Chapitre deux

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Seulement laisser le temps agir. - Jaily


– Jamais plus, je ne referais ça, jamais ! Criais-je en donnant un coup de pied dans une canette de soda délabré.

J'étais extrêmement irrité. Je venais de sortir de la salle de sport, c'était le pire entrainement de toute mon existence. Autant dire, que Justin m'avait terrifié et énervé à la fois, est-ce possible ? Ce type, m'a littéralement brisé, je suis recouverte de bleue. Quand on dit que l'on s'entraîne, on fait semblant, ce n'est pas un vrai combat, mais lui il y est allé à fond. Je suppose que c'était une sorte d'avertissement. Je me suis vraiment sentie faible face à lui, je n'ai réussi à le toucher qu'une seule fois. J'en ai vraiment marre. Je suis fatiguée, affamée et énervée. Bien sûr, il n'est pas venu s'excuser, oh non, ce n'est pas le genre de monsieur Bieber, non, il m'a juste gratifié d'un regard amusé. Mon entrainement n'a servi à rien. Mon but était de pouvoir me défendre, mais au final, je suis toujours aussi faible. La ruelle dans laquelle je m'avançais était sombre et je ne voyais rien. J'avais mal aux pieds et mes talons n'arrangeaient pas les choses. Je laissais un juron quand on m'agrippa le bras pour me plaquer contre le mur de béton frais.

– Tu veux un conseil Andrews ? Me dit mon agresseur.

– Bieber, jamais tu me lâches ou quoi !

– Arrête d'avoir peur comme tu le fais ! Tu as de bonne capacité, mais la peur te paralyse. Je sais que je t'effraye et j'aime bien ça, c'est mignon, tu ressembles à un petit chien.

Mignon ? Chien ? Je vais le tuer. Je relevais mon genou et lui donna un coup bien placé dans son entre-jambes. Il se plia en deux de douleur et m'insulta de tous les noms. Je gardais mon calme, approchais mon visage du sien avant de répliquer :

– Écoute Bieber, je suis désolée pour tout, vraiment. Je sais que tu me suis et ouais, ça m'effraie parce qu'en ce moment, tout le monde me menace ! Alors, t'es mignon, mais tu dégages, tu dégages de ma vie ! Tu me provoques ? Tu me demandes de ne plus avoir peur ? D'accord, mais fais attention à toi. Après tout, je suis la soeur de mon frère hein.

Je tournais les talons et le laissa là, en plein milieu d'une ruelle sombre. Au croisement d'une rue, je me mis à courir. J'arrivais chez moi, je rentrais dans l'appartement, ferma la porte et ferma le verrou. Je me plaquais dos à la porte, puis poussa un énorme soupire. Qu'est-ce que j'ai fait ? Il va vraiment vouloir me tuer maintenant, bordel. Il faut vraiment que je pense à ce que je dis avant de parler, j'ai honte. Mon assurance était vite partie...
Je croisais mon frère dans la salle de bain, du moins, la petite-amie de mon frère ce qui me fit comprendre qu'il était bien là. Je n'étais pas d'humeur à aller le réprimander pour le fait qu'il ne m'avait pas appelé de la journée. Sa copine, je la connaissais un peu, ce n'est pas le genre de fille qui vient chaque jour le voir seulement pour du sexe. Elle avait le même âge que lui, seize ans. Elle étudie au même lycée que lui et elle est très douée. C'est une fille très belle qui ferait craquée n'importe quel homme. Ces longs cheveux blonds fessaient ressortir son teint pâle et mettaient en valeur ses iris azur. Elle avait tout de la fille parfaite, elle s'exprimait bien à l'oral, choquant lorsque l'on voit dans quel milieu elle vit, sa mère est une femme au foyer qui n'a jamais travaillé, quant à son père, il est revendeur de drogue. Son style est distingué, elle n'a pas besoin de maquillage pour paraître fraîche, elle pourrait être mannequin. Peut-être devrais-je me méfier d'elle ? Je ne sais pas. Et puis, mon frère l'aime beaucoup, alors je n'ai pas vraiment de raison de m'interposer entre eux. Je me glissais rapidement sous la douche. L'eau chaude coulant sur ma peau me relaxait. Il ne reste que quatre longues journées avant le week-end, ce n'est pas si long. J'aimais le week-end. C'était les deux jours où je pouvais faire ce que bon me sembles. Le samedi je cours le matin, je passe au cimetière puis je passe le reste de la journée avec mon frère ou à m'occuper de ma mère. Le dimanche, j'en profite pour m'occuper de moi, il le faut bien. Une fois sortie, je me pressais me plonger dans mes draps. Je m'endormis aussitôt en oubliant presque la terreur qui m'habitait.
Les jours suivants se passèrent lentement, surement. Ils se ressemblaient tous, le même quotidien. Les cours sont les mêmes, les sourires que l'on s'adresse sont les mêmes, les menaces courent toujours, la peur reste permanente. Avant, je pensais que la peur n'était pas néfaste, c'était seulement quelque chose de passager, que les personnes fortes s'en sortaient facilement. Avant je croyais que j'étais forte. Mais plus le temps passe et plus je me rends compte que chaque partie de moi me font ressembler à un robot désormais. C'est effrayant. C'est effrayant de voir ce que l'influence des gens peuvent avoir sur vous.

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