CHAPITRE 11

32.5K 2.5K 711
                                    

C'est exactement ce que j'avais prédit.

Je suis là, en taule, à compter les barreaux de ma cellule. Génial... À mes côtés, se tiennent plusieurs alcooliques ainsi que des hommes possédant des troubles d'impulsivités. Parmi eux, personne n'ose parler. De ce fait, un silence pesant envahit l'atmosphère. Adossé contre le mur en ciment ; je dévisage attentivement un gars baraqué. Vous connaissez le jeu du regard ? Lorsque le premier qui cligne des yeux a perdu. Eh bien, c'est ce que nous faisons, alors qu'aucune parole ne s'est échangée entre nous. Au début, c'était marrant, mais là, ça en devient carrément flippant.

Le gars me fixe d'une manière si malsaine que mon naturel décontracté s'est complètement évaporé ; dès lors où il se lèche ses babines. Oh, putain. Quel genre de sociopathes est-il ?

— Devon Maxwell, votre caution a été payée, dit un garde en ouvrant la cellule. Vous pouvez y aller.

Je me lève pour me diriger vers les barreaux, tout en n'exprimant rien d'autre que de l'ennui, sous les regards attentifs de tous. L'agent de police me fait signe de le suivre, toutefois, avant de partir, je me retourne pour m'adresser au malabar :

— On se verra la prochaine fois, Steve !

— Mon nom est Dwayne, rectifie-t-il.

— Ouais, ouais, lancé-je et il sourit machiavéliquement.

Par la suite, je m'oriente vers le hall d'entrée pour signer quelques paperasses, et devinez qui est là ? Et non, ce n'est toujours pas Shrek et Angelina Jolie ! Il s'agit plutôt de Thalia, Elena et Pearl. Alors que je m'avance vers elles, ma tante étant habituellement pacifique m'accueille en me giflant. C'est égalable à un chatouillement.

— Encore en garde à vue ! Mais, sois plus responsable, bon sang !

Thalia se décale afin qu'Elena soit face à moi. Et BAM ! Une seconde claque. Cette fois-ci, elle est un peu plus douloureuse, mais ce n'est pas si grave.

— Tu es vraiment inconscient de t'en prendre à trois personnes innocentes, me reproche Mme Hopkins.

C'est alors qu'elle se place à proximité de ma tante, dans le but que sa fille soit à présent devant moi. Et comme on le dit souvent ; jamais deux sans trois, non ? ET VLAA ! Dans la gueule. Bordel, pourquoi faut-il toujours que les gifles de Pearl soient les plus violentes ? Je suis pratiquement sûr qu'elles se sont données lordre de passage pour me baffer avant que je n'arrive. C'est vrai, quoi. Elles étaient installées en queuleuleu ! Nan, mais j'hallucine. Elles sont carrément folles ! Je n'ai rien faire de mal – à part fuir la vigilance d'Elena, entrer par effraction dans une école, et tabasser trois personnes ! JE SUIS INNOCENT, MERDE ALORS !

— De quel droit tu te permets de fouiller dans ma chambre, hein ? fit Pearl en me fusillant du regard. Occupe-toi de tes affaires, putain !

Je présume qu'elle a découvert la présence de son revolver sur son lit !

— Tu rigoles, j'espère ? Dit la meuf qui a des photos de mes parents morts sous son plancher !

— Je... commence-t-elle, manifestement perplexe. Je vais tout t'expli--

— Laisse tomber. Tu sais quoi ? Je n'ai même pas envie d'entendre tes foutues explications, dis-je sèchement. Va te faire foutre.

C'est sûr ces mots que je me dirige à pied, vers le lycée de Pearl, pour pouvoir reprendre possession de mon véhicule. J'ignore les interpellations de Mini-Hopkins, et presse le pas. Le vent frais s'abat sur moi. J'en ai marre de ce programme, putain. Tout me dépasse ces temps-ci. Je dois être coupé du monde. Il le faut. Ça m'aidera à atténuer toutes mes pensées vis-à-vis des souvenirs en compagnie de mes géniteurs... C'est la meilleure solution qui s'offre à moi. Je vais devoir fuguer pendant quelques jours ; de la manière suivante, ça me préservera davantage de la douleur humaine...

Devon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant