvenir reprendre peu à peu sa vitesse normale, et je ne peux que constater le passage à tabac de ma mère. Et le moment fatidique arrive. J'ai revu si souvent ce cauchemar, que je sais quand le dernier souffle de vie s'échappe de ma pauvre maman. Il se posera quelques secondes, puis il se retournera vers elle une dernière fois, pour lui asséner un coup sur la tête, mortel, et de continuer inutilement à la frapper. Je veux la sauver, Il le faut, je dois prouver à Kadabra qu'il a tort. Mais je suis bloqué, physiquement, comme si j'étais englué sur un mur invisible, alors je tire, je tire, mais je n'y arrive pas. Je vois que le meurtrier se retourne vers ma mère. Je tire encore, je tire tellement que j'ai l'impression que ma peau est prête à se déchirer, mais je m'en fous. Si je n'ai que mes muscles et mes organes, j'aurais le temps de tuer mon père avant que ce dernier fasse sa sale besogne. Dans un ultime effort, je m'extirpe de ma prison collante, et je m'enlève de mon corps charnel. Je me sens vivre, puissant, libéré d'un poids, je ne sais pas, mais je m'en fous, je peux enfin régler son compte à mon putain de meurtrier de père....
Je me réveille d'un coup. Non, je ne me réveille pas, j'étais déjà éveillé. Je ne comprends pas ce qui ce passe, je suis bouillonnant, une énergie nouvelle parcourt la moindre parcelle de mon corps. Je regarde autour de moi. Je suis avec mes compagnons du cirques, me regardant d'un air admiratif, mais en étant sur la défensive. Colosinge s'approche de moi, et me demande :
« Typhlosion, ça va ?
- Oui, pourquoi, je lui répond d'une voix claire et limpide.
- Regarde tes mains. »

De l'autre côté du Miroir (fanfiction Pokemon) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant