L'amour au temps d'Excalibur [TERMINÉ]

32.

Elise se dirigea vers l'endroit qui conduisait, lui semblait-elle, là où elle l'avait vu. Elle eut tout juste le temps de tourner dans le couloir qui y menait qu'elle vit Morgane partir tourner à l'autre bout.

Elle courut pour la rattraper, mais Morgane avait elle aussi presser le pas. Elles se lancèrent dans une course poursuite dans les couloirs de Camelot qui dura plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'Elise débouche sur les jardins, toute trace de Morgane évaporée.

Pourtant, elle était certaine que la sœur d'Arthur se cachait ici. Elle avança prudemment, regardant tout autour d'elle, la cherchant. Elise pensa qu'elle aurait dû partir avec le poignard de Laure, pas qu'elle eut pensé s'en servir, mais au cas-où. Peut-être aurait-elle dû emmener quelques gardes avec elle également. Elle n'avait pas pensé à grand-chose en la voyant, sauf l'empêcher de nuire à nouveau. Ne pas faire en sorte qu'elle puisse s'en sortir à nouveau.

Elise sentit la lame de Morgane sur son flanc avant de sentir sa présence. La sœur d'Arthur l'enserra de ses deux bras, l'empêchant d'agir. Elle rua, mais son adversaire semblait avoir une poigne supérieure à la sienne.

Finalement, Morgane la relâcha et elles se firent face toutes les deux.

- Pourquoi tu ne cesses de t'en prendre à Arthur ?

- Parce qu'il n'est que le bâtard d'un homme sans morale. Il ne mérite pas d'être sur ce trône.

- Tu es aussi sa fille, pourtant.

- Tais-toi. Je ne suis pas sa fille, je suis celle de Gorlois.

- Pourtant, si Uryen t'as suivi, s'il pensait avoir les moyens nécessaires de contrer Arthur, tu as dû lui promettre être la fille d'Uter et que tu l'épouserais, c'est ça ?

Elle prenait conscience de cette partie du plan de Morgane à mesure qu'elle le disait.

- Uryen était un sot qui croyait ce qu'il voulait pour grimper sur le trône. Comme s'il aurait pu l'avoir...

- Ainsi c'était ça ? Tu voulais te débarrasser de ton frère...

- N'emploie pas ce mot ! cracha Morgane

- Tu voulais te débarrasser de ton frère pour monter sur le trône, s'entêta Elise. Peu importe la façon dont tu allais y parvenir. Les pictes, Uryen, tout était bon pour ça. Tu aurais écarté le problème une fois reine. Tu les aurais tous exécutés.

- J'ai subi Uter toute ma jeunesse. Il voulait l'exclusivité de ma mère qui la lui donnait de bon cœur. J'ai grandi seule, sans parent. Elle le pleurait, Arthur, tu sais ? Sans arrêt, elle pleurait son absence. Mais jamais, elle n'a fait attention à moi. Peut-être pensait-elle que j'étais l'enfant de Gorlois également. Quand Uter a été blessé et que j'ai appris qu'Arthur était vivant et qu'il avait fait de lui son héritier, je suis entrée dans sa tente et je l'ai tué sans aucun remord. S'il n'y avait pas eu ce maudis Merlin, j'aurais pu parvenir à mes fins.

- Tout ça n'excuse pas ton comportement.

- Je n'aurais pas le droit de monter sur le trône et toi, si ? Ne crois-tu pas que j'ai vu votre comportement à toi et lui. Ne joue pas les innocentes.

- Oui j'aime Arthur, mais je n'ai aucunement l'intention de monter sur le trône.

Morgane ricana.

- C'est ton erreur, pas la mienne.

- Non. C'est toi qui a tort. Ta mère était Reine et elle avait du pouvoir. A-t-elle était heureuse ? Penses-tu pouvoir être heureuse ?

- Le bonheur n'entre pas en ligne de compte.

- Le bonheur est la seule chose qui entre en ligne de compte.