C♢arl

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  -Carl, raconte-nous ton fameux secret.

Au début, j'avais envie d'ignorer la petite blonde mais lorsque je me suis rendu compte que j'avais les cinq regards posés sur moi d'une manière insistante, j'ai bien dû me rendre.

   -Je ne peux pas passer mon tour?, ai-je tenté. Enfin, je veux dire que j'accepte de révéler mon secret mais je ne me sens pas prêt d'en parler tout de suite.

Tabitha a soupiré. Cette dernière est très forte pour me mettre sur les nerfs et j'aurais préféré ne pas être tombé à sa table.

En fait, si je n'avais pas envie de parler de ce que je cachais, c'était à cause de cette fille. J'avais bien trop peur qu'elle lance une rumeur à mon propos en changeant les informations.
Je savais qu'elle ne le ferait certainement pas étant donné que j'allais découvrir son secret aussi mais malgré tout, cela me refroidissait quand même fortement.

   -Tu sais que tu peux le dire, aucun de nous ne te jugera, a essayé de me rassurer Eglantine.

Je savais qu'elle, elle ne répéterait rien étant donné que je savais déjà ce qu'elle avait à nous dire.
Par contre, il y avait quand même encore trois personnes après moi, dont la gothique.

   -Allez, Carl, lâche l'affaire, s'est exclamée cette dernière. Je n'ai aucune raison d'aller répéter ce que tu vas me dire. Mes potes et moi avons d'autres problèmes que de s'occuper de toi.

J'ai été surpris. On aurait dit qu'elle était capable de lire dans mes pensées et cela ne mettait pas vraiment en confiance.
Pourtant, Roxane et Sulivan m'ont encouragé afin que je ne traîne pas la chose beaucoup trop longtemps.

   -OK, je vais le dire mais je suis certain que vous êtes tous indirectement au courant, ai-je commencé.

Le regard du petit Émile s'est élargi, sans que je n'en comprenne la raison. Il ne semblait rien lier à mon image ou alors, justement il s'imaginait quelque chose de bien étrange et pensait que j'allais le confirmer.

   -Je fume, ai-je simplement dit.

Comme je l'avais imaginé, Tabitha a éclaté de rire suite à ce que je venais de dire. Et c'était exactement pour cette raison que je ne pouvais pas la supporter.
Il est vrai que je suis aussi cynique qu'elle mais malgré tout, son comportement m'a toujours pris la tête.

   -Excuse-moi de te décevoir, chéri, mais on le savait tous que tu fumais, a envoyé l'adolescente aux vêtements sombres.

Si elle commençait à faire ce genre de remarques sans cesse, la conversation n'aboutirait jamais.
Je n'ai donc pas pris en compte ce qu'elle avait dit et ai continué, pour les quatre autres.

   -Je fume des joints, ai-je précisé.

La grande fille aux cheveux noirs a franchement rigolé et sans aucune discrétion. Si elle avait eu envie de m'enrager, elle avait réussi son coup haut la main car je me suis violemment levé et ai quitté la table. J'en avais marre de ce comportement hautain et impoli. Déjà que je ne l'aimais franchement pas, si en plus, elle venait à faire des remarques incessantes, les choses n'allaient pas avancer, c'était sûr.
J'ai donc décidé de sortir du self et de monter jusqu'à l'arrêt de bus. Ce jeu commençait à véritablement me prendre la tête et le fait d'être dans le même groupe que Tabitha ne m'aidait pas.

Au moment où j'ai posé la main sur la poignée de la grande porte pour quitter le bâtiment, j'ai entendu des pas se diriger vers moi. Je n'ai même pas été surpris de voir que ce n'était personne d'autre que Monsieur Lefebvre.

   -Que me faites-vous, Monsieur Haslemere?, a calmement lancé le quadragénaire.

Au début, je n'avais pas envie de lui répondre et de sortir sans rien dire pourtant, j'ai dû me rendre lorsqu'il m'a attrapé par la manche. Ce n'était pas d'une manière méchante mais ça m'a quand même calmé.

Tour de tableWhere stories live. Discover now