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Maison, métro, lycée, métro, maison. Action quotidienne de ma vie ennuyante. C'est simple, ennuyant et extrêmement chiant. Bien que mon père soit un homme craint par la population, cela ne changera pas le fait qu'on ne m'aime pas à l'école. Les gens me dévisagent à la minute ou je passe la porte principale. Aucune personne n'ose me parler. C'est bien dommage parce que j'en ai des trucs à dire. Ce soir, sur le chemin du retour une idée me vint. Pourquoi ne passerais-je pas saluer mon père qui doit se trouver dans le club qu'il gère? C'est décidé, allons-y. Cela fait une éternité que je n'y ai pas mis les pieds. En fait, quand papa l'a acheté, il m'avait demandé des conseils pour décorer l'intérieur. Quelle âge avais-je à l'époque..? Douze ans? Donc il y a six années de ça, j'avais aidé à décorer un bar. Bien sûr, une enfant n'a pas vraiment le sens de la décoration. Il me semble avoir choisit de peindre les murs en rose sur lequel des gros néons multicolores avaient été suspendus. J'espère vraiment qu'il a penser à appeler un vrai architecte d'intérieur, sinon ça doit craindre à mort.
À cette heure là, il me semble que les employés commencent à se pointer. La double porte est gardée par deux énormes malabars aux bras croisés. Doucement, j'approche sans dire quoi que ce soit.
-Hey petite, l'entrée est interdite pour les moins de dix huit ans.
Je t'en ficherais du dix huit ans moi! Il ne me reconnait donc pas?
-Je souhaiterais voir le patron, ordonnais-je
Un rire grave sort du plus profond de son être:
-Il a d'autre chose à foutre que de s'occuper de gosse comme toi.
-Ah ouais? Fis-je en levant les sourcils.
-Tu ferrais mieux de décamper!
Simulation de crainte, yeux qui se baissent doucement pour fixer mes pieds.
-Oh.. je vais partir alors..
-Ouais c'est ça.
Alors je fais demi tour, lentement. Une fois à une dizaine de mètres mon pas s'accélère. Me voilà dans le sens inverse, fonçant droit sur la porte. Un saut me transporte au dessus des gardes et une de mes mains s'est agrippée à un embout métallique de la porte. Pendant ce temps, des bras musclés me tirent vers le bas.
-Lachez moi! Criais-je en battant des pieds.
De ma main libre, je tambourine l'entrée. Finalement un des gars réussi à me décrocher. Il me regarde dans les yeux avec une certaine méchanceté.
-Si ce n'était que moi, j'aurais pris un malin plaisir à te rouer de coups. Retourne voir ton père gamine, c'est presque l'heure de se coucher, lance-t-il méchamment.
Je lui crache à la gueule et il s'essuie avec un air plus qu'hystérique.
-Mais tu vas dégager!

Quelle enfoiré! Oser me parler comme ça n'est pas permis. Heureusement, mon téléphone va me sauver la mise. Un petit message s'envoie à mon père et quelques minutes plus tard, la porte du bar s'ouvre.
Un grand gars au cheveux verts se tient debout, un nœud papillon noué autour du col de sa chemise blanche, les mains dans les poches de sa veste de costard noire.
-Le voilà.. soufflais-je en souriant ironiquement au garde qui m'avait malmené.
Cheveux verts est tout sourire.
-Ne serais-ce pas ma petite Hayden! S'exclama-t-il en écartant les bras. Poussez vous gros lards, laissez entré la princesse du bouffon.

A big Joke [Livre 1]Where stories live. Discover now