Ne cesse jamais de rêver

Chapitre 13- Guérison

PDV Bella

Les deux jours qui suivirent ne furent guère de tout repos, je dormais mal, revoyant sans cesse dans mes cauchemars, la crise de folie de Rhéa.

Je n'avais pas accès à la chambre désormais et je n'y étais même pas allée une seule fois, comment pourrais-je regarder ma sœur endurer une souffrance qu'elle n'avait jamais désiré ? Une souffrance que, moi, j'avais désirée. Le destin se montrait injuste.

C'était moi qui aurais dû être à la place de Rhéa, elle n'avait jamais voulue être un vampire. L'idée n'avait jamais effleuré son cerveau, elle s'en moquait, elle, de vieillir. Parce que Jacob aurait vieillit avec elle.

Je m'interrogeais beaucoup aussi sur leur avenir à tous les deux, je craignais que le fait d'être devenu un vampire n'ait détruit leur lien si précieux. Rhéa en serait anéantit. Elle ne me pardonnerait jamais d'être la cause de son malheur.

Je ne me le pardonnerais jamais.

-Sa transformation s'achève, dit Rosalie, un peu moins d'une heure.

Ni joie ni bonheur là-dedans, c'était une simple constatation. Rosalie avait passé beaucoup de temps dans le bureau avec Rhéa, elle avait pris soin d'elle. Sans doute parce qu'elle comprenait ce que ça faisait de devenir un vampire quand on ne le voulait pas.

-Aïe, dit Edward d'un coup.

Je le regardais, il observait l'extérieur par la baie vitrée.

-Les loups arrivent, m'expliqua-t-il.

-Les loups ?

-Tous. Même Jacob.

Oh voilà qui promettait. Je me levais et allais attendre sur le perron, Rosalie était repartie dans le bureau à cette annonce. La famille Cullen me suivit dehors. Trois voitures se garèrent devant la maison dans un crissement de pneus, aussitôt les portières s'ouvrit, mes yeux se posèrent instantanément sur Jacob. Ses traits étaient durs, son bras encore dans une attelle, il avait abandonné toute joie de vivre, je le voyais clairement.

Ils approchèrent, encerclant Jacob.

-Nous sommes venus voir Rhéa, annonça Sam.

-Sa transformation n'est pas encore achevée, répondit Carlisle.

-Combien de temps lui reste-t-il ? demanda Jacob.

Sa voix était rauque et j'y entendais tant d'émotions.

-Moins d'une heure.

-Alors, dit Jacob en approchant du perron et s'y asseyant, on va attendre ici.

-Jake, je ne sais pas si c'est une bonne idée, dis-je.

-Rhéa pourrait se montrer très agressive à son réveil, ajouta Edward, elle garde sa rage bien enfouis depuis trois jours.

-Je m'en moque, vous ne me ferez pas partir ! On reste là !

-C'est vrai, dit Embry en allant s'asseoir près de Jacob, Rhéa fait partie de la famille, on est soudés !

-Désirez-vous boire quelque chose en attendant ? proposa Esmé poliment avec plein de douceur.

-Non merci, répondit Quil, on va juste attendre.

Soudainement tout le monde releva la tête vers l'étage.

-Que se passe-t-il ? m'inquiétais-je n'ayant pas leur ouïe.

-La transformation s'achève plus que quelques minutes, répondit Edward.