Chapitre six

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J'avoue être perdue. - Jaily

Les papillons dans le ventre, le cœur qui bat trop vite et l'incapacité d'aligner deux mots ensemble. N'est-ce pas les symptômes de l'amour ? Impossible, pas pour moi. Pourtant, l'idée ne me déplaisait pas. Ces palpitations me faisaient sourire, c'était ridicule. Moi, amoureuse ? Pas maintenant, pas de cette manière... Et surtout pas de lui.
J'entendis retentir la sonnette de la maison. Je savais que c'était lui, qui d'autre ? Je pris mon sac que j'enfilai sur mon dos et descendit les marches deux par deux. Je signalai à ma mère que je partais pour le lycée, mais je n'eu aucune réponse. J'ouvris la porte et le vit lui, accoudait contre le mur. Son tee-shirt blanc laissait apercevoir son torse et ce sourire qu'il affichait me coupait la respiration quelques secondes. J'étais vraiment amoureuse de lui.

- Tu es en retard, Justin. Soupirais-je.

- Il n'y a vraiment que toi qui te soucis de ça.

Je lui jetai un regard noir en guise de réponse. Lui, rit. J'ignore pourquoi je ne me suis pas défendue. Dans ce rapprochement, je veux dire. Quand Justin m'a trouvé, j'ai trouvé cela bizarre, qui ne l'aurait pas fait ? Je veux dire, il me déteste, menace de me tuer, me fait du mal, me relâche puis s'intéresse à moi ? C'est une relation compliquée, j'en convois. Et pourquoi je ne me suis pas défendue ? Pourquoi ne l'aie-je pas repoussé quand j'en étais encore capable. Maintenant je me trouve lié à lui, et je le regrette. Vraiment... Parce que je suis faible et je sais qu'il le sent. Et il en joue.
Lorsque nous sommes arrivés au lycée, les premières fois, les gens ont ri, littéralement. Ils pensaient que c'étaient une sorte de blague que Justin me faisait, et je le pense encore aujourd'hui. Ce garçon est difficile à cerner. Puis, les jours ont passé et il est toujours venu me chercher le matin. Il me demandait si j'allais bien et le soir c'était les mêmes routines... J'avoue être perdue.
Je déteste les regards des gens, ils jugent constamment. Sans même te connaitre, sans même t'avoir déjà parlé. Ils sont là derrière toi et se moquent de toi, quoi que tu fasses. Avant je faisais partie de ces mauvaises personnes, mais depuis que j'ai été rejeté, je vois les choses différemment. J'ai beaucoup pleuré, crié et j'ai souvent souhaité oublier. Mais ce souhait ne s'est jamais réalisé alors j'ai compris que la chose à faire et, de faire avec. Alors, c'est ce que j'essaye de faire, faire avec. Mais lorsque Justin est à côté de moi, qu'il sourit comme si rien ne c'était déroulé, j'ai du mal à croire en sa sincérité. Et pourtant, lorsque j'ai envie de l'éloigner le plus loin de moi, le rejeter loin de ma famille et de ma vie, il me sourit et je sais que j'en suis incapable, parce que je l'aime. Au départ, je ne voulais pas l'admettre, aimer Justin Bieber, c'était indésirable. Mais il est si gentil et attentionné à mon égard, comment résister ? Personne n'a la solution.
Aujourd'hui mon premier cours était sciences et mon professeur a décidé de me mettre avec une de mes chères amies. Je fus réticente et vraiment mal à l'aise, mais quand le professeur annonça que la note conterait double pour le trimestre, je pris sur moi et me dirigea vers son bureau.

- Salut. Murmura-t-elle.

- 'Lut.

- Comment vas-tu ?

- Mieux, merci. Répondis-je en lisant les consignes.

- Alors... Hum... Tu sors avec Justin maintenant ? Me questionna-t-elle timidement. 

Je n'avais pas levé la tête, mais je savais déjà que tous les élèves de la classe me fixaient, attendant ma réponse. Je pris le temps de soigneusement ranger le plan de travail, remerciant notre professeur lorsqu'il nous apporta nos grenouilles. Ania n'avait pas bougé, comme si elle avait peur que je lui enfonce le scalpel dans l'estomac ou quelque chose du genre. Depuis quand suis-je devenue si effrayante ?

- En quoi cela te concerne ?

- Et bien, tout le monde en parle.

- Ecoute Ania, je n'ai plus à te révéler quoi que ce soit sur ma vie, vu que l'on n'est plus amie. Ne me sort pas l'histoire de : oh je suis désolée, mais n'oublie pas que ton frère à tuer une petite fille. Comment veux-tu que je l'oublie ? Justin et moi sommes amis, il est très gentil et s'intéresse à moi. Ca t'étonne ? Maintenant tu diras à tous tes petits acolytes de ne pas se mêler de ma vie, d'accord ? Je repris mon souffle et souris comme si je n'avais rien révélé. Tu commences à la découper ou je le fais ?

Le cours c'était terminé dans une atmosphère plutôt pesante. J'estimais que mon travail avait été bien mené et que j'allais obtenir une bonne note. C'est ce qu'il me vaut en ce moment d'ailleurs. Pas que mes moyennes sont en chutes libres, bon d'accord, elles le sont.


...


Je rejoignis les toilettes des femmes. Les bras tendus de part et d'autre du lavabo, la tête penchée vers l'avant, je soupirai bruyamment. Je défis le chignon que j'avais fait lors du cours de sciences. Je me mis de l'eau sur la figure. Des mains vinrent entourés ma taille et un murmure me parvint aux oreilles :

- Alors, nous sommes juste amis ?

- C'est les toilettes des filles ici, sort. Dis-je en le repoussant.

- De quoi tu as peur ?

- Je n'ai pas peur.

- Menteuse.

- Sors.

- Pas avant que tu ne m'ai répondu. Dit-il tout souriant.

- Oui, nous sommes amis... Soupirais-je.

- J'aurais espéré que tu ne dises pas ça.

Il avait attiré mon attention. Je relevai mon regard vers le sien. Que voulait-il dire par là ? Je l'interrogeai du regard tandis qu'il me plaqua sur le bord du lavabo.

- Je sais que tu le ressens aussi. Dit-il en se rapprochant de moi.

- Ressentir quoi ?

- Ce désir. Déclara-t-il.

Son visage était à quelques centimètres du mien. Je passai ma langue sur ma lèvre supérieure, quelle tentation ! C'est alors que je le suppliais mentalement de m'embrasser qu'il le fait. Un baiser brutal, mais si... Délicieux.


...


La sonnerie retentit, me faisant sursauter. Ma tête cogna le mur froid des WC. Je m'étais endormi, ce n'était qu'un rêve... Un rêve vraiment frustrant qui ne faisait que confirmer mes doutes. J'étais belle et bien amoureuse de Justin. Je soupirai bruyamment, je regardai mon téléphone, je venais de rater mon heure de littérature. Merde ! De toute manière je déteste ce cours, et puis, la journée était finie, je n'avais qu'à rentrer chez moi en tentant d'éviter Justin...
Pourquoi j'aime ce mec ? Pourquoi lui ? Il n'en a surement rien à faire de moi. Comme si mon rêve pouvait se réaliser, comme si j'avais une chance, comme si... Sans m'en rendre compte, les larmes étaient tombées. Je n'aurais jamais une seule raison d'être heureuse.
Je sortis des toilettes en furie, la capuche de ma veste remontée sur ma tête, je marchais vite ma tête baissée. J'ai foncé dans pleins de monde sans  m'excuser, jusqu'à que lui se plante au milieu de mon chemin, Justin, toujours lui.

- Tu vas ou comme ça ? Demanda-t-il en m'empoignant le bras.

- Dégage. Lui dis-je en lui lançant un regard noir.

- Oh Jaily, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi ton maquillage a coulé ?

- Je vais bien, ok. Je suis bien sans toi. Le mieux c'est que tu ne t'approches plus de moi, que tu m'oublies, que tu dégages de ma vie, d'accord ?

Il finit par me lâcher, il était en colère, je le voyais dans ses yeux. Je ne pris pas le temps de le détailler plus en détails, que je partis rejoindre mon arrêt de bus. Je pris place au fond, me plaqua contre la vitre et lança ma musique favorite. Le trajet me parut être une éternité. Soudain, un des passager vint s'asseoir à mes côtés sans politesse. Je me redressai et le fixa, il me semblait familier. Je ne cherchai pas à comprendre et tourna la tête vers le paysage citadin qui défilait. Jusqu'à ce que je sens quelque chose de dur sur ma côte droite, je baissai la tête et découvrir un pistolet braquait sur moi.

- Tu ne dis rien et ne fais rien. Tu vas descendre au prochain arrêt tranquillement, sans rien n'entreprendre, d'accord ? Déclara mon voisin.

J'étais pétrifiée, j'hochai de la tête afin d'approuver les règles. Le bus ralentit puis s'arrêta et je fis comme indiquait. Une fois descendue, il me suivait toujours et il n'était pas seul. Je réfléchis à un plan d'attaque, mais aucun ne me vint à l'esprit. Je me retournai soudainement et je reçu un coup sur la tête. C'est quoi encore cette histoire ? Qui sont ces gens ?

- C'était vraiment nécessaire de l'assommer ?  Parvins-je à entendre.

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