Bad Love - TERMINÉE (en réécriture)

Chapitre 27

Il faut que je me reprenne en main. Je ne dois pas me morfondre, ça ne mène à rien. Je ne veux pas oublier Keith, au contraire. Je veux le raisonner, lui faire comprendre qu'il avait tort de rompre.

Comme nous sommes samedi, j'ai décidé de me rendre chez lui sans le lui dire. J'ai vraiment peur de ce qui pourrais se passer, mais je dois y aller, je dois demander des explications.

Je suis restée paralysée devant la porte de son appartement pendant quelques minutes. Je me suis cherchée des excuses pour ne pas frapper et faire demi-tour, mais je ne l'ai pas fait. J'ai frappé à la porte, et j'ai attendu. Chaque seconde d'attente est une torture. Et quand il finit par ouvrir la porte, vêtu d'un simple boxer, les cheveux en bataille et l'air un peu perdu, mon coeur a fait un bond. Son visage n'exprime plus rien, à part la tristesse, mais il reste très attirant.

- Kayla? dit-il, surpris. Je.. je t'attendais pas.

- Je peux entrer?

Il hoche la tête et s'écarte pour me permettre d'entrer. Son appartement n'est plus le même. Il y a des vêtements qui traînent un peu partout.

- Qu'est-ce que tu fais ici?

Il passe sa main dans ses cheveux, l'air déconcerté par ma visite. Peut-être qu'il s'attendait à ce que je l'oublie, que je tourne la page. Mais ce n'est pas le cas, je n'ai pas envie d'abandonner maintenant, alors que notre histoire était seulement en train de commencer.

- Il faut qu'on parle, Keith.

- Je n'ai plus rien à te dire. T'aurais pas dû venir ici..

- Tu m'as dis que tu m'aimais, Keith. Est-ce que tu le pensais?

- Bien sûr, mais..

- Il n'y a pas de mais. Tu m'as complétement abandonnée.

Il baisse la tête, ne sachant pas quoi me dire. J'ai envie de lui dire ce que je ressens pour lui, mais les mots ne veulent pas sortir, ça me fait peur.

- Je suis désolé, mais je changerais pas d'avis. Tu peux pas rester avec quelqu'un comme moi.

- Je ne partirais pas, Keith. J'ai besoin de savoir.

Il passe encore une fois sa main dans ses cheveux et soupire.

- Très bien, assieds toi, dit-il en me montrant le canapé. Mais je t'aurais prévenue.

Je fais ce qu'il me dit. Je m'assois et je pose mes mains sur mes cuisses. Keith prend une grande respiration, et commence son récit.

- Quand j'étais à New-York, j'ai fait ce que pas mal de gens font. J'allais à des fêtes, je buvais, je fumais. Le premier problème, c'est que l'alcool est devenu une addiction. Plus j'étais ivre, plus je ressentais le besoin de boire.

Il s'arrête de parler, le regard dans le vide. Il ne reprends pas son récit, et j'en conclus donc que le plus difficile reste à venir. Je préfére ne pas le précipiter, je ne veux pas le brusquer. Mais au bout de quelques minutes d'un silence gênant, je craque.

- Et.. le deuxième problème?

Il relève la tête brusquement, comme si je venais de le réveiller.

- Je.. j'avais aussi l'alcool mauvais. J'ai souvent frappé des gens sous l'emprise de l'alcool, Kayla. Je veux pas te faire de mal, tu dois rester loin de moi, c'est pour ton bien.

- Mais.. Tu as arrêté de boire?

- Oui, bien sûr. Sauf ce soir là.. Je sais même pas ce qui m'a pris. Je me suis détesté, parce que je sais que je t'ai dis des choses que je n'aurais pas dû dire, et je suis désolé.

J'essuie une des larmes qui coulaient sur ma joue.

- Ce n'était pas une raison pour rompre avec moi, Keith.

Il me regarde comme si je lui avais demandé de m'épouser.

- Kayla..

- Non. Tu m'as dis que c'était du passé, et je te crois, malgré ce qui s'est passé à Las Vegas. Mais j'ai besoin de toi, et j'ai confiance en toi, je sais que tu ne me feras pas de mal.

- Tu.. t'as besoin de moi?

Je me lève et je me blottis dans ses bras. Je le sens se raidir, mais il ne me repousse pas, et j'en suis soulagée.

- Oui, Keith, j'ai besoin de toi. Ne me rejette pas, je t'en supplie.

Il ne me répond pas. Je n'ose pas le regarder, j'ai peur de voir l'expression de son visage.

Puis soudain, il m'oblige à relever la tête, et il pose délicatemment ses lèvres sur les miennes. J'avais oublié à quel point j'aimais sa façon de m'embrasser, c'est tellement tendre et intense à la fois, ça m'avait tellement manqué. Cette sensation de bien-être, de bonheur, c'est tellement bon.

- Pardonne moi, j'ai réagi comme un con.. Je voulais pas te blesser.

- Arrête de t'excuser, Keith. Je suis là, maintenant.

- Je t'aime.

Il me regarde droit dans les yeux, et je ressens toute la puissance de ces mots qu'il vient de prononcer. Je sais qu'il est honnête, je le sens.

Mais je suis incapable de répondre à ça. Je ne suis pas encore prête à lui dire ce qu'il représente pour moi.