Chapitre 4 - le parfum de ma peur

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Chapitre 4 - Le parfum de ma peur

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Chapitre 4 - Le parfum de ma peur

PDV Eva :



Je cours dans la forêt avec une détermination que je ne me connaissais pas. J'ai réussi à me sauver de l'emprise du châtain et désormais je cours sans savoir vers où aller.

Je m'arrête. Pose mes mains sur mes genoux et souffle plusieurs fois en tentant de reprendre mon souffle. Ca doit faire une vingtaine de minutes que je cours acharnée, à une vitesse folle.

Lâche rien Eva, laisse les pas faire ce qu'il veut de toi.

J'ai mal aux pieds, et dois même avoir une centaine d'épines dessous. Ils sont tout terreux. Ma robe ne ressemble plus à rien.

Je vois le tronc d'un arbre qui a été coupé, je m'assois donc dessus et ne peux retenir mes larmes. Celles-ci glissent le long de mes joues et continuent leur chemin sur mes clavicules. Sans m'en rendre compte je commence à m'endormir, puis quand je tombe du tronc je me ressaisis et me rappelle que je suis coursée par au moins deux hommes : Jackson et le châtain.

Tombe pas, relève toi.

Je reprends le chemin mais cette fois-ci à pied, je continue à aller tout droit et tombe sur un vaste "terrain" bourré d'herbe qui étonnement n'est pas haute.

Je m'allonge là, et réfléchis à la façon dont je pourrais m'échapper de leur emprise.

Et pourtant, aucun mot n'arrive à combler les phrases qui se forment dans ma tête.

Seuls des vers me viennent une nouvelle fois à l'esprit.

Pourtant je n'ai jamais été attirée vers les poèmes mais ce sont eux qui me viennent le plus vite. Comme s'ils pouvaient représenter un instant de ma vie plus facilement que tout autre chose.

J'entends un bruit qui me fait sursauter et je me décide à me relever et retourner dans la forêt ou au moins je passe plus inaperçue.

Mon coeur bat vite, beaucoup trop vite. Je perds l'équilibre. Il faut que je sorte le plus rapidement possible de cet endroit pour reprendre mes esprits. Je cours de nouveau à une vive allure ne faisant plus attention à la douleur causée par les branches, les feuilles, les arbustes, les cailloux ainsi que tous les bouts de bois que je rencontre et continue ma route. L'humus qui recouvre le sol recouvre mes pas.

Soudain, ma respiration se bloque et je comprends alors que je dois m'arrêter, pourtant j'ai l'impression qu'il est déjà trop tard. Je suis fatiguée comme jamais. J'ai peur, peur qu'ils me retrouvent, peur qu'ils me frappent, peur qu'ils me tuent, peur qu'ils me violent peut-être même. Peur de vivre dans l'inquiétude.

Je tombe à genoux et ne peux me servir de mon réflex pour ne pas tomber la tête en avant. Je suis seule comme je ne l'ai jamais été, personne ne m'a rattrapé, personne ne viendra me chercher, ni même me retrouvera.

A un moment je pense même ne pas mourir par leur faute mais par fatigue, épuisement et par faim.

J'imagine mon père et mon frère revenir de leurs vacances en apprenant la nouvelle : j'ai disparu et l'on ma retrouvé morte sans coup apparents, en plein milieu d'une forêt déserte.

Ma mère pleurerait toutes les larmes de son corps, mon père la soutiendrait du mieux qu'il le peut et quelques larmes lui échapperaient. Tandis que mon petit frère lui, ne comprendrait pas pourquoi sa grande soeur ne revient pas à la maison, ne l'embêterait plus.

J'ai le scénario dans la tête et aie peur qu'il se passe de cette façon.

Mes paupières se ferment doucement, d'une délicatesse qui m'était encore inconnue. J'arrive à me tourner et entrouvrir les yeux pour voir le ciel malgré les arbres qui le cachent un peu. Il n'y a pas de nuages, il commence à faire nuit et je remarque quelques oiseaux qui volent au dessus de moi. Puis, il n'y en a plus, plus rien ne s'offre à ma vue, je suis seule et vais le finir. Les bras sur le côté, les jambes dans une forme à peu près pareille j'accepte de clore mes yeux. Le vide se fait, je ne ressens plus rien autour de moi. En fait, je ne me sens même plus moi-même, ni mes membres ni mes sens. Mes pensées s'embrouillent puis le trou noir.

Je me rappelle seulement de la couverture des arbres, du ciel disparaissant de mon champ de vision, des chênes à en perte de vue. L'obscurité se fait de plus en plus présente, pesante. Aucun oiseau, ni animal ne se manifeste, rien me permettant de me distraire de cette sensation de solitude acquise.



« Quand comprendras-tu?
tu n'es pas ce que tu craints
et les peurs ne revêtent
que les âmes muettes
les peines que tu repeints
d'une angoisse ingénue
ne valent pas le dessein
promis par ta vertu

Les fleurs ont soudain
le parfum de ta peur
et quand tu te souviens
s'agite le chagrin
tu en fait ta demeure
des remparts de riens
Quand comprendras-tu?
tu es bien ce qui te plaît »


Je sens de nouveau l'air frais caresser lentement mon visage. Mon corps est soulevé et je me demande si je ne suis pas morte tant j'ai l'impression de voler ou bien... D'être portée.
Mes yeux s'entrouvre et je me fais violence pour ne pas les refermer mais c'est trop tard. J'ai seulement eu le temps de constater qu'un rythme lent me faisait bouger. C'est curieux, je ne sais pas qui fait ca mais je ne souhaiterai pour rien au monde qu'il me lâché. Comme si je me sentais en sécurité, dans ses bras.

Alors que j'arrivais encore à réfléchir clairement un second vide m'emporte.






– Elle est morte ?

– Non. Vas prendre son pouls tu le verras. Rétorque une voix grave.

– Je te fais confiance.

– Elle se réveillera quand ?

– Je sais pas mais elle s'était évanouie quand je l'ai trouvé au milieu de la forêt.

– J'y crois pas, le puissant Jackson a sauvé la vie d'une gamine. Pouffe une voix féminine.

– Ferme ta gueule. De toute façon ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle crève.

Un silence retentit dans la pièce.

– Elle a quoi, dix-huit ans ?

– Dix-sept, mais ça on s'en fou, personne s'en apercevra. Puis elle a intérêt faire ce que je lui dis, sinon...

– Sinon ce sera fini pour elle, je connais tes méthodes Jack. Mais ce n'est qu'une gosse, on s'est toujours promis de ne jamais les toucher.

– Oh ne t'inquiète pas pour ça, j'ai des raisons bien plus que valables.

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Xoxo, December

EvanescenceWhere stories live. Discover now