10 - fin de quelque-chose qui n'a jamais commencé.

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Musique en média

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Musique en média

Visiblement, Dylan s'empêche de proférer une pléiade d'injures bien senties qui, malgré tout, m'atteignent envers et contre son mutisme.

Gamine pourrie gâtée et prétentieuse, pauvre fille hautaine et méprisable. Garce arrogante et orgueilleuse. Pimbêche vaniteuse, ordure de bourgeoise,

salope effrontée...

D'autres noms d'oiseaux que je refuse de l'entendre proférer, surtout émanant de sa jolie bouche aux lèvres pincées, serrées, condamnant sa maîtrise, et la vénérant ensuite... Des perles d'eau dévalant sa lippe, comme un roulis de diamants sur sa peau caramel.

Dylan est d'une patience à toutes épreuves. Si colossale et bien enracinée que je m'étonne réellement qu'une fille au caractère de feu de mon acabit se laisse endiguer par le sien, froid, mais acéré.

La combustion spontanée perdant du souffle sous le plat de la lame effilée

— Le sport ne t'a pas plu ? attaqué-je aussitôt, en laissant glisser une page vers la droite, observant alors la photo retouchée, mais impeccable, d'une Vanessa Eclinkton de profil, offrant une pommette saillante, et un clin d'œil bienveillant.

Ce qu'elle n'est pas.

Fixant l'objectif droit dans les yeux, elle guigne effrontément n'importe quel acheteur de la revue Feelit, sa masse de cheveux effilochée, trop fine et pourtant éclatante d'un auburn sabordé, ci-et-là, de mèches violettes. Je ne peux pas nier que cette coiffure lui sied à merveille, mais ce qui m'énerve réellement, c'est son air assagi, comme si elle avait toujours été un modèle de sainteté, alors que ses chansons révèlent un pan de sa personnalité en probable télépathie avec Marilyn Manson : langue bifide de sortie, yeux félins accessoirisés par des faux-cils épais en concert, maquillage digne d'une fan de heavy metal habituellement, et tatouages si imposants qu'ils constituent près de soixante-dix pour cent de sa peau d'albâtre, j'observe, au bas de la page, l'introduction du nouvel album en préparation :

Et je défoncerai ta voiture / le jour de la Saint-Valentin / Pour bien te faire comprendre qu'avec moi / il n'y aura pas de lendemain.

Drôle de façon de le faire comprendre.

L'aspect angélique voulu ne pouvait pas plus être à côté de la plaque que ça...

Dylan s'avance, renâcle comme un buffle échauffé, mais se tait, et étripe les pans de son pantalon pour en essorer le tissus, et ainsi espérer éviter la masse d'eau qu'il promet de laisser se répandre sur le sol.

Il clôt la porte avec violence, et une chance pour lui, Roland n'est pas à la maison.

— Super, il grogne, les dents serrés.

Si serrés qu'elles grincent, pourraient laisser jaillir des étincelles, et consumer la villa, mais je me contente de ne pas lui adresser plus d'attention qu'il n'en mérite réellement, et fait tourner la seconde page, non sans exagérément lécher mon doigt en le lorgnant du coin de l'oeil.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant