épilogue

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[musique en média]


    – Quatre mois plus tard


    Je ne m'étais jamais sentie aussi libre, légère. Soulagée de toute contrainte et de peur de perdre à nouveau un être cher. L'année scolaire s'était terminée il y a deux semaines. Après quelques jours passés à l'hôpital, Harry était rentré chez lui et était revenu à l'université pour le début des examens finaux. Malgré tous les événements qui s'étaient manifestés cette année, les élèves n'avaient pas perdu de vue leur but de passer au niveau supérieur. Pour ma part, ces résultats m'importaient peu. J'avais décidé de ne plus retourner à TWS. Grâce à l'argent récupéré de l'assurance vie de mon père, que ma mère gardait pour elle, et l'héritage qu'il m'avait laissé en plus, j'ai pris une année sabbatique afin de me ressourcer et de découvrir le monde que j'avais si souvent dénigré.


    Harry, de son côté, avait également informé ses parents qu'il ne s'inscrirait pas en quatrième année l'an prochain. Ayma n'avait pas apprécié son choix. Mais, étant majeur, et ayant son indépendance financière grâce à ses salaires accumulés au bout de trois ans de travail dans le café du grand-père de Wilson, elle n'avait pas pu faire grand chose, hormis le mettre en garde que s'il ne parvenait pas à subvenir à ses besoins seul, il devrait se débrouiller par lui-même pour remonter la pente. Cependant, Harry savait très bien que ses parents ne le laisseraient jamais à la rue.


    Alors, réconciliés, bien qu'empreints d'une distance apparue à cause de mes actes antérieurs, nous avons acheté un petit paquet de billets d'avion pour nous rendre en Europe, dans une partie de l'Asie et dans des États de notre pays qui nous étaient inconnus. Je tentais de réparer mes tords, de me faire pardonner – même si Harry m'avait affirmé maintes fois qu'il m'excusait –, mais notre relation n'était plus si complice qu'au début. Bien sûr, nous étions très proches, quasi fusionnels, seulement, dans certaines situations, je ne pouvais m'empêcher d'avoir de lourds remords par rapport à la manière dont je l'avais traité, et je devenais distante.


    Le Soleil était au zénith. Les 30°C que m'avait annoncés la météo ce matin, se faisaient fortement ressentir. Même vêtue uniquement d'un short en flanelle et du haut de mon maillot de bain, j'avais terriblement chaud. Nous venions de terminer notre déjeuner, et alors que je débarrassais la table, deux bras musclés se sont glissés autour de ma taille et m'ont collée en douceur contre un torse chaud. J'ai laissé la pile d'assiettes que je tenais, ai porté mes mains sur les siennes – caressant paresseusement mon abdomen – et ai fermé les yeux en me délectant du chant des vagues en contre-bas. J'entendais, au loin, les conversations étouffées de nos amis.


    À la fin de l'année, Niall nous avait invités, notre petit groupe au complet, ma sœur et Wilson – qui l'avait presque supplié à genoux de nous accompagner – à passer quelques jours, voire une semaine entière, sur la côte Ouest, chez ses cousins à Santa Barbara pour fêter le quatre juillet ensemble, et surtout pour pouvoir nous retrouver une dernière fois avant que nos chemins ne s'éloignent. En effet, Harry et moi partions à l'aventure, tandis que le trio restait à TWS pour finir leurs études et obtenir leur diplôme. D'autant plus que, désormais, Louis était responsable de ses frères qui allaient, tour à tour, intégrer l'université. En septembre, il devra épauler son plus vieux frère, Scott. Sa mère lui avait ordonné de ne pas le laisser seul durant les premiers jours, et je crois qu'Ayma en avait rajouté une couche. Bien que ce ne soit que sa belle-mère, elle était tout aussi maternelle et protectrice envers Louis qu'elle l'était envers son propre fils.


    Harry a reposé son menton sur le haut de mon crâne après y avoir laissé un bref baiser. Ses doigts ne cessaient de dessiner sur mon ventre brulant, me relaxant un peu plus. Lorsque j'ai senti Styx se poser sur mon nez, mes paupières se sont ouvertes ; j'ai immédiatement plissé des yeux pour m'adapter de nouveau aux forts rayons et me suis délicatement tournée dans les bras de mon petit-ami pour le regarder. Il m'a souri tendrement et a abandonné ses lèvres, légèrement abimées par la chaleur et le sable, sur mon front.


Butterfly | hsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant