Guerre sainte tome 1 Apocalypse ( deuxième jet )

Chapitre 25

Chapitre 25 :

Un claquement se fait entendre. Je plisse les yeux. Bon sang, j'en ai marre. Faut vraiment que j'arrête mes conneries. Pourquoi j'ai fait ça ? Oui, je sais. Pour devenir indépendante. Pour l'instant c'est raté. En même temps je suis tombée directement sur la cour Seelie. Enfin non, sur la forêt de ma mère. Puis j'ai couru, foncé, galopé jusqu'à ma porte.

D'ailleurs où suis-je ?

J'ouvre les yeux et la lumière inonde ma rétine. Des plantes grimpantes recouvrent le ciel, séparant l'extérieur de l'intérieur harmonieusement. Tout baigne dans un vert lumineux, veiné d'or, de rouge, de bleu, le vent bruissant dans les feuilles, charriant une odeur sucrée dans l'air frais. Cette atmosphère est curieusement apaisante.

Est-ce que si j'essaye de sortir ces plantes me retiendront en leur centre ?

Je me relève et découvre des draps de satins tout autour de moi, mordorés, doux comme de la soie. De plus, il flotte sur de l'eau. Et un homme, un dieu se tient en face de moi, sur un sol de cristal. Assez proche pour que je le détaille, il est grand, vêtu d'habits scintillants à la mode au 17ème siècle, très style Louis XIV, avec de longs cheveux blonds dorés et lisses attachés en une queue basse, très semblables à ceux de Rohan mais avec le visage de Rodrick, et ça c'est le plus choquant, le visage de Rodrick en plus vieux, avec une barbe courte, et des yeux topazes, sur une peau dorée, brillante. Je devine qui il est.

C'est si évident. Il a un charme fou, et une aura de danger. Mais il ne pourra pas me rejoindre. Il ne peut pas marcher sur l'eau ?

Eh bien si. Je le vois s'avancer, et me rejoindre sur le lit. Je ne peux m'empêcher de vérifier ma tenue, de vouloir savoir si l'on m'a fait quelque chose, et tente de paraitre sereine. Les seelies et unseelies sont ennemis ? Eh merde... Que va-t-il faire ?

-Vous êtes le roi de la cour seelie, n'est-ce pas ? demandais-je alors qu'il s'asseyait sur le lit.

Il me fixe, m'inspecte des pieds à la tête, de la tête aux pieds. Un sourire s'étend lentement sur ses lèvres. Je me sens mal.

-Tu as ce quelque chose qu'à Makaïos, dit-il. Oui, tu es bien sa fille. Tiens donc, j'ai son héritière dans mon lit. Il n'en sera pas content. Cela me réjouit d'avance.

Il a l'air très serein. Je recule doucement. Mais il m'agrippe gentiment et me rapproche de lui.

-Pas si loin, voyons.

-Vous me faites penser au roi Louis XIV, ne pus-je m'empêcher de dire.

Son sourire croît. Il est toujours calme, comme insouciant de tout, peu attentif. C'est trompeur. Très.

-Tu aimes l'histoire ? C'est bien, petite. Cela forge l'intelligence comme j'ai forgé le peuple de France...

Il laisse planer comme un goût d'inachevé dans sa phrase.

-Que voulez-vous dire ?

Il me jette un coup d'œil tranquille. Toujours.

-Je suis Louis XIV. Le jeune a été assassiné pendant la Fronde. J'ai pris sa place pour maintenir mon petit peuple d'expériences. La France moderne est ma création. J'ai été leur modèle. Je leur ai montré ce qu'était la vie, la vraie. Cela a été enrichissant pour tout le monde.

Soit. J'ai Louis XIV en face de moi, celui qui a endetté la France pour le luxe de sa cour, qui a théâtralisé le pouvoir. L'opulent roi soleil est le souverain de la cour seelie, l'oncle de Rohan et Rodrick. Je ne sais pas si c'est une bonne chose.