Chapitre 20 : Piégé

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Le printemps continue son chemin, fleurissant les arbres et les fleurs, alimentant les rivières, apportant oiseaux et insectes dans les hautes herbes. Les bovins, poules et autres animaux de fermes ressortent des étables, et les paysans commencent à semer. Le printemps est bien là, et titille mon museau d'odeurs printanières. Pendant des jours, j'essaie d'organiser ma fuite, mais sans succès, faute de courage suffisant. Je suis tiraillé entre mes devoirs de père, mon affection pour Salameche, et mon désir de partir, pour accompagner les ennuies qui m'incombent avec moi. Dois-je partir ? J'aide pendant ce temps Elektek dans son entreprise, et Salameche dans sa couve. Plus le temps passe, et plus je trouve que le risque de se faire attraper est réel. Je dois le faire, je dois partir...
Et puis, un soir. Je sers les derniers clients, et je passe un coup de serpillère par terre pour nettoyer comme je le fais chaque soir. Je profite ensuite d'un peu d'air frais du soir, le temps étant encore au beau fixe, et le soleil couchant donne un éclat orangé au village qui donnerai envie à n'importe quel peintre de faire une toile. Je salue tout le monde, tout le monde me connaît maintenant, et apprécie ma présence, surtout quand je les aides. Je croise l'église, et le prêtre Leveinard qui cultive son potager à côté. Je vais pour rentrer quand soudain, j'entends des bruits de cavaliers, mais pas deux ou trois comme parfois les aventuriers ou les mercenaires quand ils arrivent pour se désaltérer à la taverne. Là, c'est au moins dix chevaux regroupées, et avec eux, ce cliquetis caractéristique. Cela ne voulait dire qu'une chose : la Police est là.
En effet, quelques secondes plus tard, des dizaines d'humanimaux en noir avec leurs "P" brodés de rouge arrivent sur la place où se rassemblent les marchands. L'un d'eux, un grand Pokemon violet aux grands oreilles, gueule, pics et queue, descend de son cheval et crie à la foule apeurée et surprise :
« Je suis Nidoking, de la Police Royale, et je recherche un fugitif dénommé Typhlosion, qui doit ressembler à ça (il montra un papier avec, je suppose, un portrait dde moi). Je rappelle qu'il est accusé d'hérésie, de Pokécide, de kidnapping, de vente de produits illicites, et j'en passe. Je sais qu'il est là, alors je vais faire simple. Toutes les minutes, j'exécuterai une personne au nom de sa possible complicité avec le fugitif. Et je le ferais, jusqu'a ce que l'un d'entre vous me dise ce que je veux savoir. Toi, tu seras le premier ! »

Il désigne un marchand de légume, une espèce de tortue sur ses deux pattes, vertes avec des tâches plus foncées, et surtout, un énorme bulbe de plante sur le dos.
« Marchand, comme te nommes-tu ?
- Bu...bu...Bulbizarre, monseigneur, répond effrayé l'humanimal.
- Je pense que tu ne veux pas mourrir ce soir ?
- Non, monseigneur.
- Alors, dis-moi ce que je veux savoir !
- Il...il est passé ici il y a quelques minutes de cela, monseigneur, il vous fuyait.
- Bien, bien. »

Il sortit son épée, et coupe net la main gauche du marchand, qui crie de douleur.
« Et estimes-toi heureux de ne pas avoir perdu la vie, Marchand, lance Nidoking à Bulbizarre, à terre. Pas de complicité avec les fugitifs et les renégats, et vous le savez. Allez patrouiller les rues, il ne doit pas être loin. Je dois avoir une petite discussion avec l'aubergiste. »

Tous les cavaliers se dispersent, alors que je réussis à me faufiler dans la foule venu aider Bulbizarre. Je constate que l'entrée est gardée, je dois alors faire le tour, et grimper le long du mur opposé, aidé par une liane grimpante. Je retrouve Salameche, qui est surprise de me voir entrer de cette manière.
« Il faut que je parte, je lui murmure en l'embrassant. La Police est là, je vais faire diversion en bas pour qu'ils me poursuivent.
- Non, c'est trop dangereux, ils vont te prendre comment cela.
- Je sais, mais je n'ai pas le choix. »

Je récupère les affaires, mon manteau à capuche, repasse par la fenêtre et je me laisse glisser jusqu'en bas. J'ai un dernier regard à Salameche que je ne reverrai sans doute jamais plus. C'est ma faute, j'ai tardé à partir, et je dois prendre la fuite dans la précipitation.
Je récupère la rue principale, et je m'éloigne assez pour lancer une attaque de flamme sur l'un des humanimaux de la garde qui surveille l'entrée de la taverne. Je me concentre, retrouve mon feu intérieur, créé des flammes au bout de mes doigts, et je les envoie sur les gardes. Ma tactiques fonctionne, les gardes hurlent de surprise plus que de douleurs, et je m'enfuis dans les ruelles adjacentes. Elles sont trop étroites pour des humanimaux à chevaux, j'ai peut-être une chance de fuite. Je bouscule tout, je cours comme je n'ai jamais couru, et je me dirige très vite dans la forêt adjacente. Tous les gardes me suivent, même Nidoking. J'espère qu'ils me suivront jusqu'au bout, et qu'ils n'auront pas l'idée de retourner à l'auberge. Je me perd facilement dans cette forêt, et je perd aussi les gardes dans cette forêt dense. Le soleil a du mal à percer le feuillage, et il y a comme un écho à chaque bruit que produisent les arbres ou les animaux. Si je dois disparaître, c'est le meilleur endroit, mais cela me rend paranoïaque, et j'ai de cesse de me retourner à chaque branche qui se brise, à chaque souffle de vent, à chaque bruissement de feuille. Je me tiens dans cette fuite jusqu'au soir. J'aimerai faire un feu, mais ce genre de feu se repère à des kilomètres, et je dois rester discret. Je trouve un coin tranquille où me reposer, sous un grand buisson.
Le lendemain, Je me réveille en sursaut :
« Faites attention, les chiens ont retrouvé sa trace, il ne doit pas être loin ! »

De l'autre côté du Miroir (fanfiction Pokemon) [terminé]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora