CHAPITRE 6

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Tic. Tac. Tic. Tac.

L'heure tourne, et pourtant, je ne dors pas. À force, ceci est devenu une habitude. Mes paupières sont ouvertes depuis une bonne vingtaine de minutes, et mes pensées sont constamment centrées sur mon séjour ici. Quand vais-je partir ? Il existe autant de chances que je puisse me barrer de cette résidence dans deux jours, que dans deux mois. Il m'est donc impossible de prédire la durée de ce programme de protection des témoins... Je souffle longuement dès lors où je me rends à l'évidence que je vais assurément partir dans longtemps. Fais chier ! Les policiers de cette putain de ville sont tous des incompétents ! C'est certain qu'ils ne sont pas près de capturer le meurtrier avant un bon bout de temps. De ce fait, mon départ ne risque pas d'être proche... Je vais devoir me coltiner une flic, beaucoup trop joyeuse à mon goût, et sa fille, étant une véritable fouineuse !

Génial... notez le sarcasme.

— Devon ? entendis-je soudainement. Tu es réveillé ?

Suite à ça, je me retourne en voyant qu'il s'agit de Pearl. Cette dernière est actuellement appuyée contre l'embrasure de la porte, vêtue d'un jean noir, d'un haut blanc et d'une veste en cuir noir. Une chemise à carreaux se tient sur ses hanches et un sac de cours est situé sur son dos. Bref. Tout ça pour dire qu'elle ne porte plus son affreux pyjama.

— Qu'est-c'tu veux, putain ? demandé-je en faisant comme si je venais à peine de me réveiller.

Bien que mon attitude ne le montre pas, je suis vif d'énergie. Entre autres, je pète la forme ! Avec une lenteur époustouflante, je me redresse, dévoilant ainsi mes abdominaux parfaitement bien dessinés. Je mets mes cheveux en bataille, sous le regard de Pearl. Et malgré ses airs d'indifférences ; je sais qu'elle est complètement subjuguée par mon charme sensationnel. De toute manière, qui ne le serait pas ?

Écoutez, c'est simple. Je suis beau. Même Apollon serait jaloux de ma beauté envoûtante ! C'est un fait, une vérité générale. Personne ne peut nier cette flagrante certitude.

— Tu pourrais m'emmener au lycée, s'il te plait ? propose-t-elle, gentiment.

Elle me fixe avec insistance, tandis que je me contente de répondre :

— Non.

— Ma voiture n'est pas là ! Du coup, je vais être en retard, rétorque-t-elle en hésitation de franchir un pas dans ma chambre.

En fin de compte, elle reste au pied de la porte. C'est alors que je me lève de mon lit, en remarquant qu'elle s'oblige à ne pas succomber à l'irrésistible envie de contempler mon sublime torse, et me dirige vers elle. Tant d'innocence. Ça s'voit qu'elle n'y est pas habituée.

— Démerde-toi, craché-je sèchement. Tu n'avais pas à me suivre hier soir.

— Mais... grogne-t-elle pendant que je passe à côté d'elle pour partir dans la salle de bains.

Arrivé près du lavabo, je ne tarde pas à me brosser les dents, et à me laver brièvement le visage. Pendant ce temps, je peux clairement apercevoir le regard noir, presque meurtrier de Pearl, étant reflété sur le miroir se situant face à moi. Lorsque je finis ma routine matinale, je prends possession d'une serviette pour m'essuyer mon visage. Après ça ; mes pupilles s'arrêtent sur ses putains d'yeux bleus. Bien que ça soit difficile à avouer, ceci me déstabilise – un peu !

— Arrête de me regarder, dis-je brusquement.

— Pourquoi ? Ça te rend mal à l'aise, n'est-ce pas, hein ? dit-elle, manifestement fière de mettre dans un état de trouble.

Devon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant