R◇upert

5K 765 295
                                    

Quand mon tour est venu, j'ai senti tous les regards se poser sur moi. Je n'aimais pas du tout cela surtout qu'Adélaïde, la grande blonde qui venait de nous avouer de coucher avec un professeur, me regardait un peu trop.
Je mourais d'envie de lui demander quel était son problème et pourquoi elle m'observait avec ses yeux de merlan frit. Elle m'insupportait vraiment.

Je l'avais déjà croisée dans le passé sous le toit de l'école et jamais je n'ai eu l'envie de m'approcher d'elle pour ne serait-ce que lui demander comment elle allait. Elle semblait trop superficielle pour moi et beaucoup trop stupide.
De plus, elle s'est retrouvée dans le même groupe de sciences que moi l'an dernier et cela a confirmé ce que je pensais à son propos; elle était d'une stupidité à pleurer.
Son secret ne m'a pas réellement étonné.

    -C'est à tour, Rupert, m'a rappelé Cassandre, une jeune fille brune, habillée d'un chandail rose.

Je n'ai pas levé les yeux vers. Je savais que c'était à mon tour de parler mais je n'en avais aucune envie donc j'ai décidé de rester silencieux jusqu'à ce qu'ils laissent tous tomber.
J'ai commencé à griffonner sur mon petit carnet que j'avais emporté avec moi. J'ai tendance à faire cela lorsque le stress monte en moi ou quand j'essaie de passer le temps. A la respiration de certains, je me suis rendu compte que ça les agaçait mais je ne comptais pas faire d'effort pour autant.

Premièrement, aucun n'a rien dit, aucun commentaire n'a été prononcé mais après cinq minutes, j'ai senti la tension monter. Andreï a croisé les bras et s'est installé dans le fond de sa chaise tandis que j'ai entendu une voix féminine soupirer. Je n'ai pas reconnu de qui ça venait mais ça m'a tapé sur le système.

    -Allez, Rupert, a repris Adélaïde.

J'ai eu envie de me lever et de partir avant de lui dire que ce n'était qu'une personne stupide mais je me suis retenu. J'ai décidé de leur dire ma façon de penser à tous les cinq.

    -Les gars, je n'ai pas de secret et quand bien même j'en avais un, je ne vous connais pas et vous n'avez aucune raison de le savoir, ai-je agressivement expliqué le fond de mes pensées. Je vais donc rester silencieux pendant une demi-heure et pendant ce temps, vous pouvez tranquillement discuter.

   -Rupert, tu as un secret, ce n'est pas possible autrement, a évidemment lancé la grande blonde.

Je détestais cette fille. Je la trouvais débile et plus le temps passait et plus je la trouvais insupportable. J'avais une véritablement envie de lui en mettre une mais je me suis retenu une seconde fois. Mademoiselle Kaling connaissait mes parents et je n'avais aucune envie d'avoir de problèmes à cause d'une conne.

   -Écoute-moi bien, Adélaïde, tout le monde ne couche pas avec son prof pour collecter deux points en plus, ai-je répliqué.

J'ai remarqué, aux yeux de la jeune fille, qu'elle s'apprêtait à répliquer quelque chose mais très vite, Nyl, une jeune fille avec une pince dans les cheveux s'est interposée de son petit gabarit. Elle cherchait certainement à calmer les tensions et à éviter une future dispute.
Elle n'avait aucune envie que son mercredi se transforme en règlement de compte entre deux inconnus sous ses yeux.

   -Stop, s'est-elle exclamée.

   -Oui, elle a raison, vous n'avez plus cinq ans, a repris Evan, l'ex petit ami de la blonde, d'après ce que j'avais compris. Ignorez-vous mais ne jouez pas aux imbéciles.

Le fait que ça soit lui qui ait dit ça m'a laissé indifférent tandis que ça a rendu Adélaïde folle de rage. Ils semblaient tous les deux mal vivre leur rupture, en tout cas, c'était l'impression que j'avais en voyant la façon dont ils se comportaient.
Avant, ils étaient collés l'un à l'autre de huit heures du matin à dix-sept heures et maintenant que leurs hormones semblaient calmées, nous avions droit à des disputes à propos de leur couple regretté. C'était d'un pathétique.

Deuxième tournéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant