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<< and if I ever cross your mind, make sure you write down the times >>

" Vous avez une demi heure de pause !" S'écria mon professeur de français.

Je poussais un léger soupir, me dépêchant d'échapper au regard pesant de Damien sur moi. Je me détachais et sautais hors du bus, puis rejoignis Leah en quelques secondes.

- tu m'expliques ? M'accosta-t-elle de but en blanc en me voyant arriver.

Je levais légèrement les yeux au ciel, fatiguée et suffisamment irritée par mon changement de place pour tout lui expliquer maintenant. De plus, je ne savais pas de quoi elle parlait: le fait que j'étais plutôt proche d'Antoine ? Ou que je sois allée m'assoir avec Damien ?
J'avais l'impression à son regard que quoique je puisse lui dire, elle le jugerait. Alors j'ai préféré ne rien dire, car personne ne semblait pouvoir comprendre mon geste. J'avais évité un énorme scandale à beaucoup de personnes en suivant Damien. Sauf que personne n'était en mesure de le savoir.

- laisse tomber, répliquais-je avec un geste de la main me demandant parallèlement si je devais lui dévoiler ce que je savais sur le TEI de Damien.

Leah haussa les sourcils et me jeta un regard qui signifiait "tu ne vas pas t'en sortir comme ça". Sans doute vexée, elle s'éloigna en direction de Julien ou Paul.

Fidèle à moi-même, je me retrouvais seule. Je balayais du regard la foule entassée autour de l'aire de repos dans laquelle nous nous étions arrêté. Je tressaillais en croisant deux fois le regard de Damien, qui semblait ne pas vouloir faire autre chose que me fixer comme un parfait psychopathe.
Je m'éloignais vivement lorsque je réalisais qu'il arrivait vers moi, comblant l'espace qui nous séparait en quelques enjambées.

Il fut beaucoup plus rapide et, essayant d'être discret, il m'emmena vers une espèce de recoin, à l'abris du regard des autres. Apres s'être assuré que personne ne l'avait suivi, il se retourna vers moi et un sourire illumina son visage.

Je ne sais pas vraiment ce que je reprochais à Damien. Apres tout, son "problème" mis à part, il avait la carrure d'un parfait petit ami: gentil, drôle, mignon, incroyablement sexy. C'était simplement de petites habitudes, sa façon de faire telle ou telle chose, sa manière de rire ou de parler, qui finissait par me taper sur le système, au point de me dégoûter.
J'avais connu les bras doux et chauds de Damien. Mais face à l'ouragan de sensations qu'Antoine déclenchait en moi: ils n'étaient plus rien.
Antoine était l'archétype du garçon méprisable: insuportable, arrogant, méchant et un brin malicieux. Ce qui aurait dû me repulser chez lui m'attirait irrésistiblement et son sourire mi moqueur mi incertain qu'il affichait ces derniers temps, finissait de m'achever. Je ne pouvais rien y faire: j'étais désespérément et irréversiblement attirée par Antoine.

C'est pourquoi tout ce qui avait trait à Damien me dégoûtait et me faisait perdre patience. Damien était le total opposé d'Antoine, et j'avais l'impression d'être passive en présence de Damien: alors qu'avec Antoine, j'avais le sentiment de déplacer des montagnes.

C'est pourquoi, lorsque Damien me sourit, je ressentis un haut le cœur terrible. J'avais la nausée, une horrible nausée qui me prit à la gorge, le sentiment que j'allais vomir l'éloigna de moi.

- tu ne vas pas bien ? S'enquit-il, touchant mon dos, son autre ma DE plaçant sur mon ventre, effectuant de lents mouvements circulaires.

Je fermais les yeux, luttant contre mon ventre qui ressassait mon petit déjeuner et essayais de le repousser.

- lâche moi, Damien.

Devant mon ton sans appel, il fronça les sourcils et se décala légèrement, gardant pourtant une main sur mon ventre.

RoseWhere stories live. Discover now