10. Uncover

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Une nuit entière était passée depuis que Carl avait débarqué au Sanctuaire. Après son entrevue avec Negan, ce dernier l'avait laissé dans l'infirmerie, et après s'être occupé comme il en avait l'habitude au sein de son clan, il avait fait enfermer Rick dans une petite cellule, non loin de celle de Daryl, d'ailleurs. Il ne l'avait pas gardé près de lui il avait énormément de choses en tête encore pour le plus jeune... Il n'avait pas fini de le mettre à bout. Mais chaque chose en son temps. En tant que leader, Negan avait à faire. Et il fallait qu'il trouve également du temps pour ramener Rick à Alexandria. Par contre, son fils, lui, restait avec lui. Et il avait hâte de voir l'expression de l'ex-shérif quand il l'apprendra, le pied à peine posé sur ses terres.

Avant son entrée en cellule, Negan était remonté dans sa chambre, retrouvant Rick assis sur le rebord de son lit. Il n'avait pas bougé, pendant ce temps. Toujours profondément ancré dans des pensées noires, ou alors dans un vide total, comme si son esprit voulait se protéger et se vidait totalement.

Ayant à faire, Negan avait, sans douceur, agacé, demandé à son bras-droit, Dwight, de l'emmener dans une de ses cellules au sous-sol, sans lumières, sans rien, humides et sombres comme les ténèbres. Rick n'avait même pas bronché. Pourquoi, de toute façon ? Empirer son cas ? Non, ce n'est actuellement pas ce qu'il voulait. Il avait donc passé le reste de la fin de journée, et de la nuit, dans cette cellule, dans un coin, assis. Il avait l'air tellement vide que son angoisse ne paraissait pas. Mais pourtant, dans sa tête, c'était tout autre chose...

Le lendemain matin, quasiment à l'aube, Negan avait décidé de lui rendre une petite visite. Mais ce n'était, comme toujours, pas une visite de courtoisie. Il descendit seul, armé de Lucille comme toujours, ouvrant la porte blindée de la cellule.

Rick ne leva même pas les yeux quand il entendit la porte s'ouvrir. A quoi bon ? Il savait bien que c'était lui. Il n'avait de contact qu'avec lui, si ce n'était Dwight, et encore... Negan faisait bien attention à ce que tout soit fait par lui, quand ça concernait Rick, à quelques exceptions près. Il n'avait pas dormi de la nuit, et ses cernes se creusaient encore plus. La porte resta ouverte, pour la lumière, et des bruits de pas jusqu'à lui finirent par lui faire lever les yeux vers Negan, dressé face à lui. Ce dernier ricana avec une pointe de satisfaction qui le caractérisait si bien. Les deux hommes échangeaient un regard profond l'un mesquin, l'autre à la fois vide et triste, éclairé par la faible lumière extérieure, faisant ressortir ses traits tirés. Aucune expression sur son visage, juste ses deux opales bleues qui fixaient ceux marrons glacés du grand brun, au sourire mesquin marqué.

Rick était fatigué. Ça se voyait son visage. Physiquement, mais également psychologiquement, il commençait à ressentir ce poids que Negan lui imposait, et qu'il traînait chaque jour, ce poids qui était bien plus lourd. Il commençait à flancher, et le plus âgé l'avait bien vu. Rick était sur la brèche, il ne se rebellait même plus. Il en était au stade de tout accepter pour laisser passer la vague, seulement, il savait que celle-ci n'allait pas s'arrêter de si-tôt. Il était coincé, complètement perdu, et son corps toujours en désaccord avec son esprit. Esprit qui peu à peu, devenait vide de sens... Si il en était là, c'était peut-être pour une bonne raison. C'est ce qu'il se disait. C'est ce que son corps fatigué essayait de lui faire comprendre. Pourquoi user de toute cette force pour combattre inutilement contre plus fort que soi ? Negan le détruisait, peu à peu, s'insinuait en lui comme un poison qui le faisait flancher et faiblir de jour en jour. En devenant le leader de son groupe, il pensait ne plus avoir de barrières que plus aucun homme sur cette terre en déclin pouvait le mettre à genoux. La réalité était bien plus dure. Il y a toujours plus fort que soi. Et quand cette personne, plus forte, décide de s'acharner, la sensation est bien plus désagréable. A t'il un but ? Fait-il ça pour son propre plaisir ? Rick n'était plus un homme, il était devenu un jeu, un amusement, une distraction. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il commençait à se faire à cette idée.

LIBERA MEWhere stories live. Discover now