L'étrange Noël De Monsieur Dickens ( Sous contrat d'édition )

Monsieur dans le passé ( Partie 1 )

— Réveille-toi. Maintenant.

— Hein ? Qu'est-ce que... 

Je m'assois comme un diable en boite dans mon lit, persuadé d'avoir entendu une voix. Mais je me rends vite à l'évidence qu'il n'y a - bien sûr - personne dans ma chambre. Je me suis réveillé cette nuit à de nombreuses reprises. Mes hallucinations de la veille au soir m'ont rendu complètement dingue. Le visage de Jack et tout ce que je crois avoir entendu de sa bouche ont littéralement hanté ma nuit. Alors malgré le froid glacial qui m'enveloppe dans cette chambre et qui renforce mon sentiment de fatigue intense, je suis ravi que cette nuit se termine enfin.

Me sentant maintenant pleinement éveillé, je regarde l'heure qu'affiche mon réveil. Minuit. Tout juste. Quoi ?!? La dernière fois que j'ai regardé l'heure, il était plus de deux heures ! Mais à peine ai-je fait ce constat qui m'a - je dois le dire - demandé un effort de concentration sur-humain, que j'entends au loin sonner les cloches de Saint Jean-Baptiste, depuis la 76ème rue. Le coeur battant à tout rompre, je les écoute d'une oreille attentive, et m'horrifie un peu plus à chaque coup compté. Deux. Six. Sept. Dix. Douze coups ! Il est bien minuit !

Bon sang, je suis bien plus fatigué que je ne le pensais...

Je me laisse alors retomber avec force sur mon matelas et me recouvre le corps de mon épaisse couette rouge.

— Lève-toi. Maintenant.

— Bordel ! Qui êtes-vous ? crié-je presque en même temps que je saute de mon lit.

Une femme se tient devant la porte de ma chambre. Je frotte vigoureusement mon visage de mes deux mains, certain d'avoir une nouvelle hallucination.

Je porte à nouveau mon regard vers le bout de mon lit, et la silhouette blonde a effectivement disparu.

— Non, mais je suis dingue ! J'ai vraiment un truc qui tourne pas rond !

La gorge sèche et l'estomac en vrac, je m'apprête à aller boire un verre d'eau, quand mon regard se trouve soudainement attiré par une lueur sur ma gauche.

Oh mon Dieu ! La femme se tient maintenant de l'autre côté de mon lit. Ses yeux dorés me fixent avec intensité et malgré la stupeur qui m'assaille, je reste comme pétrifié. Je dois être entrain de rêver. La silhouette semble flotter dans les airs, et le halo lumineux qui l'entoure lui donne un aspect fantomatique des plus flippants. Mais malgré la peur instinctive, je tente de recouvrer mes esprits en analysant ce que j'ai devant les yeux. Un rêve ou plutôt un cauchemar. Ou une nouvelle hallucination. Probablement.

— Ok. Là, j'ai vraiment un problème. Je suis en plein cauchemar, c'est ça ?

— Non, James, prononce avec lenteur la silhouette.

— Toute cette histoire ne me dit rien qui vaille. Alors si je ne suis pas en plein cauchemar, je suis de nouveau victime d'hallucinations. Génial !