Partie 3

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Samhée,

Avril 48.


Il était tard, ma bougie commençait à vaciller dans mon compartiment et mes yeux étaient déjà lourds de sommeil, mais je me retenais de dormir, j'avais sur mon oreiller un livre découvert dans l'édifice. Il était si vieux que ses pages étaient aussi fragiles que des feuilles d'automne, il fallait le recopier avant qu'il ne tombe en miette. C'était une histoire horrible, à propos d'un homme et d'une femme se lançant des défis toujours plus scabreux, d'une femme vertueuse et d'une autre amoureuse d'un jeune homme et destinée à épouser un vieillard.

Mon estomac était noué, je m'inquiétais pour les garçons, deux jours qu'ils n'étaient pas rentrés, et les dieux seuls savaient où ils pouvaient bien être, encore à contempler les étoiles sans doute, c'était leur passion. Se cacher dans un coin du domaine, grimper dans un arbre et observer. Je m'inquiétais, la rumeur courait que la Horde pouvait attaquer à tout instant. Ils s'attaquaient aux village et massacraient les hommes, les vieillards et les malades pour emporter jeunes enfants et femmes. Deux rêveurs comme Théïs et Etéocle n'auraient aucune chance face à eux.

Je retournais à ma lecture, toujours plus épuisée, incapable de me concentrer, la journée avait été longue, je l'avais passée à dénicher toute sortes d'objets dans le château en compagnie d'Alexis mon fiancé et cousin. Nous faisions bonne figure, bien qu'aucun de nous ne souhaitait de ce mariage. Nos pères dirigeaient la tribu et il n'y avait rien d'autre à faire qu'à leur obéir. Combien de nuits avais-je pleuré? Très peu en vérité, j'aimais beaucoup Alexis mais je comptais m'enfuir dès que possible. Je l'aurais fait cette nuit même si ça avait été possible.

Notre village était en ébullition, les chasseurs, mes frères, auraient du être revenus depuis bien longtemps ils étaient partis depuis plus d'une semaine, et nous ne tiendrions pas bien longtemps sur nos réserves de noix et de viande salée. De moins en moins de plantes poussaient dans notre potager, résultat de la grande sècheresse que nous subissions depuis quelques années ainsi, les animaux désertaient les lieux.

Je savais qu'Etéocle n'était pas avec eux, pas plus que Théïs. Non, leur réputation de chasseur était bien trop mauvaise pour ça, bruyants et maladroits, mon frère et son meilleur ami avaient été exclus de la chasse depuis quelques années. A quinze ans, après de nombreuses et mésaventures, ils l'un d'entre eux, en chassant le sanglier avait fini par tirer une flèche dans le pied de mon père. Ce qui entraina leur exclusion ferme et définitive.

Je du m'endormir un moment car il n'y avait plus de lumière quand je rouvrais les yeux, surprise par un cri étouffé dans mon compartiment.

-Outch!

- Qui est là?

Je posais la questions mais je savais parfaitement que c'était Etéocle, il n'y avait que lui pour venir s'incruster dans mon compartiment en pleine nuit.

-Sam, du devrais vraiment arrêter de laisser trainer tes bouquins par terre! Je me les prends à chaque fois que je viens ici.

- Ça s'est parce que tu ne regardes pas où tu mets les pieds grand frère.

- Il fait nuit noire je te signales.

- Tu n'avais qu'à rentrer plus tôt nous étions tous morts d'inquiétude.

- Tu étais morte d'inquiétude tu veux dire, personne à part toi ne s'occupe vraiment de savoir si Théïs et moi sommes en vie ici.

- Tu exagères, il y a Esmée aussi.

- Esmée est folle à lier, franchement, elle me fait peur parfois? Elle me pose questions sur questions et passe son temps à me serrer dans ses bras, comme si j'étais sa poupée ou je ne sais quoi! Je suis bien content d'être un trop mauvais parti pour elle, je suis sur qu'elle m'épouserait sur le champs sinon.

Il s'étala sur mon matelas de tout son long, trop heureux à cette pensé. Moi, je frissonnais, Esmée était la sœur d'Alexis mon fillancé, elle serait bientôt ma belle sœur, et je serait contrainte de vivre dans le même wagon qu'elle. La supporter en journée, lors des taches quotidiennes de cuisine et d'entretien du potager était une chose, mais la souffrir soir et matin en était une autre.

- Je crois que je vais partir Cos'.

-Tu me dis ça tous les jours Sam, et tu es toujours là, tu tiens trop à moi avoues le...Théïs à trouvé ça dans le château l'autre jour. Il m'a dit de te le donner.

Il se releva tout en fouillant dans sa poche, dans le noir, j'apercevais un vague sourire en coin poindre sur ses lèvres. Il déposa quelque chose sur ma table de nuit avant de s'approcher du rideau cloisonnant mon compartiment.

- Essayez d'être discrets. Ajouta-t-il avant de s'éclipser.

Je levais les yeux au ciel avant de récupérer l'objet, une perle montée en boucle d'oreille qui luisait de reflets nacrés à la lumière de la lune.





La HordeWhere stories live. Discover now