Elémentaires tome 1 : Beginning

Prologue

La nuit était noire et la pluie tombait avec force dans les rues obscures. Personne n'osait sortir par ce temps. Cependant, des pas se faisaient entendre, frappant légèrement le sol humide. Une silhouette masculine encapuchonnée avançait lentement, les mains dans les poches.

L'homme se stoppa sur une grande place, devant de grands escaliers qui permettaient l'accès à une grande gare qui, jadis, respirait la joie de vivre. A présent, ce n'était plus qu'un grand bâtiment aux murs obscurs, dont le toit menaçait de s'effondrer.

L'homme fixait attentivement l'édifice face à lui. Après de longues secondes d'immobilité, il reprit sa progression et monta les marches avec la même lenteur. Lorsqu'il arriva au sommet il inspira profondément, savourant le silence de cette soirée pluvieuse. L'homme baissa la tête et ferma les yeux. Le silence était brisé...

Des pas rapides résonnèrent sur les graviers, en bas des escaliers. Des voix se faisaient entendre et en quelques secondes, l'ancienne gare fut encerclée. L'homme soupira silencieusement et se retourna, conservant cette même nonchalance. Ses yeux s'agrandirent légèrement avec amusement. La raison ?

Il avait à présent face à lui une centaine d'hommes armés qui le visait. L'homme laissait son regard ironique se poser sur chacun des militaires qui lui faisaient face. Gardant les mains dans les poches il avança d'un pas, puis de deux. A l'extrémité de la première marche, il observa avec plaisir tous ces inconnus pointer leurs armes meurtrières pointées sur lui.

L'homme posa un pied sur la première marche et un ordre prononcé en anglais ordonna aux soldats de tirer au moindre mouvement. Il laissa un sourire naître sur ses lèvres puis porta une main sur l'attache de son manteau et l'ouvrit, laissant tomber le vêtement sur le sol humide. Puis de ses deux mains gantées, il retira la capuche qui lui masquait le visage.

Les militaires se crispèrent sur le manche de leurs armes. L'homme qui leur faisait face...n'avait rien d'humain...Le sourire de l'inconnu s'agrandit, se délectant des expressions de peur qu'il apercevait sur certains visages. Un éclair blanc zébra le ciel, laissant échapper un grondement sourd. L'homme avait les yeux posés sur le ciel nocturne puis il finit par reposer toute son attention sur les soldats qui menaçaient de le tuer à tout instant.

Son sourire s'effaça et son regard luisait soudain de rage. Il serra ses poings gantés et secoua brièvement la tête pour chasser la pluie qui humidifiait de minute en minute ses courts cheveux noirs. L'homme descendit à nouveau une marche tandis que des détonations résonnaient dans la nuit noire.

Les soldats vidaient leurs armes, ne visant plus que la fumée grise qui avait enveloppé leur cible. Après de longues secondes, le chef hurla quelque chose et le silence régnait à nouveau. Tous les militaires retenaient leurs souffles, attendant de voir le cadavre de l'homme gisant sur les marches. Mais une fois le nuage gris dissipé, les soldats se figèrent de peur.

Face à eux, l'homme aux cheveux noirs les regardait avec amusement, la tête penchée sur le côté et les mains toujours fourrées dans les poches. Toutes les balles tirées plus tôt gisaient sur le sol face à l'inconnu.

Le chef contracta la mâchoire et cria un nouvel ordre. Les soldats rechargèrent à une vitesse impressionnante leurs armes et se remirent à faire feu. L'homme lâcha un soupir exaspéré et continua de descendre les marches calmement. Les chargeurs se vidèrent tout aussi rapidement et, à nouveau, la cible n'avait aucune séquelle.

Elle narguait même les militaires avec son sourire ironique plaqué sur un visage fin et blanc. Les hommes armés se glacèrent d'effroi. On pouvait, en effet, très nettement apercevoir un mur translucide qui tournait rapidement autour de l'homme. Les soldats, désespérés, se remirent à tirer et l'homme se décida à les attaquer.