Chapitre 33

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Chapitre 33 :

Nous arrivons à Paris, dans le territoire des anges plus précisément. Nous sommes proches du territoire divin. Je pense qu'elle a eu peur du bouclier.

Nous marchons côte à côte. Et il se passe plusieurs minutes avant qu'elle ne parle.

-Tu as rencontré celui que je devais épouser. Le premier général de Sitael, Laïos. Il est froid n'est-ce pas ? Très formel, très strict, à cheval sur les règles, il ne réfléchis pas.

Il y a de l'amertume dans sa voix.

-La loyauté a des bons et des mauvais côtés. Mais tu le vois un peu trop de manière radicale. Je ne sais pas. Je ne l'ai pas vu longtemps. Je ne pense pas qu'il lui obéira jusqu'au bout. Je l'espère pour lui.

Elle hausse les épaules.

-Il n'est pas fait pour moi. Tu nous vois ensemble ? Sérieusement ? Nous sommes complètement contradictoires. Il m'ennuie. Il m'effraie. Je n'ai jamais réussi à lui parler. Il ne vit que pour son travail ! Et moi, je suis une passionnée. Je suis impulsive. Je ne réfléchis pas avant d'agir. J'écoute mon cœur.

Je souris. Elle est exactement comme moi. Cela fait plaisir de constater des ressemblances avec des membres de ma famille, de mon sang. Pas Sitael surtout, mais Uma si.

-Je comprends, lui fis-je savoir.

-Je..., commença-t-elle maladroitement. Mon père aussi est radical dans ses propos. Il... enfin tu l'as vu. Je ne sais pas comment j'ai pu vivre avec lui. Il m'a détruit. Il détruit tout ce qu'il touche. Ma mère est une esclave. Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Il la torture sans cesse. Il ne peut pas aimer. Il ne fait que contrôler, dominer. Il veut juste retrouver sa lignée, son statut. Il n'y a que lui, son égo qui compte.

Sa voix est éteinte, son regard torve. J'ai envie de la prendre dans mes bras sauf que je n'ai jamais été doué pour consoler. Je ne suis pas très expressive.

-Quand cela-t-il commencé ? lui demandais-je.

Elle soupire.

-Vers mes 13 ans. La première fois, je n'ai pas compris ce qu'il voulait. Je l'ai très vite découvert. Je n'ai pas pu l'arrêter. De toute façon, c'était peine perdue. Il m'avait terrorisé toute mon enfance. J'ai beau être sa fille. Il a beau m'avoir promis à son premier général. Je sais qu'il ne me considère que comme un moyen de parvenir à ses fins, et une distraction, grimaça-t-elle.

J'inspire un bon coup. Elle a les larmes aux yeux. C'est le moment de la rassurer. Bon sang, je dois faire quoi ? Je lui tapote le dos, doucement. J'espère que ça va aller...

-Tout va aller mieux. Crois-moi.

Elle me fait un petit sourire.

-J'espère.

Puis, elle sèche ses larmes.

-Parlons d'autre chose ! m'enjoignit-elle.

D'accord. Trouvons un autre sujet de discussion.

Nous tournons et je pense à quelque chose.

-Tu connais Gabriel, l'archange en chef de Paris ? Parce que j'ai entendu des histoires sur lui.

-Ah. Oui. C'était le premier général de Sitael, il y a plusieurs siècles. Et puis, il a aimé une humaine. Mais il ne pouvait pas être avec elle, physiologiquement parlant. Il y a cru. Avant il était loyal, très strict, au service complet de Sitael, un peu comme Laïos. Et puis, ça a volé en éclats. Il s'est fait dégradé. Et il a sombré. Il est devenu complètement malade et il veut à tout pris retrouver ses fonctions. Maintenant, il déteste tous les humains. Il est assez différent de son cousin, Tsakiel. Il a essayé de l'aider. Mais il s'est fait rembarrer. Il prépare quelque chose avec Khamiel. Je le sens. De toute façon, il a besoin de lui pour renverser mon père. Il a beau être puissant, Khamiel aussi. Et Khamiel est constamment en compétition avec sa sœur ce qui lui donne des envies de meurtres. Plus personne dans sa famille ne lui parle. Et il la tient pour responsable de tous ses échecs.

Guerre sainte tome 1 Apocalypse ( deuxième jet )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant