13 - From Paris With Love - Part 1

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Ma sœur était surexcitée.

Pire que ça, on aurait dit une puce alimentée au nucléaire...!

Elle n'arrêtait pas de jacasser sur ce qu'elle allait voir ou faire en Europe, tout en compatissant pour moi qui devait rester ici. En même temps, elle ne comprenait toujours pas ma décision de me plier à la décision des parents. Elle ne se priva d'ailleurs pas de me le faire remarquer à plusieurs reprises, soulignant ô combien j'étais folle de laisser une chance pareille me filer entre les doigts. Devant ma mine défaite, elle me précisa tout de même qu'elle garderait bien un œil sur Tony, que je n'avais pas à m'en faire.

Ben voyons !

Je fis mine de la remercier, tout en serrant les dents pour ne pas craquer. A vrai dire, je commençais à regretter amèrement ma décision, mais il était trop tard maintenant. Le cœur lourd, je fis de mon mieux pour ne pas m'effondrer. Je voulais rester forte avant le départ de Tyler, sachant que je pourrais de toute façon pleurer à qui-mieux-mieux une fois qu'il serait à bord de ce maudit avion. Au moins, je resterai discrète sans jamais qu'il le sache, me permettant ainsi de garder ma dignité.

Tout mon esprit fut donc concentré sur la route et les bons moments que je venais de passer avec lui, jusqu'il y a une heure. Je me focalisai sur le fait que j'avais encore à vivre un tas de belles choses avec lui et que ces quelques foutus jours passeraient vite. Ma place, dans le cercle des copines éplorées, m'attendait auprès de Nell et Drew qui étaient toutes disposées à m'aider à ne pas déprimer, oubliant momentanément leurs propres malheurs.

Une fois que nous fûmes arrivées à l'aéroport, la partie « comico-douloureuse » du voyage commença : porter les bagages de Milly ! Car, évidement, ma sœur ne savait pas voyager léger. Enfin, pour elle c'était déjà un effort gigantesque... imaginez, elle ne partait qu'avec trois énormes valises à roulette ! Quand, effarée, je lui demandai ce qu'elle avait bien pu mettre là-dedans, elle me répondit avec un naturel déconcertant, qu'il y en avait une pour ses vêtements, une pour ses chaussures et enfin la dernière pour le tout reste. Elle me précisa même, avec une grimace de dégoût, qu'elle avait dû laisser derrière elle la plupart des choses qu'elle aurait aimer emmener.

Et ben ! Elle comptais prendre la maison ou quoi ??

Je levai les yeux au ciel en voyant qu'en plus, elle avait un sac à son bras et son sac à main. Heureusement qu'elle ne partait que peu de temps ! Sans compter qu'elle allait loger dans des palaces où les vêtements étaient dégraissés chaque soir. Et puis, la connaissant, elle partait avec sa carte de crédit bien pleine qui laissait présager de nombreuses virées shopping, à dévaliser les boutiques les plus tendances, notamment à Paris, la capitale de la mode !

Heureusement qu'ils voyagent à bord d'un avion privé, sinon l'excédent de bagages aurait coûté la moitié du budget du voyage à la prod' !

La jalousie de ne pas avoir une mère fortunée m'allouant un budget « fringues » annuel équivalant à six mois de loyers new-yorkais aurait pu me titiller, mais sincèrement le fait d'avoir autant de vêtements ne m'attirait pas du tout. J'avais déjà du mal à décider ce que j'allais mettre tous les matins avec le peu de choix qui s'offrait à moi, alors imaginez avec un dressing ultra rempli...!

Oui, bon, ok, je reconnais que c'est un argument pourri pour ne pas être jalouse, mais on fait ce qu'on peut !

Nous entrâmes donc chargées comme des mules dans l'aéroport. L'intérieur du Terminal grouillait de monde. Des tas de personnes indifférentes se croisaient, s'apprêtant soit à partir, soit à rentrer de voyage. Certains, reconnaissables à leur costume, voyageaient sans doute pour affaires, tandis que d'autres, en mode plus cool, étaient là pour faire du tourisme. Je vis des gens avec des mouchoirs, dire au revoir à leurs proches ou d'autres encore, sauter au cou des nouveaux arrivants, accueillant ceux qui leur avaient tant manqué. Des hôtesses, habillées dans les couleurs de leur compagnie, discutaient dans un coin, tandis que des Stewards avec un sourire « ultra-brite », renseignaient avec gentillesse des voyageurs perdus. Le panneau d'affichage ne cessait de changer ses informations et certains retardataires courraient à en perdre haleine, malmenant leurs bagages derrière eux, pour rejoindre leur salle d'embarquement.

Reality - Tome 2 - Abby aux Pays des Merveilles... ou pas (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant