La Horde

Chapitre 3 Partie 1

Samhée, 

Juillet+ 48

Je me réveillais tard ce matin là et j'espérais qu'on ne nous en voudrait pas trop. La visite surprise de mon frère dans la nuit avait eue raison de mon sommeil.

Je me hâtais, remettais de l'ordre dans mes cheveux, les tressais, comme de coutume et me changeais. J'avais passé la nuit toute habillée des vêtements de la veille. J'enfilais le pantalon fuselé et la sur-jupe de mon clan et avant de quitter mon compartiment, accrochais à mon oreille la perle reçue dans la nuit dans le but secret de remercier Théïs.

La cuisine était en effervescence, bien loin de la pièce silencieuse que j'avais quitté la veille au soir après m'être occupée de la vaisselle. Je remarquais immédiatement la raison de tout ce boucant, au centre de la piece, sur une grande table, ma mere étaitocuppée à  plumer un oiseau et elle n'était pas la seule à effectuer cette tachee, autours d'elle, quatres femmes attaquaient leurs propre volatile. Les garçons étaient rentrés, avec plus de viande que je n'en avais vu depuis près de  six mois.

- Samhée! Où étais-tu? J'e m'inquiétais! S'exclama ma mère en me voyant.

Ses grands yeux bleus n'exprimaient pas la colère. A la réflexion, il n'exprimaient pas grand chose hormis peut-être cette peur dont elle me parlait et dont elle était sous l'emprise perpétuelle. Elle était encore assez belle  bien que particulièrement frêle pour son âge si on comptait qu'elle avait subit dix grossesse dont sept menées à terme.

- Excuses moi Mama, j'ai veillé tard cette nuit, je ne m'en suis pas rendue compte.

- Fais en sorte que ça ne se reproduise pas, je me suis imaginée que tu étais partie en escapade avec ton frère. Les dieux savent à quel point le voir partir en pleine nuit me terrifie au plus haut point.  Et pourtant il continue! Imaginer que toi tu puisse le faire m'a rendue folle. M'imaginer que la Horde t'aie attrapée! Quelle horreur! Samhée ! Tu sais ce qu'ils font aux jeunes filles comme toi! Et à ton frère! Chaque nuit qu'il passe là dehors  tout seul est un risque de trop de connaitre une mort atroce!

- Mais il n'est pas tout seul Mama! Il y a Théïs avec lui...

- Théïs!  Oh lui! Hé bien, ce garçon a beau être charmant, il est aussi doué qu'Etéocle pour se défendre!

- Je l'ai déjà vu avec un  lance pierre, il ne se débrouille pas trop mal...

J'essayais de détendre l'atmosphère à peine perdue, ma mère n'en démordait pas et en un sens elle avait plutôt raison, ils n'en mèneraient pas large si ils avaient affaire à la Horde. Si ma vie leur était précieuse, eux seraient tués sur le champs.

- Enfin, ils sont rentrés saints et saufs la nuit dernière, D'ailleurs, où est-il passé encore?

Elle regardait autour d'elle, l'air affolée  les mains sur les hanches et moi je levais les yeux au ciel j'avais envie de rire, je ne l'avais pas vu dans la cuisine mais elle si de toute évidence. Il n'était peut être pas bon pour la chasse mais il avait un réel dont pour s'enfuir. Peut-être aurait-il une chance contre la Horde.

Je secouais la tête silencieusement pour m'en enlever l'idée  avant de rejoindre mon amie au fond de la pièce. Malgré le fait qu'elle soit plus jeune que moi de deux ans, Thémée me dépassait de plus d'une tête. On ne pouvait pas dire qu'elle était grande pourtant, mais plutôt qu'avec mon mètre soixante, j'étais la femme la plus petite du village du haut de mes dix-neuf ans.

En me voyant, Thémée me sourit du même sourire que son frère, des lèvres pleines et sombre en accord avec son teint contrastant fortement à mes cotés. Elle remis une de ses multiples tresses dans l'épais chignon qui retenait ses cheveux et se remis au travail.  Elle était occupée à couper en dés  une viande que je n'identifiais pas encore.

- Alors Sam, on fait la grasse matinée maintenant? Ce n'est pourtant pas ton genre, je parie que tu n'as pas cessé de penser à Alexis la nuit dernière!

- Humf non je me suis endormie en traduisant un vieux roman avant que mon abruti de frère ne décide que j'avais bien assez dormis et ne vienne me réveiller à trois heures du matin.

- Pleins toi! Au moins ton frère à toi te préviens quand il rentre, le mien va directement dormir sans demander son reste, à croire qu'il ne tient pas à sa petite sœur chérie.

- Ne racontes pas de bêtises, Théïs t'adore, la preuve en est qu'il préserve ton sommeil et qu'il ne vient pas te réveiller en plein milieux de la nuit.

Cette conversation ne rimait à rien surtout compte tenu que la nouvelle du jour n'était pas le retour la survie miraculeuse de ces deux énergumènes mais bien de l'arrivée triomphale de nos héros de chasseurs et de la masse de travail qui devait s'en suivre. La tache était longue il fallait fumer la viande pour pouvoir la conserver plus longtemps, ce n'était pas nous qui en étions chargées mais la chasse avait été si fructueuse que cette fois ci chacun de nous avait du travail pour la journée, ne nous laissant pas le temps pour rêvasser. La peau de deux chevreuils avait déjà été confiée au plus jeune frère de mon père, Issah, dans le but de les traiter pour en faire des vêtements pour l'hiver. Ils étaient rudes dans cette région.

Au milieux de la journée, aux alentours de quatorze heures,  la rumeur grondait autours de nous que le reste de la troupe était revenu, et une étrange climat s'installa dans le village. On parlait d'une nomade qu'on avait attrapé. Hirsute, sauvage, dangereuse disaient-on. Thémée avait même entendu qu'elle était tatouée de la tête aux pieds. L'excitation dans le village était à son comble. Si il y avait une chose après la Horde que nous redoutions, c'était bien les sauvageons, on les soupçonnait d'être à leur solde, et quand bien même ils ne l'étaient pas, c'était des voleurs. Nombre de récits faisant état de vols de victuailles et de sacages de plantations. Je frissonnais à la simple idée qu'il puisse y avoir un groupe de sauvages dans les parages.

On m'avait assigné à la préparation d'un ragout à la fin de l'après midi  et la rumeur ne murmurait plus, c'était pour tout le monde un fait, nous détenions une nomade, les enfants se lançaient des paris sur celui qui oserait entrer dans la "cage aux loups" comme ils s'amusaient à l'appeler. Bien sur, aucun d'entre eux n'osa. J'étais moi même curieuse je dois l'avouer.