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Ça me rappelle quelque chose. Un soir, il y a peut être deux ou trois semaines de cela, je marchais tranquillement dans la rue de Gotham qui menait à la station de taxis. Il faisait déjà nuit. Les lampadaires éclairaient la rue, les voitures démasquait la route, les étoiles illuminaient le monde. Il n'était pas moins de six heures et demi, et pourtant les ténèbres enveloppaient déjà la ville de ses bras sombres. Il n'y avait pas un chat, hormis peut être la présence éventuel de véhicules circulant sur la chaussée. Quelques pas avant l'intersection qu'il me fallait traverser, un bruit dans mon dos me stoppa dans mon chemin. Je n'eus pas le temps de me retourner, une ficelle solide s'était enroulée autour de mon cou. C'était horrible, on aurait presque dit qu'elle s'enfonçait au plus profond de ma gorge. L'air venait à manquer. Mon assaillant m'avait ensuite tiré dans une ruelle sans lumière afin de mieux m'étouffer. Et puis on me libéra, sans plus d'explications. Derrière moi, le Batman se tenait tout droit. Son poing d'acier serrait celui de l'étouffeur qui hurlait de douleur. Et puis je ne sais comment, il s'est dégagé pour me foutre un coup tellement puissant que ma tête avait heurtée le coin pointu d'une poubelle. La douleur avait irradiée tout mon corps.
Une épaisse couche de peur me recouvrait, je courais difficilement à travers la nuit, le souffle coupé, pour atteindre la station de taxi.
-Vous allez bien mademoiselle? Demanda le chauffeur chauve une fois assise à l'arrière de sa voiture.
Dans le rétroviseur mon reflet me frappa au visage, soulignant une traîné de sang partant de ma tempe jusqu'au bas de ma joue.
-Oui..oui.. allez-y s'il vous plaît
Le voyage était court, mais horrible. Le souffle me manquait rapidement, créant de vive soubresaut dans mes poumons. Quelques fois même, ma vision se troublait et la route devenait trouble. Une fois devant chez moi, j'avais couru le plus vite possible, encore poursuivi par mon ombre. Une fois la porte passée, mon père fut la première chose que je vis.
-Ce n'est pas trop tôt! Un peu plus et c'était le retard complet jeune fille!
Il devenait flou, son visage, ses yeux.
-Tu m'écoutes quand je te parles Hayden? Reprit-il en s'avançant vers moi.
Mes cheveux cachaient le sang tombant doucement le long de ma joue. Je voulus lui répondre mais aucun mot ne sortit de ma bouche, juste un soupir presque inaudible. Et l'air revenait à me manquer à nouveau, comme si on m'étrangler encore. Mon premier réflexe fut de porter mes mains à mon cou et de tenter d'inspirer fort. Mais rien n'y faisait l'air ne passait pas.
-Hayden? Fit papa
Moi je suffoquais et mes yeux se fermèrent sur la silhouette indistincte de mon père.

Quand mes yeux s'ouvrirent, mon corps était étendu sur le sofa blanc du salon. Papa était au téléphone, une arme à la main. Il semblait s'engueuler avec quelqu'un.
-Ou est mon putain de blé?
Mes yeux se réhabituèrent à la lumière qui provenait d'un abas jour au dessus.
-Humm.. soufflais-je en me redressant.
Papa se retournait vers moi.
-Amène moi mon fric et peut-être que ton fils passera une bonne semaine. À toi de voir.
Il raccrochait et s'accroupissait devant moi.
-Qu'est-ce qui se passe? Dis-je en essayant de me relever.
-Ne bouge pas, ta mère va arriver.
Un soupir passa entre mes lèvres. Mes cheveux étaient collés à ma tempe sanglante. À mon poignet était noué un élastique avec lequel j'allais les attacher une fois avoir pencher la tête en arrière.
-Une seconde, c'est quoi ça? Et ça?
Il pointait les marques.
-Quelqu'un m'a agressé dans la rue..
Il se leva d'un coup et marcha longtemps autour du canapé.
-Qui ça?
-Un gars, il m'a étrangler et aussi frapper au visage.
-Et comment t'en es-tu sorti?
-On m'a sauvé.
Papa revenait vers moi.
-Qui?
-Batman, avouais-je en baissant les yeux.

A big Joke [Livre 1]Where stories live. Discover now