Torn Apart

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Je ne répondis pas, et me contentai de prendre une autre cuillère de céréales chocolatées. Un peu plus tard, ma mère se réveilla. J'étais restée assise dans la cuisine à lire des bandes dessinées sur Deathtool. Ma mère se dirigea vers moi et embrassa le sommet de mon crâne avant de fouiller dans les placards et le frigo pour se faire un petit-déjeuner. Elle s'assit à côté de moi et mangea tranquillement. De temps en temps, elle gémit à cause de son entaille sur la joue. Je n'aimai pas la voir aussi abîmée.

- Allez! Tue-le ce soir! Regarde, elle est plus blanche qu'elle ne l'était, et ces cernes? Tu as vu les cernes qu'elle a?

Dans mon esprit, je demandai à Joe de se taire. Il n'avait rien à dire. Harley restait tout de même une très belle femme malgré ce qu'elle vivait en ce moment et ces horribles cicatrices sur les joues.

- Alors regarde bien ce sourire de l'ange qu'elle arbore, me suggéra-t-il dans un ricanement. Imagine la manière dont il a collé ce sourire éternel, murmura-t-il. Violemment, en hurlant, en la rabaissant, en la menaçant. Et elle rit parce qu'elle ne craint plus pour sa vie. Cela ne te met pas en colère?

Je voulus me boucher les oreilles, même si ce geste aurait été vain, mais je ne voulais pas que ma mère s'inquiète pour moi. Nous passâmes dans le salon. On regarda des séries en se goinfrant de sucrerie. On s'amusa à jouer aux cartes, au poker, à quelques jeux de sociétés C'était une après-midi mère/fille. On riait beaucoup, elle m'en apprenait plus sur elle et je lui en disais plus sur moi. Jamais je ne m'étais autant amusée avec une mère. Soudain, je pensai à Margot.

- Maman? Est-ce que je peux appeler tante Margot?

Elle soupira. Elle m'avoua qu'elle ne savait pas si c'était une bonne idée de l'appeler. Je lui dis que je voulais lui donner de mes nouvelles...

- Et je voudrais la remercier pour l'électrisation et la lobotomie, ajoutai-je avec ironie.

Harley Quinn

Je n'étais pas vraiment pour cet appel, mais rien ne permit de refuser. Je haussai les épaules et lui permis d'appeler Margot. Pendant qu'elle appelait ma sœur, je laissai un petit mot à ma fille. Je devais aller chercher des provisions. Je lui signalai que je m'en allai, elle me fit un signe de la tête et leva son pouce pour me dire qu'elle avait bien reçu le message.

Je devais aller faire quelques provisions, mais aussi voir quelqu'un... ou devrais-je dire lui régler son compte. Je me dirigeai vers la petite boutique d'arme dont un partenaire de mon poussin était le vendeur. Mais d'abord, un petit blue lagoon. Je me dirigeai vers le bar de Jimmy, à quelques rues plus loin du commerçant de mon poussin. Jimmy était ravi de me revoir.

- Ça faisait longtemps beauté, signala-t-il. Qu'est-ce que tu faisais?

- Oh! Rien de spécial. Tu sais, je suis un peu partout, répondis-je en haussant les épaules.

Jimmy me servit mon habituelle boisson bleue. Je lui dis qu'aucun autre barman ne lui arrivait à la cheville. Il me remercia et retourna servir d'autres de ses clients puis il revint vers moi. Il regarda tristement mon visage.

- Et celle là, c'était pour quoi, demanda-t-il en pointant du doigt ma nouvelle cicatrice.

- Oh! Ce n'est rien... Encore une dispute conjugale, répondis-je avant de siroter le blue lagoon.

Je vis encore le regard de Jimmy me dire qu'il ne comprenait pas pourquoi je restai avec lui. J'étais habituée à ne pas être comprise. Même le plus grand détective déguisé en chauve-souris n'avais jamais su résoudre l'énigme. Je terminai ma boisson et lui laissai un joli pourboire. Je me dirigeai vers la sortie du bar et envoya un baiser à ce bon vieux Jimmy. Il était temps que je cause à cet idiot qui a probablement vendu ma fille au téléphone. Quand j'ai vu la réaction de mon poussin après son appel, son regard noir posé sur moi, j'avais su qu'il s'agissait de Lucy.

J'arrive devant la boutique et enfonce la porte avec ma légendaire délicatesse. J'agressai cet idiot de Dario. Je me mis à côté de lui et plaquai violemment sa joue droite contre le comptoir. Je lui demandais ce qu'il avait dit précisément au Joker.

- J'ai juste dit qu'il y avait une gamine qui te ressemblait me prendre une arme.

Ma fille avait pris une arme ici? Mon sang commença à bouillir, je pressai un peu plus le crâne de Dario contre le comptoir et lui demandais de m'en dire plus.

- Elle n'a pas dit pourquoi elle voulait une arme, gémit Dario.

- Tu mens, l'accusai-je entre mes dents.

- Je te jure! Elle ne m'a demandé qu'un neuf millimètres, geignit-il.

Je relevai sa tête et la cognai aussi rapidement sur la surface du comptoir. Je regardai son visage, aussi rouge qu'une écrevisse. Il me regarda dans les yeux et marmonna entre ses dents qu'il ne me mentait pas.

- D'accord, tu ne me mens pas, chantai-je. Mais je vais quand même te donner une leçon.

Je relevai et cogna violemment sa tête à plusieurs reprise dans la caisse enregistreuse. Une fois bien assommé et dégoulinant de sang, je traînai son corps inerte vers la rue. Je cherchai dans son arrière boutique, une sorte de cordage pour le pendre par les pieds sur un lampadaire.Je trouvai mon bonheur et réalisais la petite punition de cet idiot de Dario. Ce n'était pas sans difficulté que je réussis à le hisser là-haut. Une fois terminé et le bout de la corde attachée à une borne incendie, je m'en allai en me frottant les mains. Il fallait maintenant chercher des provisions pour ma fille.

Lucy Quinzel

Après avoir balancé toute ma rancœur à tante Margot, je filai dans la chambre et tentai de me calmer. Mais Joe ajouta de l'huile sur le feu. Toujours à me dire d'utiliser cette colère comme une force pour sortir d'ici et trouver le Joker et le tuer. Il m'incita à enfiler ce maudit sweat couleur rubis, à chercher des munitions et lui mettre une balle dans la tête. Je n'arrêtai pas de tourner en rond, dans ma chambre, les mains sur la tête dans l'espoir qu'il se taise. Je pestai contre lui entre mes dents.

- Allez! Craque! Vas-y!! Débarrasse-toi de moi! Tu en meurs d'envie, insista-t-il.

- LA FERME! Je t'en supplie! La ferme, hurlai-je en frappant la porte du placard avec mon poing.

- Oui! Continue!! Énerve-toi, ce ne sera que mieux.

Je voulais me calmer, mais je n'y arrivai pas. Il me provoqua en me rabaissant, en disant que Harley serait tellement déçue de moi, que je n'étais pas digne d'avoir le sang du Joker dans mes veines. Il dit que je n'étais qu'une moins que rien, que j'étais aussi faible que ma mère. J'étais seule à la maison, ma mère n'était pas là pour m'aider à me battre contre lui, à m'apaiser avec sa douce odeur de fraise ou de barbe-à-papa. J'étais seule avec la voix qui voulait absolument que je commette l'irréparable et l'impossible... tuer un homme, tuer le Joker. 

Je me laissai tombée dans le lit, fatiguée de le supporter. Je serrai mes mains sur mes tempes, comme si je voulais étouffer Joe. Mais c'était une perte de temps, un effort vain, car jamais il ne se taira... il ne s'en ira que le jour où j'aurais tué le Joker. Je ne voulais pas le tuer, je ne pouvais pas... Ôter la vie d'une personne, aussi monstrueuse qu'elle puisse être, n'était pas une chose à prendre à la légère. Et ce sang, que je verrais toujours sur mes mains? Et si jamais j'appréciais la vue du sang, des tripes à l'air... Dans tous les cas, les conséquences seraient terribles...

- T'as fini de réfléchir? Allez! T'es plus que prête!

Je pleurai, je ne pouvais faire que ça. Je ne voulais pas sortir et risquer de le croiser une seconde fois. Je me souvenais au combien il m'avait fait peur, mais impossible de se rappeler de ce qui s'était passé... Ma mère avait raison... Je serais incapable de le tuer.

The Joke's On LucyWhere stories live. Discover now