4.

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LA nuit je réfléchis trop, je me demande comment ça ira demain et dans la vie en général.

Et ce soir j'me demande quel gars méritera Théa. Qui essuiera ses larmes et entendra ses rires, qui embrassera ses lèvres et l'écoutera sourire, parce que les sourires s'entendent au téléphone comme l'amour parle au fond des yeux.

Avant j'avais envie que ce soit moi, puis y a eu un déclic, quelque chose qui a tout cassé, ça vient ni d'elle ni de moi mais du temps.

J'avais adoré la regarder, concentrée, et elle m'intriguait encore, parce qu'elle avait une certaine beauté cachée, un joli langage du corps.

Puis mon esprit divague et m'l'apporte en sirène qui fend les vagues, comme Ariel et ses côtes saillantes.

Théa mangeait pas et j'avais envie d'lui donner la becquée puis j'ai appris que les filles se creusaient une histoire pour qu'on les prennent en pitié et qu'on les aime et qu'elle faisait juste semblant.

Elle était maigre pour attirer l'attention de quelqu'un, qui n'était pas moi qui plus est. J'la regardais manger et elle m'ignorait, mâchonnant inlassablement son bout de pain, les yeux plantés en l'air.

Elle me cramait jamais parce qu'elle voulait pas que j'la remarque; elle voulait pas que je la vois ainsi : timide, maigre et peureuse, vulnérable oiseau.

Sûrement ce grand mec charmant qu'elle zieutait tout le temps : elle aurait tout le temps de le contempler à l'avenir, maintenant, Théa, je ne l'aime plus que dans mes souvenirs.

ThéaDonde viven las historias. Descúbrelo ahora