Partie 15-1

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Le lendemain matin, ayant entendu du bruit en provenance de l'entrée, j'avais rabattu les draps en vitesse et je m'étais levée d'un bond. Personne ne semblait avoir partagé mon lit cette nuit-là et je m'en étais félicitée intérieurement.

Une fois lavée et habillée, je m'étais dépêchée de rejoindre le salon sans plus attendre pour confronter la personne que j'y trouverais.

Je me tenais donc devant Monsieur Sexy et nous nous défions du regard depuis déjà plusieurs minutes, attendant que l'un de nous deux se décide enfin à prendre la parole.

Je comptais bien tenir ma résolution de la veille et, cette fois-ci, j'étais décidée à lui faire cracher le morceau sans lui laisser l'occasion de se défiler. Mais je méditais encore sur la façon dont j'allais l'amener à se confier.

— Ça te change, annonça-t-il finalement, mettant ainsi un terme à notre affrontement muet.

Je mis quelques secondes à réaliser qu'il parlait de ma nouvelle couleur de cheveux.

— Heu, merci... enfin, je crois, répondis-je sans grande conviction.

Voilà, c'est bien, le dialogue est engagé, maintenant tu lui fais sa fête !

J'inspirai profondément pour trouver la force de me lancer à mon tour.

— Qui est Lilū ?

Bon, j'aurais probablement pu trouver meilleure entrée en matière mais au moins mon approche avait le mérite de ne laisser aucun doute quant à mes intentions.

— Qui donc ? s'étonna faussement Keran.

— Tu sais très bien de quoi je parle alors cesse de tourner autour du pot... Monsieur Sexy, ajoutai-je dans l'optique de le faire céder plus facilement.

Après tout, maintenant qu'il connaissait le surnom que je lui avais donné, autant l'utiliser à bon escient. D'autant plus qu'il semblait particulièrement apprécier que je m'adresse à lui de cette façon.

Le petit soubresaut que fit sa lèvre lorsqu'il m'entendit prononcer ces derniers mots confirmait d'ailleurs cet état de fait.

— Je ne suis pas dupe, si le moustique l'a mentionné ce n'est pas pour rien, repris-je en voyant qu'il ne parlait toujours pas.

— Une simple insulte angélique, pour autant que je sache. Il aurait tout aussi bien pu dire « fils de pute ». Ces créatures ont leur propre jargon, tous comme les humains. Ne t'arrête pas à cela Nae.

— Arrête de me prendre pour une conne, Keran ! fulminai-je. J'ai vu la fresque dans le bureau de Trevor, tu ne me feras pas croire qu'il s'agit là d'une pure coïncidence.

Il tiqua en comprenant qu'il ne parviendrait pas à m'embrouiller sur ce coup. Je le sentais mal à l'aise, même s'il s'efforçait de ne toujours rien laisser paraître.

— Où veux-tu en venir au juste, Nae ?

Il prononçait mon prénom d'une telle façon que tout mon être vibrait à ce son, même si l'effet n'était en rien comparable avec celui que me procurait la voix de Trevor.

— Je veux savoir ce que tu me caches, je veux comprendre, me repris-je.

— Il n'y a rien à comprendre.

— Tu n'es pas humain, c'est ça ? me hasardai-je sans tenir compte de sa non-réponse.

Mais il ne disait toujours rien. Il persistait dans son mutisme.

— Répond-moi ! Nom d'un chien ! m'emportai-je.

— Bon sang, mais qu'est-ce que ça peut te faire de savoir qui je suis ou ce que je suis, Nae ?! Qu'est-ce que ça va t'apporter de plus ? Tout ce que tu dois savoir c'est que ton vœu sera bientôt exaucé. Dans deux jours à peine, tu seras débarrassée de cette ville, de ces foutus anges, et de moi par la même occasion. C'est ce que tu voulais, non ? Alors pourquoi tu me fais chier avec tes questions ?! explosa-t-il à son tour.

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Where stories live. Discover now