« Ange de ma haine, je croyais en ta lumière déchue »
La Lune saura nous éveiller dans une vérité ignorée de toute notre âme. Il y a toi, il y a moi et il y a nous dans une haine incomprise depuis toujours.
Anne aurait pu être comme les autres fille...
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Trois jours. Cela faisait trois jours qu'il ne l'avait pas vu, ou plus précisément soixante-seize heures. Ce temps restait nécessaire, ça ne l'empêchait pas d'être sur les nerfs. Il avait besoin d'elle, il en avait toujours eu besoin. Mais il lui fallait plus de renseignement, il devait aussi se préparer à l'accueillir. Et il attendait encore un document officiel sur des quelconques autorisations qui allaient le rendre fou. En quoi autant de paperasse était utile pour simplement disposer de la jeune femme ? Pour la placer sous sa garde.
Toutes ces procédures humaines l'agaçaient au plus haut point ! Il y avait de cela encore quelques siècles, offrir de l'argent à son père aurait suffi. Ou bien seulement la kidnapper. Personne n'aurait posé de question, ou peu de temps. Seulement, le monde d'aujourd'hui était différent et il devait s'en accommoder. En ne respectant pas ces règles, il créerait plus de problème à cette femme qu'autre chose. Tout ça parce qu'elle était une humaine !
Georges arriva dans le salon, un dossier à la main.
— Qu'est-ce que c'est encore ? s'énerva Lucien en pensant aux nouveaux documents administratifs à remplir.
— Son dossier. J'ai cherché des renseignements sur elle au cas où cela vous intéresserait.
— Je n'ai pas besoin de ça, je sais qui elle est. Et elle me racontera tout de sa vie passée lorsqu'elle sera ici.
— Vous aurez le document d'ici quelques heures ou quelques minutes. Ce n'est qu'une question de temps. J'ai fait jouer mes relations pour en être assuré.
— J'ai attendu une éternité et maintenant que je vais enfin pouvoir la trouver près de moi, on me demande encore de patienter ? J'en ai assez d'attendre !
Georges posa le dossier sur une petite table et laissa Lucien seul. Celui-ci regarda le dossier du coin de l'œil. Il ne devait pas jeter un regard dedans, cela ne le regardait pas. Il s'agissait de sa vie à elle, pas de la sienne. Mais la vie de cette femme concernait également la sienne, n'est-ce pas ?
Il céda à la tentation et ouvrit le dossier. Cette femme s'appelait Anne Sword.
Il feuilleta les pages. Apparemment elle avait eu une vie tout à fait normale. Une scolarité plutôt bonne, beaucoup d'amis, des parents aimant. Des parents qui l'avaient pourtant envoyé en hôpital psychiatrique à quinze ans. Elle put terminer ses études là-bas, obtenir son diplôme. Elle n'eut malheureusement pas la possibilité de faire d'études supérieures, les médecins ne lui en donnant pas l'autorisation alors que son état sembla empirer. Les médicaments s'avérèrent inefficaces, et Anne deviendra violente. L'hôpital fut obligé de la garder, la jeune adolescente qu'elle était devenant un danger à la fois pour elle-même et pour ceux qui l'entouraient.
En pensant qu'elle avait été enfermée dans un endroit aussi solitaire qu'un hôpital, son sang ne fit qu'un tour. Elle n'avait jamais pu faire ce qu'elle désirait de toute sa vie. Il allait y remédier. Lorsqu'il la sortirait de là-bas, elle viendrait ici et elle serait chez elle. Il prendrait soin d'elle durant toute sa vie de mortelle.
