Chapitre 37

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Et il s'en va. Je range la feuille dans un de mes dossiers mais quelque chose écrit dessus attire mon attention.
.... S.A...
Et merde.
Je ferme longuement les yeux avant de laisser échapper un grand soupire. Je range la feuille et saluts mes prochains élèves durant ces deux heures.
Je blablate pendant une heure et demie avant de leur donner un sujet d'examen, de leur expliquer en quoi ça consiste avant de leur demander s'ils ont des questions. Tout le monde a plutôt l'air de comprendre.

Moi – Bon, très bien. Je veux ce devoir sur mon bureau lundi. Bonne après-midi jeunes gens.

Ils se lèvent avant de partir me souhaitant une bonne après-midi à leur tour. Je range mes affaires et sors en dernier. Je me dirige vers la salle des professeurs et m'installe sur la grande table. Julie, une de mes collègues s'installe à côté de moi.

Julie – Alors ?
Moi – Tranquille et toi ?
Julie – Pas trop mal. Tiens.

Elle me tend une feuille. Je l'attrape.

Moi – C'est quoi ça ?
Julie – Un de mes élèves, qui apparemment suit aussi tes cours a oublié de te donner ça.
Moi – C'est un devoir ?
Julie – Il me semble.
Moi – Merci.
Julie – Pas de soucis. (...) J'ai deux heures encore. Cette après-midi.
Moi – J'ai fini. Mais j'ai pas envie de rentrer.
Julie – Ta meuf bosse c'est ça ?

Je la regarde longuement avant de laisser paraître un petit sourire.

Moi – Hum... oui, si ma meuf a des couilles.

Elle ouvre de grands yeux plaçant ses mains devant sa bouche.

Julie – Oh mon Dieu, je suis désolée, je... roh lala je suis tellement maladroite et...
Moi – Julie ! Détends le string, c'est pas grave. Et puis, comment tu aurais pu le savoir ?

Elle me regarde avant de hocher la tête.

Julie – En effet oui...

Je secoue la tête. Julie est arrivée cette année, c'est l'une des plus jeunes aussi. Elle a 33 ans. Alors je l'ai un peu pris sous mon aile et... curieusement, c'est elle avec qui je m'entends le mieux. Même si les autres collègues je les connais depuis maintenant un peu plus de deux ans. Ça doit être l'âge. On est assez direct et cru entre nous alors qu'avec nos collègues on... utilise des pincettes.
Bref...

Julie – Au fait... ?
Moi – Ouais ?
Julie – Pourquoi tu semblais si crispé quand je t'ai passé la feuille ?

Je fronce les sourcils avant de comprendre qu'elle me parle du devoir qu'elle m'a refilé. Je feins d'être détendu et lui réponds.

Moi – Bah une copie en plus quoi !

Elle explose d'un petit rire tout en hochant la tête.

Julie – Oui, je comprends !

Je lui souris gentiment.

Moi – Bon, je suis désolé, je vais rentrer. Si j'ai de la chance peut-être que ma meuf, qui en fait a des couilles, sera là.

Elle lève les yeux au ciel avant de hocher la tête tout en me saluant. J'attrape mes affaires et au lieu de me diriger vers le parking, je me retrouve devant le théâtre. Je soupire longuement avant de sourire quelque peu. Je pousse la grande porte et comme j'ai de la chance, c'est vide. Je m'installe directement au piano, laissant mon sac trainer à côté de moi. J'effleure les touches de mes doigts et je sens cette sensation dans ma poitrine qui me rend impatient. Je commence une mélodie (#1) et tout de suite, ferme les yeux afin d'apprécier. Quand je rouvre les yeux, une centaine d'étudiants a le regard rivé sur moi. Bon... tant pis pour la discrétion.

La mélodie des sentiments...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant