Partie 4

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Tissem,

 Juillet + 48.


Je m'éveillais difficilement, ne reconnaissant rien, je ne reconnaissais rien. Demjon n'était pas là, je ne savais pas où il se trouvait, je ne me rappelais pas l'avoir rejoint avant de m'évanouir. Que s'était-il passé? Je ne me rappelais pas, je cherchais dans ma mémoire. Je me souvenais... Je me souvenais avoir été poursuivie par une bande de chasseurs. J'examinais les lieux, il n'y avait pas grand chose à voir à vrai dire, il faisait sombre, je ne pouvais pas tenir complètement allongée, ni debout das cette pièce, les murs étaient faits d'une matière rugueuse et chaude entre les doigts. Je m'abstint de trop caresser les parois quand je remarquais l'unique fente par laquelle le soleil m'éclairais, indiquant un métal rongé par la rouille.

J'ignorais combien de temps j'avais passé dans cette boite, mais mes membres étaient engourdis, mon crâne était fendu d'une douleur incessante, sans doute ces sauvages m'avaient-ils frappés. Sans grands espoirs, je souhaitais sortir vite tant la chaleur se faisait ressentir. Par la fente, j'avais découvert un lieu étriqué, tout en longueur, de grandes fenêtres sur les cotés, plein d'un bric-à-brac d'objets hétéroclites abandonné là.

- Demjon!

Peut-être pourrait-il m'entendre, qui pouvait le savoir, je ne savais pas où je me trouvais. J'entendis des cliquetis à l'extérieur, je me repliais ai fond de ma boite. Une silhouette se dessina alors à l'opposé de la pièce, grand,  mince, à contre jour.

- Il y a quelqu'un?

Je restais silencieuse, il faisait parti du clan de ceux qui m'avait enlevée. Il s'avançait dans ma direction et plus il s'avançait, plus je pouvais distinguer ses traits. Il parait que chacun d'entre nous a un sosie sur cette planète. En tout cas c'est ce que l'a raconté un colporteur avec qui nous avions passé la soirée il y a quelques années. 

Celui qui se trouvait devant moi me faisait remonter le temps des années en arrière, ce n'était pas lui, ça ne pouvait pas être lui, il était mort bien longtemps auparavant j'avais tenu son corps sans vie entre mes bras. Non ce n'était pas Vaël, sa chevelure rousse en était la preuve. Mais le jeune homme qui me faisait face était son portrait craché.  Les mêmes grands yeux bruns étonnés me regardaient fixement à travers la petite trappe. Je me mis soudain à hurler, la cage de fer résonnait tout autour de moi et ma tête me faisait terriblement mal. 

- Qui est-tu? Que fait tu là dedans?

J'ouvrais des yeux ronds, l'accent de ce garçon avait des tonalités plutôt surprenantes, entre platitude et consonnes arrondies. Je ne lui répondis pas cependant trop choquée par sa ressemblance avec Vaël.

-  Alors?

Il fallait que je me prépare à toute éventualité, à tâtons je cherchais dans les bandes qui retenaient mon sarrouel sur mes mollets le couteau que je dissimulais toujours. Rien, on me l'avait retiré, comme tout le reste de mes affaires. Je laissais retomber ma tête contre le mur.

- Tu ne veux pas me parler.

Un sourire fendit son visage, je hurlais, une boule se formait dans ma gorge. Son sourire...

- Au moins tu n'es pas muette.

Ses mots  eurent pour effet de me calmer instantanément, Vaël n'aurait jamais dit une pareille absurdité, ou du moins pas en français.

La HordeWhere stories live. Discover now