Reality - Tome 2 - Abby aux Pays des Merveilles... ou pas (Terminé)

Épilogue

Un an s'était écoulé depuis cette nuit cauchemardesque où Laura avait fini par se suicider.

Je souffrais encore parfois des côtes, mais dans l'ensemble, je me portais comme un charme. Ma convalescence avait pris pas moins de six mois. Elle fut sans doute retardée par mon état psychologique, affaiblit lui aussi. Mais pas pour les mêmes raisons... les six premières semaines, j'avais été à ramasser à la petite cuillère. J'avais fait ma rééducation par obligation. Ça avait d'ailleurs été la seule chose qui m'avait faite sortir de mon lit. J'avais perdu le goût de tout. Et puis, j'avais partagé tellement de choses avec Tyler, que tout ce que j'aimais me rappelait celui que je tentais par tous les moyens d'oublier.

Il fallait que je parte.

Et plus les jours étaient passés et plus c'était devenu évident, voire même urgent.

Ainsi, après 4 mois, quand j'avais été en mesure de marcher un minimum, mon cousin m'avait proposé de partir quelques temps avec lui en France. Toute cette histoire l'avait fait réfléchir, et il ne voulait pas rester fâché avec son père. Il n'en avait qu'un et redoutait de regretter sa colère, le jour où son paternel viendrait à mourir. Maggie avait très bien compris le choix de son fils et l'avait même incité à le faire.

C'était vraiment une bonne mère !

Nous étions donc partis tous les deux pour Lyon. La vie y avait été très sympa. J'avais repris petit à petit confiance en moi, mais j'avais continué à me méfier énormément des gens. L'expérience de Laura m'avait vraiment marquée au fer rouge et rendue craintive. Mais j'avais plus que tout confiance en Sam qui faisait un merveilleux pare-feu anti mauvaises personnes. Car, évidemment, mon histoire avait fait le tour du monde et beaucoup de gens me reconnaissaient. Au début, j'avais été la pauvre ex-petite amie de Tyler Edwards qui avait subi la rage d'une stalker. Mais j'avais gardé espoir de redevenir très vite juste Abby, une jeune femme américaine vivant sur le vieux continent.

Et puis, dois-je rappeler que Tyler avait été mon premier grand amour ? Et ça, quoiqu'il se soit passé, c'est quelque chose que l'on n'oublie jamais.

Les cicatrices corporelles seront toujours là pour me rappeler cette période de ma vie. Les gens n'auront donc pas besoin de m'en parler pour que je m'en souvienne.

- Abby, tu n'es pas prête ? Demanda Milly, plus belle que jamais dans cette robe rouge limite scandaleuse pour les circonstances, mais qui, sur elle, rendait terriblement bien.

- Si, bientôt. J'arrive. Je finis ce que je fais, assurai-je en posant mon stylo.

Son sourire est vraiment radieux ! Ça fait plaisir de la voir vraiment heureuse.

Depuis qu'elle s'était mise avec James, elle rayonnait. Après un an de relation normale et exclusive, je reconnaissais volontiers que je m'étais montrée trop dure avec ma sœur, le jour où j'en avais discuté avec James. Il avait eu raison sur toute la ligne. Et d'ailleurs, grâce à lui, j'avais réussi à creuser un peu la carapace de ma sœur. J'en avais beaucoup appris sur elle et comment elle avait vécu certaines choses de notre passé. Je compris qu'elle avait toujours usé d'un masque pour se protéger. Elle avait en réalité toujours eu peur d'être abandonnée par les autres, et surtout par sa famille. Nous avancions donc doucement vers une belle relation fraternelle.

La distance causée par mon voyage en France mêlée à l'inquiétude qu'elle avait ressenti après ce qu'il s'était passé, firent que nous nous étions appelées quasiment tous les deux jours, juste pour papoter. Ainsi, je pouvais désormais affirmer que j'avais une sœur gentille, attentionnée et terriblement drôle.