« Ange de ma haine, je croyais en ta lumière déchue »
La Lune saura nous éveiller dans une vérité ignorée de toute notre âme. Il y a toi, il y a moi et il y a nous dans une haine incomprise depuis toujours.
Anne aurait pu être comme les autres fille...
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Lucien sortait de sa voiture après l'avoir garé rapidement devant le restaurant. Quelques personnes se mirent à râler mais décampèrent lorsque Lucien se tourna vers eux. Ce n'était vraiment pas le moment de venir l'embêter pour des broutilles.
Il entra dans le restaurant. Il devait bien l'avouer, il ne savait vraiment pas comment trouver Adalbert. Sa meute avait encore changé d'endroit. Et la seule personne susceptible de l'aider était soit la sorcière qui avait emmené Anne soit un autre loup garou. Seulement, il ne savait pas qui était la sorcière – malgré son assurance précédente – et peu de loup garou aurait été assez courageux pour l'aider. Alors il ne restait plus que Gregory, le seul loup garou qui ne craignait personne.
— Lucien, dégage ta voiture de devant mon restaurant, râla le loup garou.
— Anne a disparu. Adalbert l'a kidnappé. Il avait une sorcière, je n'ai rien pu faire.
Les quelques clients encore dans le restaurant le dévisagèrent. Gregory s'empressa de faire rentrer Lucien dans les cuisines. Il confia le reste du travail à Nikos et Jessy.
Lucien ne s'installa pas sur la chaise que lui proposait son ami.
— J'ai besoin de ton aide Gregory.
— Non, c'est de moi dont tu as besoin, intervint une voix derrière lui.
Jillian venait d'apparaitre. Son visage était en larme et son mascara coulait le long de ses joues rougies de douleur. Elle continuait de pleurer silencieusement en regardant Lucien droit dans les yeux. Ses poings étaient serrés et son regard était empli de rage.
— Jillian, que s'est-il passé ? s'inquiéta Gregory.
— Je sais où est Adalbert, lui déclara-t-elle sans tenir compte de la présence de Gregory.
— Emmène-moi, ordonna Lucien.
— Avant d'y aller il faut que tu saches une chose. Adalbert m'a payé pour libérer un sortilège qu'il avait fait poser sur la mémoire d'Anne. Je n'ai pu apercevoir que quelques fragments et c'était pas jolie. Alors prépare-toi parce que lorsque tu reverras Anne tu risques de ne voir qu'un pantin, une poupée sans âme.
— Est-ce pour ça que tu pleures ?
— Il en faut plus pour me faire chialer. J'ai surtout été attaquée dans son esprit. Imagine-toi être brûlée vive et écorchée en même temps tout en tentant de démêler des putains de nœuds et tu ne seras qu'à la moitié. Ce n'est pas seulement son frère qui me bloque, quelque chose est plus profondément enfoui et je me confronte à un mur ardent s'attaquant à mon âme.
Mais comprenant que Lucien attendait seulement de pouvoir retrouver Anne, elle tendit ses mains vers lui pour qu'il les prenne. Il se fichait même de ce « frère » nommé.
