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006 - Dehors - Le Groupe

Je marche en direction de ma "maison". Et sur le chemin je compte ce que j'ai réussit à récolter ce soir. 10, 20, 30, 35... de quoi pouvoir m'acheter deux baguettes pour manger. Mais c'est pas assez, il me faut quelque chose pour demain. Et puis... Ça fait bien un trois mois que j'ai pas mangé de viande. Putain je suis crevé et je vais devoir me battre.

Je rentre dans la demeure. Là, je salue poliment les plus vieux qui discutent entre eux pour entrer dans le bureau du chef. Du "père" comme il aime se faire appeler.

Je toque poliment, avant d'entrer sans aucune autre cérémonie. Pas besoin, je le connais assez pour ne plus avoir autant de respect que je devrais lui en montrer.

Je le vois devant des papiers à son bureau, l'air concentré, et c'est que quand j'annonce ma présence par un toussotement qu'il me remarque.

- Ah Arthur, te revoilà. T'as la somme demandée? me demande-t-il tout en se levant de son bureau.

Toujours m'approchant de lui, je lui répond.

- Pas totalement, je pensais faire un combat ce soir.

- Parfait, montre-moi ce que tu as déjà.

Et il tend sa main. Je mets ma main dans ma poche et sors les malheureux billets. Il les compte et fait un rapide calcul dans sa tête.

- Ça te fait donc environ 2 euros, tu le sais?

J'hoche la tête, et il range les billets dans sa poche à lui.

- Tu sais, recommence-t-il à me parler tout en s'approchant de plus en plus de moi, tu es l'un des meilleurs hommes qu'on ait.

Il n'est maintenant plus qu'à quelque centimètres de ma tête. Bien que j'ai l'habitude, j'ai toujours ce stress et cette nausée qui me prend quand il me touche. Et je sens que ça va recommencer.

- Ça se comprend aussi, continue-t-il en levant sa main pour la poser sur ma joue droite, tu es l'un des plus... mignons.

Sur le dernier mot, il pose sa main droite sur mes fesses, me faisant tressaillir. L'empoignant à pleine poignée, mon envie de gerber devient encore plus présente. Pourtant, avec mes patients, je n'ai jamais ce malaise... mais faut bien se rendre à l'évidence que cet homme me dégoûte.

Il me retourne, et me pose rapidement sur la table. Comme d'habitude. Toujours la même scène.

Taehyung... Pourquoi je pense à lui en ce moment?

Tout en écartant un peu mes jambes de son bras gauche, il se place entre moi et pose sa bouche dans mon cou, en me murmurant un petit "je te prépare pour ton combat". Bonne excuse, en sortant de son bureau je serait dégoûté et énervé, tellement que je défoncerai mon opposant à plat de couture.

Taehyung... "Aide moi". Je ne sais pas ce qu'il m'a prit de te l'écrire ce message, mais je sais que jamais il ne sera périmé.

Je suis tellement perdu dans mes pensées que je ne sens même plus le chef me faire du mal. Je sais qu'il m'en fait, mais je ne sens plus rien. Je pars dans mon esprit jusqu'à ce qu'il ait fini, pour enfin me rhabiller et partir du bureau. Cela, je sais qu'on doit faire ces choses avec la personne qu'on aime. Alors pourquoi moi j'y arrive pas?

Après de nombreux étages montés à travers l'immeuble délabré, j'entre dans ma chambre. Toute petite, elle ne peut que contenir un lit et une petite armoire. Je soupire, il va falloir que je redescende finir mon boulot.

Rapporter de l'argent, mon quotidien.