Chapitre 1 - Et si c'était toi

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Le bruit des moteurs de voitures roulant sur les routes alentours ; les discussions de passants dans la rue ; des oiseaux chantonnant aux fenêtres

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Le bruit des moteurs de voitures roulant sur les routes alentours ; les discussions de passants dans la rue ; des oiseaux chantonnant aux fenêtres... Mais le plus troublant restait encore le bruit des patients. Leurs crises, leurs démences, tout était un Enfer ici. Le calme représentait une chose impossible entre ces murs, un luxe que nous ne pouvions nous permettre d'avoir, même si parfois la paix revenait, souvent accompagné de médicaments. Les seuls privilégiés demeuraient les « Hommes libres », comme j'aimais les appeler. Ces personnes que l'on qualifiait de normales et de saines. Elles n'étaient pas toutes de bonnes personnes mais aucune d'entre elles ne possédait cette chose que les gens normaux nommeraient folie. Et je faisais partie de ces personnes folles.

J'attrapais une mèche de mes cheveux habituellement platines pour la ramener derrière mon oreille. En cet instant, de forts reflets bleutés recouvraient ce blond si clair, magnifique découverte pouvant être aperçue seulement lors de la Pleine Lune. Ses rayons faisaient resplendir mes cheveux. Bien qu'il ait été le matin, ce bel effet ne partait pas encore, même s'il s'estompait petit à petit à mesure que la Lune disparaissait dans le ciel. Une hallucination due à ma maladie. Pour autant, ma psychologue ne cessait de me répéter que la schizophrénie n'était pas une maladie. D'ailleurs, elle n'aimait pas non plus le terme « folie », affirmant qu'il n'existait personne pouvant se vanter d'être parfaitement saine dans son psychisme. Mon psychiatre n'était pas forcément d'accord.

Un sourire timide sur le visage, je continuais d'observer cette étrange teinte qui s'atténuait. Ce ne devait être qu'une hallucination. Était-ce important ? J'appréciais de voir cette couleur bleu semblable à un glacier. Et si je vivais bien avec elle, elle vivrait bien avec moi sans poser le moindre problème à ceux qui m'entoureraient.

Puis le blond reprit ses droits pour redorer la chevelure lisse.

Je poussais ces draps de mon lit et attendit que l'on vienne m'ouvrir. Ce qui se fit assez rapidement. Toujours à la même heure, réglé comme une horloge. Un infirmier entra après avoir frappé à la porte. Il semblait joyeux.

— Bonjour Anne.

— Bonjour monsieur, le saluais-je avec une politesse qui n'était pas toujours présente parmi les autres patients.

— Bien dormis ?

— Non, pas vraiment.

— En effet tu as les yeux un peu rouges.

— Ils ne sont plus bleus ?

La question étrange appela à la panique pour le pauvre homme qui tentait seulement d'être amical.

— Que... ? Si, bien sûr que si. Je voulais simplement dire que...

— Je plaisante Henri, me moquais-je gentiment alors que l'infirmier retrouvait son sourire.

Il tira un plateau jusqu'à moi, me servant mon petit déjeuné et mes médicaments.

— Le Docteur m'a expliqué que tu préférais prendre ton repas dans ta chambre ces derniers temps. Est-ce que tout va bien ?

Alter Ego |Tome 1| - La FiancéeWo Geschichten leben. Entdecke jetzt