3 - Un feu cendré, rose éclose et fanée.

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Durant le trajet, j'appelle Stacy pour lui parler des nouveautés

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Durant le trajet, j'appelle Stacy pour lui parler des nouveautés. Elle m'étale son étonnement, mais est disposée à accueillir le nouveau venu chez elle, trépignant même d'avance à l'idée de l'interrogatoire chevronné qu'elle est prête à lui faire passer : complice ou infiltré ?

J'ai déjà ma petite idée...

Mon bodyguard, sans se douter un tant soit peu du cauchemar qui se prépare concernant les remous de son passé et de ses intentions — pourtant claires ! le rôle de bodyguard n'offre pas une marge d'imagination très large—, n'a rien trouvé de mieux à faire que de me fixer tout le long du chemin, faisant se contracter un muscle bien trop connu au niveau de mon bas ventre, mais cultivant et fomentant peu à peu une impatience frôlant l'hystérie. Je ne me suis jamais sentie mal à l'aise dans cette Mercedes, mais ... C'en devient irritant, comme si j'avais plongé dans une piscine de poil à gratter au point de m'écorcher la peau à vif pour échapper à la démangeaison, comme si la douleur diffuse dans mes tempes ne suffisaient pas, foutue gueule de bois.

Une fois arrivés, nous descendons de la voiture, et je touche quelques mots à mon chauffeur selon lesquels je lui enverrai un message au moment où j'aurai besoin de lui : je ne veux pas abuser de ses disponibilités. Il vient d'accueillir une petite, Allison, au sein de sa grande famille de quatre garçons —elle n'aura pas besoin de garde du corps, elle, c'est certain, le lien familial la préserve dans une carcan de masculinité à la force si étonnante qu'ils paraissent tous passer des heures à la salle de sport.

Et c'est le cas !

Par ailleurs, mon premier élan de compassion a été dédié à Elias. Il est d'un dévouement et d'une loyauté sans faille, je sais que je peux tout lui confier, tout lui dire... mais je n'en fais rien. Je le félicite de cadeaux sans arrêt. J'ai d'ailleurs offert une peluche de taille conséquente à Allison, et celle-ci grignote la moitié de sa chambre.

Mon garde du corps garde le silence : cette fois, il semble redevenir raisonnable, et il arrête de me fixer. Il scrute les alentours, porte le regard au large, examine et détaille tous les éléments du quotidien comme pour notifier des habitudes hebdomadaires concernant l'endroit.

Il est efficace, c'est certain.

Il est tout près de moi, et pourtant, il devient presque hors d'atteinte, si bien que je dois lui secouer le bras pour qu'il me témoigne un semblant d'attention bicéphale : un côté de lui reste à darder un regard les environs, alors que lui et moi savons très bien quel est son rôle : refréner la multitudes de débordements qui me vaudra l'extradition, car Roland perdra patience, et ce jour-là... Je n'ose imaginer ce qu'il est prêt à faire de moi.

Le monde dans lequel il trempe ne laisse planer aucun doute concernant la corruption aussi aisée qu'une pion jeté, ou alors les falsifications permettant de me faire passer pour quelqu'un de mort, pire encore, dévoiler mes secrets à la foule, faire de moi la risée de pays, me jeter en pâture aux journalistes, me jeter en pitance au monde qui ne fera qu'une bouchée de la pauvre victime Gaël Ruby Richmond... Dont le nom aura été trafiqué.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant